Dans les grands salons d’une ancienne villa marquée par le temps, Anna, touchée par un deuil soudain, passe ses journées dans la solitude. La campagne sicilienne, sauvage et d’une grande beauté, entoure la maison et l’isole tandis que le brouillard se lève lentement sur les flancs de l’Etna. Seuls les pas de Pietro, l’homme à tout faire, rompent le silence. A l’improviste arrive Jeanne, la petite amie de Giuseppe, le fils d’Anna, qu’il a invitée à venir passer quelques jours en Sicile. Anna ignorait l’existence de Jeanne et Giuseppe est absent. Il va revenir bientôt, très bientôt..... c’est ce que dit Anna à Jeanne. Les jours passent, les deux femmes apprennent lentement à se connaître et attendent ensemble le jour de Pâques, où Giuseppe rentrera pour la procession.
Tiens, un film italien hué par la presse italienne, ça me le rendrait presque sympathique. Enfin pas si italien que ça, vu que les deux actrices sont françaises, Juliette Binoche et Lou de Lââge, des femmes que la caméra de Messina, assistant directeur de Sorrentino dont c'est le premier film (c'est dire comme je suis sûr que tout le monde ici l'aime déjà, mais bon il est à mille lieux de la misanthropie de ce dernier), semble aimer presque autant qu'Art Core. On pense avoir grillé au bout de cinq minutes pourquoi tout ce beau monde peut toujours attendre, mais Messina a l'intelligence de ne pas en faire un twist. Le deuil sicilien baigne dans une atmosphère inquiétante, où la religion prend une dimension fantastique où le Christ semble crucifié dans une caresse et où un attroupement catholique ressemble à une réunion du ku klux klan. Ce maniérisme appuyé n'oublie pas de choyer ses deux actrices avec un désir quasi almodovarien, même si la minceur du script délimite en pré carré l'ambition esthétique de Messina et que l'attente finit par s'user dans un final plus convenu où Binoche reprend ses tics de jeu.
3/6
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