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Tony Takitani (Jun Ichikawa - 2006)
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Auteur:  Blissfully [ 26 Jan 2006, 11:02 ]
Sujet du message:  Tony Takitani (Jun Ichikawa - 2006)

Sorti ce mercredi

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Tony est un grand solitaire mais tout change (un peu) lorsqu'il rencontre une jeune fille parfaite, si ce n'est qu'elle est atteinte d'un virus un peu particulier qui lui fait acheter de manière compulsive...des fringues. Ca c'est du pitch.

Et ça c'est un drôle d'ovni. Pour expliquer...c'est un peu l'anti-Bollywood. C'est à dire que ça dure 1h15, que les murs sont blancs, que les vêtements sont ternes, que ça chuchote et qu'à côté de ça, Naomi Kawase ressemble à Nina Hagen (mais vraiment, c'est pas que pour la formule, quelqu'un qui n'a pas hiberné avant risque de mourir de sommeil devant). Voilà qui est bien vendu.

Et pourtant, même s'il faut s'accrocher, ça devient vraiment fascinant. On retrouve l'univers de Murakami dont c'est adapté: clubs de jazz, solitude urbaine, femmes mystérieuses et relation amoureuses pour le moins contrariées, et où la fluidité d'écriture se traduit par un dispositif de mise en scène qui tient de l'exercice de style, ces lents travellings latéraux à répétition comme si on tournait des pages...totalement envoûté par l'aspect conte, fable (l'utilisation de la voix-off, les personnages), et par la mise en scène qui rend chaque plan magnifique.

C'est une vraie expérience et c'est très beau. Et à l'Orient express ils t'offrent la traduction française de la nouvelle originale, un joli livre et tout. Bon, faut supporter la salle qui sent le vomi (de mieux en mieux là-bas :lol: ) mais au fond fond ça allait mieux. Par contre je le conseillerai vraiment pas à tout le monde, ça peut devenir le film le plus chiant de l'univers hein.

5/6

Auteur:  Mr Chow [ 26 Jan 2006, 14:03 ]
Sujet du message: 

Top priorité sur...Voir l'univers d'un de mes ecrivains contemporains préféré transposé au ciné, très curieux.

Auteur:  Mr Chow [ 26 Jan 2006, 14:05 ]
Sujet du message: 

raah mais euh oui, une salle france :shock:

Auteur:  Blissfully [ 26 Jan 2006, 14:09 ]
Sujet du message: 

Mr Chow a écrit:
raah mais euh oui, une salle france :shock:


Et quelle salle :lol:

(bah ça va peut-être tourner après humpf?)

Auteur:  Jericho Cane [ 26 Jan 2006, 17:39 ]
Sujet du message: 

Bon, j'y vais de suite, j'espère que la salle ne sent plus le vomi et que j'aurai mon p'tit bouquin. :P

Auteur:  Jericho Cane [ 26 Jan 2006, 22:39 ]
Sujet du message: 

Bon, j'ai pas réussi à accrocher. Salle de merde + p'tite fatigue + trop de travellings latéraux gauche-droite + voix-off omniprésente qui m'a rendu perplexe sur l'utilité de l'adaptation = aucune chance d'aimer.

Je note pas, parce que j'ai dormi les yeux ouverts.

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2006, 02:32 ]
Sujet du message: 

Bob Harris a écrit:
voix-off omniprésente qui m'a rendu perplexe sur l'utilité de l'adaptation


Ben en fait il reste un vrai travail d'adaptation pourtant, et je le trouve particulièrement réussi. C'est pas Stupeur et tremblements qui se contente de relire les phrases de Nothomb par exemple.

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2006, 02:50 ]
Sujet du message: 

hal5 a écrit:
en tout cas, il n'est pas très long


Nope, ça colle assez fidèlement au rythme de la nouvelle, le film est lent mais va très vite (comment expliquer ça). Musique de Ryuichi Sakamoto sinon, qui n'a le temps que de caresser un peu son piano m'enfin. Bon au moins ça se cale facilement dans la journée.

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2006, 02:53 ]
Sujet du message: 

hal5 a écrit:
allez, il m'en fallait pas plus :)


Attention il n'est pas en mode Dernier empereur là hein, c'est du piano bar comateux :)

Auteur:  Jericho Cane [ 28 Jan 2006, 10:59 ]
Sujet du message: 

Blissfully a écrit:
Ben en fait il reste un vrai travail d'adaptation pourtant, et je le trouve particulièrement réussi.

Je sais pas, j'étais au fond de la salle, l'odeur du vomi me repoussait, le son était pas assez fort (alors que le métro oui), la tête de l'acteur ne me revenait pas trop... J'ai pas pu me concentrer sur le film, donc pas de note.

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2006, 11:34 ]
Sujet du message: 

Bob Harris a écrit:
l'odeur du vomi me repoussait


Encore? :lol:

Auteur:  Jericho Cane [ 28 Jan 2006, 12:01 ]
Sujet du message: 

Blissfully a écrit:
Encore? :lol:

Le pire, c'est que cela ne semblait pas gêner certaines personnes. :?

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2006, 12:14 ]
Sujet du message: 

Bob Harris a écrit:
Le pire, c'est que cela ne semblait pas gêner certaines personnes. :?


Ah moi au fond ça allait. Ca doit progresser dans la semaine. Ou mon pull puait le parfum.

intéressant la façon dont ce topic dévie

Auteur:  Blissfully [ 01 Fév 2006, 18:17 ]
Sujet du message: 

Alors si tu habites Antony, sache que ce film passe chez toi et exclusivement chez toi pour sa deuxième semaine (ça c'est de la distribution, Orient Express en exclusivité puis bientôt quoi Gagny?)

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1408

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TONY T’A T-Y GUERI TA TOUX?

Ecrivain de la perte et de la solitude, à l’univers baigné de jazz et de femmes mystérieuses, Haruki Murakami n’avait encore jamais vu son œuvre adaptée en long métrage pour le grand écran. Alors que sort en librairie son nouveau livre (Kafka sur le rivage), Tony Takitani, adaptation de sa nouvelle éponyme, se fait une place en salle, théâtre d’une expérience un peu particulière. Etrange nouvelle, cette histoire de fétichisme vestimentaire, de double insensé, de disparitions subites et d’Œdipe incertain; étrange film, au pas lent et engourdi de marche funèbre, comme embaumé, bercé par sa timide voix-off, aussi effacée que son personnage principal. Jun Ichikawa déverse la litanie d’un isolement comme on déroule un parchemin, minutieusement, tourne les pages avec résignation, à travers de longs et lents travellings latéraux, répétés, inéluctables, presque figés – quelques images d’archives, immobiles, viendront même glacer le récit des parents, album photo noir et blanc dont il ne reste qu’un peu de tristesse. Un exercice de style aux volutes envoûtantes, pénétrantes, cherchant à percer l’insondable mystère de son héros impassible (Issei Ogata, vu dans Yi Yi), ou de son placard gorgé de tenues chics.

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LE ROSE QU’ON NOUS PROPOSE D’AVOIR DES QUANTITES DE CHOSES

Valentino, Cerruti, Armani ou Saint Laurent s’accumulent dans un gigantesque dressing-room, traces démultipliées de besoins éternellement inassouvis. La soif boulimique d’Eiko n’a pas de fin, comme la solitude de Tony, malgré quelques illusions volatiles. Une femme disparaît, et ses innombrables tenues ne chantent plus que son absence, de robes qui envahissaient tout mais qui ne pèsent plus rien, mises en rang sur des cintres, fantômes d’un passé qui ne reviendra plus – "des ombres de taille 36". Même en posant, dans un élan vampirique, les fripes haut de gamme sur les jolies épaules d’une autre. Toute l’ironie d’un sort tourné en conte par Ichikawa, de la connivence entre la voix-off et les comédiens, jusqu’à sa Cendrillon transfigurée, en pleurs, tailleur prêt-à-porter contre soulier de vair, mais ici personne ne se marie et de toute façon les enfants feront la gueule, dans le dévorant déni du père qui a, lui, toutes les aisances. Ichikawa peint les souvenirs comme une prison, même en brûlant les vieux disques qui puent le moisi, sauvant des flammes une photo pour ne pas tout oublier. Ovni fragile et peu loquace, Tony Takitani renferme pourtant ses petits trésors de magnétisme, d’une forme ensorcelante à sa sensibilité de cristal.

5/6

Auteur:  Yuddi [ 06 Fév 2006, 21:04 ]
Sujet du message:  Re: Tony Takitani (Jun Ichikawa - 2006)

Blissfully a écrit:
ces lents travellings latéraux à répétition comme si on tournait des pages


Ah c'est tout à fait ça, on glisse d'une séquence à l'autre sans vraiment savoir où on pose le chausson, mais il y a quelque chose de très beau dans la représentation du couple, de leurs souvenirs compartimentés et de l'appartement fantôme. J'aime beaucoup l'utilisation des archives, le son du saxo qui revient dans la pièce vide. Bon je culpabilise un peu parce que j'ai comaté un chouia *fallait pas y aller avec la malaria kof kof*

On était 10 aux Trois Luxembourg, tout le monde est reparti vivant.

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