En 1970, Theo Kamecke avait réussi à convaincre la NASA de lui laisser réaliser ce film à l’occasion du vol d’Apollo 11 vers la Lune.
Documentaire agréable, qui surprend d’abord agréablement par son ambition (qui va au-delà, visiblement, du simple doc témoin et informatif sur l’alunissage) pour décevoir ensuite (n’ayant pas les capacités d’aller aussi haut qu’il le prétend).
Le gros avantage de ce documentaire, très bêtement, ce sont les images d’archives. Je ne savais pas que des caméras pellicule avaient été embarquées à bord des missions appolo (je suppose que tout ce qu'on voit ici ne vient pas seulement d'Appollo 11). Non seulement inédites, ces images ont un autre avantage : elles durent. La plus grande intelligence du réal, c’est de les laisser couler sur toute la durée, au rythme des échanges Houston-Apollo parfois très abscons (échanges de coordonnées, d’informations…), rendant fascinantes, hypnotisantes, des choses aussi anodines qu’un largage de module, ou la lumière du soleil tournant à travers un hublot que personne ne regarde.
Ce calme des archives spatiales a pour contre-champ un bouillonnement terrestre aux images plus anodines : pour un long plan magnifique de la fusée qu’on voit s’élever dans le ciel du dessous, il faut 20 plans sans intérêt de badauds qui regardent ébahis l’évènement. On sent bien que le réal essaie de mettre en parallèle une planète tordue de conflits face à un évènement qui, pour la première fois, unit toute l’humanité. Seulement ébauchée, mal exploitée, cette pistes reste un peu à l’état de note d’intention démonstrative de premier de la classe. Pour le reste, le réal court après une fascination à la 2001 (musique atonale, plans scientifiques cliniques) pour nous transmettre le vertige de ce qu’implique la mission, mais ne travaille pas vraiment la chose au-delà d'un minimalisme superficiel qui, mainte fois usité depuis, se résume à de la pose. Reste quelques images inédites intéressantes (la construction des combinaisons, par exemple), mais rien de cinématographiquement très fort.
À voir au ciné et sur grand écran si la chose vous tente, car l’intérêt tient vraiment à ces images de l’espace en pellicule. Pour le reste, c’est un doc quand même assez anodin, qui se rêve doc de création mais qui reste quelque peu cloué à sa fonction de transmetteur d’images d’archives.