Le film de Minghella, se voulant plus fidèle au roman, opte pour une approche différente de Plein Soleil, privilégiant l'étude psychologique du personnage principal.
Tom Ripley, au contact de Dickie, aspire à laisser derrière lui son passé afin de vivre dans l'insouciance, espérant pouvoir repartir de zéro, sans contraintes financières ni barrières sociales.
Lorsque ce rêve prend fin, la désillusion n'en est que plus grande au moment où Dickie révèle ce qu'il pense réellement de lui.
Commence alors une fuite en avant pour Tom, qui se voit obligé d'accumuler les mensonges et les stratagèmes divers et variés pour cacher la vérité à Marge.
Le réalisateur arrive à faire en sorte que l'on s'attache à ce personnage amoral, manipulateur, et ambivalent dans son identité comme dans sa sexualité, dont le seul talent est sa propension à imiter les autres ("fake somebody rather than a real nobody").
La fin assez sombre montre sa prise conscience de l’impasse dans laquelle il s’est engagé et dont il ne pourra plus ressortir.
Les acteurs sont globalement convainquant, en particulier Matt Damon dans l'expression des tiraillements du personnage, entre ce qu’il aimerait être et ce qu’il est obligé de faire pour préserver la nouvelle vie qu’il s’est construite.
5/6