A mes yeux, les meilleurs films d'horreur liés au satanisme ou à la sorcellerie sont ceux qui frôlent le ridicule sans jamais le toucher. Peut-être parce qu'ils arrivent à faire frémir le spectateur avec des croyances qui sont souvent l'apanage des gogos et autres paumés de la vie. Lords of Salem est incontestablement de ceux là, comme ses grands frères « Suspiria » ou « Inferno ».
Bon, comme toujours, l’histoire n’est qu’un prétexte (pour faire court, le retour des forces du Mal suite à la diffusion d'un thème musical sur une radio par le personnage principal, DJ de son état) et il est vrai que sur ce point, ça pêche un peu. En revanche, tout ce qui touche à l’ambiance et à la représentation du « Mal » est une vraie réussite. L’opposition entre le paganisme du 17ème siècle (nudité, boue et flammes) et le monde contemporain (terne et banal) est particulièrement efficace. Même s’il est très proche d’Argento, (rouge sang et musique emphatique), Rob Zombie manie avec talent les délires baroques propres à ce genre d’imagerie.
Détail supplémentaire, et non des moindres, la représentation du Diable est vraiment originale et, du coup assez terrifiante.
Enfin, le personnage principal est particulièrement émouvant. Est-ce du au fait qu’il s’agit de la propre femme de Zombie, qui la filme avec beaucoup de tendresse ? Toujours est il que le portrait tout en nuance de cette jeune femme ordinaire et solitaire, dont les tatouages masquent mal la fragilité, donne au film une consistance bienvenue.
J’avais beaucoup aimé « House of 1000 corpses » et « Devil’s reject », nettement moins ses remakes d’halloween. Avec « Lords of Salem », j’avoue avoir été agréablement surpris (et vu les critiques sur le Net, je dois être le seul
)4/6