aka The Morning After
Autrefois comédienne de talent, la vie et la carrière d'Alex ont été brisées par son penchant pour l'alcool. Elle se réveille un matin dans un appartement inconnu et découvre que l'homme qui est près d'elle est mort assassiné.Elle n'a plus aucun souvenir de ce qui s'est passé la veille. Un ex-flic va lui venir en aide...
Prolifique, Lumet a une pléthore de films oubliés maintenant dans sa filmographie, au delà de ses quelques titres phares : c'est le cas de ce petit polar romantique et de rédemption alcoolo, pouirtant bien plus sympas qu'un Family Business et porté par un duo solide... Un film tranquille, qui bénéficie surtout de sa mise en scène très fluide et de ses personnages attachants, rien de plus, rien de moins... et c'est déjà beaucoup.
L'ouverture est assez exemplaire, Lumet disposant son pitch de la manière la plus simple possible, sans aucun contexte en amont, directement au réveil avec Jane Fonda (qui ne va pas toujours être sobre ici on l'aura compris), en prenant tout le temp de suivre son héroïne en plein blackout face à la situation, sans stresser dans le découpage ni dans l'enchainement de son intrigue.
L'essentiel du film tient ensuite sur le duo avec Bridges, dont on découvre le personnage suffisamment progressivement, et qui fonctionne bien... En grattant un peu, on pourrait voir un Lumet qui fait le portrait d'un Los Angeles tout en hangars, ateliers, grandes villas et rues désertes, un univers très coloré et très vide aussi (l'excellent décor du salon de coiffure compartimenté de Raul Julia). Le mystère policier est forcément du crime maquillé, de la mise en scène également... Mais comme à New York on retrouve sa petite dose d'élites corrompues. Mais tout cela est un peu en sous-texte, comme le personnage de Bridges mi pessimiste et mi enfantin, et on peut plutôt chercher à voir dans ce film un espèce de duo avec A bout de courses (pour le coup largement redécouvert), deux films très doux sur des personnages qui prennent finalement leur envol, sortent de leur carcan. Bref ça raconte peu de choses, mais ça le fait très bien.