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Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)
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Auteur:  Film Freak [ 24 Nov 2011, 15:04 ]
Sujet du message:  Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

A l'annonce du projet, je m'étais dit "pourquoi pas?" sans être emballé plus que ça. C'était intéressant de voir le toujours éclectique Scorsese s'attaquer à un autre registre, le film pour enfants, et en 3D qui plus est, et peu à peu le fond se faisait séduisant, avec le personnage de Méliès faisant partie de l'intrigue.
La première bande-annonce ne rassurait pas mais les échos critiques se faisaient de plus en plus dithryambiques, notamment dans tout ce qui touche au cinéma.

En gros, j'entrais dans la salle en me demandant carrément s'il serait non pas dans le top 10 mais même dans le top 5 quoi...

Et ben pas du tout.

Alors le film est pétri de qualités, y a pas à chier. Notamment dans tout ce qui touche au cinéma donc, parce qu'il apparaît évident que c'est ce qui a attiré l'auteur dans l'adaptation de ce livre qu'il transforme en lettre d'amour au 7e art et en plaidoyer pour la préservation des films.
Ca commence avec un pré-générique super classe presque dénué de dialogues qui allie des travellings numériques de fou à une recréation de gags burlesques d'antan, suivant le protagoniste qui donne son nom au film alors qu'il épie les petits personnages qui peuplent la gare comme l'on regardait jadis des saynètes dans des nickelodeons, des couples qu'il faut former, qui vivent leurs petites histoires d'amour.
C'est lors de ces séquences que le film s'envole, quand Scorsese rend hommage - de manière sans doute trop appuyée vu qu'il montre avant l'extrait qu'il va refaire - à des classiques comme L'Arrivée du train en gare de La Ciotat ou Safety Last, quand il fait feuilleter un carnet et qu'un dessin s'anime, forcément, ou encore cette souris mécanique animée en stop-motion...et évidemment la seconde partie du film qui se transforme en simili-biopic de Méliès, déterrant ses films, en convertissant certains en 3D, etc.
La 3D revête un aspect quasi-métafilmique ici d'ailleurs, et que Scorsese exploite à donf lors de quelques passages à fond de profondeurs de champ de fou...

Le souci, c'est que tout ceci s'inscrit dans une intrigue relativement simple (ce qui n'est pas grave) racontée sur un rythme incroyablement lent (ça c'est grave).
J'ai vu tous les Scorsese et peu importe le genre ou la qualité, il n'y en a aucun que j'aurai pu qualifier de MOU.
Scorsese et sa fidèle monteuse Thelma Schoonmaker ont toujours assuré à ce niveau-là, redoublant d'énergie depuis les '70s jusqu'à aujourd'hui.
D'où ma surprise de constater que tout va à deux à l'heure dans ce récit dont la version finie ressemble à un premier montage, où l'on a laissé tous les blancs dans les conversations et où la direction d'acteurs semble avoir été "parlez lentement et mettez cinq ans entre chacune de vos réponses".
C'est à n'y rien comprendre, parce que cette lenteur ne s'impose et ne se justifie absolument pas, ni dans le genre, ni dans l'histoire, ni dans l'approche. C'est mélancolique, ok, mais à ce point, ça tient de la léthargie.
En fait, c'est comme s'il fallait projeter le film en accéléré, pour rejoindre les films muets justement, en 16 images par seconde. Faudrait que je remate le film sur ma PS3 en le passant en "x1.5".

C'est dommage parce que du coup, ça flingue tout l'entrain je trouve.
Ca démarre vraiment au bout d'UNE HEURE (le film fait 2h07) et ça ne s'active concrètement que dans le dernier tiers.
Si le film faisait 1h30, qu'on resserrait un peu tout ça et qu'on développait les personnages secondaires au-delà de leur rôle surexplicité par les dialogues ("comment réparer les gens cassés comme des machines"), ça aurait pu être extra.
En l'état, le thème est touchant mais pas foncièrement émouvant et le propos sur le cinéma est superbe mais le produit fini rappelle un peu ce qui cloche dans les autres Scorsese qui font trop "hommage" comme New York New York (en moins figé) ou The Aviator (en moins rythmé). C'est à la fois personnel et référentiel, sincère mais un peu fabriqué.

C'est dommage. Un mignon petit film qui aurait pu être magique.

4/6

Auteur:  Karloff [ 24 Nov 2011, 17:03 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Même note, même avis. La première partie donne envie de dormir, la seconde partie de pleurer.

Et Jeunet continue de propager le poison du mal aux Etats-Unis.

Auteur:  Art Core [ 24 Nov 2011, 17:24 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Quel rapport avec Jeunet ?

Auteur:  Arnotte [ 24 Nov 2011, 17:26 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Argh... :(

Perso, à la lecture du livre, j'ignorais complètement ce dont ça parlait, que le vieux c'était en fait Méliès, etc... Du coup j'ai eu le coup de magie *REVELATIOOOON*, c'était bien cool.

Bon apparemment c'est impossible de ne pas le savoir à l'avance avec le film..

Auteur:  Film Freak [ 24 Nov 2011, 21:24 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

$170 million de budget.

Craquage.

Auteur:  karateced [ 25 Nov 2011, 09:06 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

vous trouvez qu'un réal de cet age, qui ne connait certainement rien à la 3D mérite d'être réalisateur crédité seul? c'est juste une question.

Auteur:  Abyssin [ 25 Nov 2011, 09:34 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

karateced a écrit:
vous trouvez qu'un réal de cet age, qui ne connait certainement rien à la 3D mérite d'être réalisateur crédité seul? c'est juste une question.


Il faudrait que tu lise l'article de Telerama sur Scorsese et la 3D, tu risque d'être très surpris sur son a priori non-connaissance de la 3D.

Auteur:  karateced [ 25 Nov 2011, 09:47 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Mais..je lis pas Télérama.

Auteur:  Abyssin [ 25 Nov 2011, 09:59 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Citation:
J'ai lu le New York Times, ce week-end. Enfin, des bouts. Je ne vais pas vous vanter les mérites des tablettes numériques pour avoir, enfin, accès à la presse mondiale. Quoique... J'y ai trouvé, d'abord, une interview de Martin Scorsese. Parce que je suis curieux, moi, de Hugo Cabret, son nouveau film qui sort le 14 décembre. Et a fortiori parce qu'après Spielberg, voici un autre auteur majeur s'attaquant à la 3D. Justement, le journaliste du NYT, John Bowe, attaque d'emblée. « Qu'est-ce qui vous a poussé à travailler en 3D ? », demande-t-il. Marty répond : « Je suis un fan de la 3D depuis que j'ai 12 ans, depuis 1953, et à l'époque, j'allais voir tous les films en 3D : Le Météore de la nuit, L'Etrange créature du lac noir, Kiss me Kate [Embrasse-moi Chérie, de George Sidney, d'après le « musical » de Cole Porter], qui est très beau en 3D. Ce qui me plaisait particulièrement était les silhouettes, les corps dans le cadre. Vous avez beaucoup de ça dans Le Crime était presque parfait. Dans Kiss me Kate, il y a un plan où Ann Miller s'avance vers la caméra avec un éventail, en dansant. Vous avez l'impression d'être sur scène juste à côté d'elle. C'est une expérience radicalement différente : différente du théâtre, différente de la 2D. »

L'intervieweur insiste : avez-vous ressenti un vide pendant les 40 dernières années où il n'y a plus eu de 3D ? Réponse : « Bien sûr. Je ne plaisante pas. Un jour, David Cronenberg m'a envoyé une BD en 3D, parce que lui le savait ! » Plus précisément, Martin Scorsese donne quelques infos sur le contenu de son prochain film, auquel le cinéphile aura du mal à rester insensible : « La partie la plus agréable a été la construction d'une approximation du studio en verre de Georges Méliès. On a reproduit des scènes de ses films du mieux qu'on a pu. On a recréé le décor sous-marin du Royaume des fées [1903]… Avec les films de Méliès, particulièrement ceux coloriés à la main, c'est comme si des manuscrits enluminés prenaient vie. On a tourné des plans de Méliès réalisant ses films pendant cinq ou six jours. C'est l'un de mes meilleurs souvenirs de tournage. »




Le lien vers l'interview original pour les anglophones :

http://www.nytimes.com/2011/11/06/magazine/martin-scorseses-magical-hugo.html?_r=1&scp=2&sq=scorsese&st=cse

Auteur:  Cosmo [ 25 Nov 2011, 10:00 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

karateced a écrit:
vous trouvez qu'un réal de cet age, qui ne connait certainement rien à la 3D mérite d'être réalisateur crédité seul? c'est juste une question.


De toute façon, le réalisateur est (à mes yeux) un mec qui a un film en tête et qui tente, par le biais d'autres personnes (techniciens, artistes, acteurs...) de le transcrire à l'écran. Quand bien même il n'y connaitrait rien à la 3D (ce qui me surprendrait), il reste le réalisateur - à moins bien entendu que le film ne soit pas justement sa vision mais celle d'un autre.

Auteur:  Mufti [ 25 Nov 2011, 10:41 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Cosmo a écrit:
karateced a écrit:
vous trouvez qu'un réal de cet age, qui ne connait certainement rien à la 3D mérite d'être réalisateur crédité seul? c'est juste une question.


De toute façon, le réalisateur est (à mes yeux) un mec qui a un film en tête et qui tente, par le biais d'autres personnes (techniciens, artistes, acteurs...) de le transcrire à l'écran. Quand bien même il n'y connaitrait rien à la 3D (ce qui me surprendrait), il reste le réalisateur - à moins bien entendu que le film ne soit pas justement sa vision mais celle d'un autre.


Ben c'est LA définition du réal de toute façon. Un film c'est une oeuvre composite, y'a plein d'artistes qui bossent dessus mais y'en a un qui chapeaute tout.

Auteur:  karateced [ 25 Nov 2011, 10:44 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

ok. je posais la question. Parce que j'imagine durement un réal de cet âge derrière un ordi et qui connait toutes les limites en 3D. Mais c'était juste une question, pour voir comment vous considériez ça. Puis je suis fatigué et je m'emmerde.

Auteur:  Mr Chow [ 25 Nov 2011, 11:41 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Spielberg n'a que quatre ans de moins, est-ce que tu te poses la question pour son premier film en 3D?

Auteur:  karateced [ 25 Nov 2011, 11:49 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Mr Chow a écrit:
Spielberg n'a que quatre ans de moins, est-ce que tu te poses la question pour son premier film en 3D?


pareil. c'est général. Pour un film 3D (je parle en image de synthèse) je trouve, que la réalisation est secondaire en fait. Parce que l'animation, les textures, les lumières, tout ça, sont encore plus important qu'ailleurs. Mais c'est juste un avis hein, pas de polémique.

Auteur:  Film Freak [ 25 Nov 2011, 11:52 ]
Sujet du message:  Re: Hugo Cabret (Martin Scorsese, 2011)

Bah c'est comme le reste : le réa dit ce qu'il veut, les techniciens le font.

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