Un écrivain has been débarque dans un genre de Creepytown et doit retrouver l'inspiration pour toucher une avance de son éditeur.
Entre les critiques françaises qui vantent la liberté d'un grand auteur et les critiques us qui hurlent au nanar, la vérité se trouve évidemment davantage dans la nuance. Toujours seul aux manettes après Tetro, Coppola ne s'embarrasse plus des contingences d'un scénario... Le gros Kilmer enquête donc dans ses rêves en se bourrant la gueule, songe où il croise ce bon vieux Edgar Allan Poe comme dans le dernier Woody Allen quand il n'est pas dérangé par les appels de sa femme sur Skype comme dans le dernier Ferrara. On retrouve quelques codes éculés de la série B comme le vieux manoir, les fantômes d'enfants, un pasteur maléfique digne d'une nouvelle de Nathaniel Hawthorne et même des vampires gothiques à moto (un peu nazes eux pour le coup). Il n'empêche que la composition de certains plans continuent de faire merveille, comme ces éclairs de couleurs dans ces bois brumeux, cette manière presque parodique de tourner un genre en dérision tout en le chérissant (car le film est volontairement drôle, il suffit de lire le carton de fin pour s'en convaincre) alors que Coppola aborde de manière directe la mort de ses propres enfants. Petite facétie visuelle géniale, les deux scènes tournées en 3D sont annoncées par une surimpression de lunettes qu'on enfile et on enlève, le détail étant presque plus savoureux que les scènes d'ailleurs, loin de la mirifique scène de danse de Tetro par exemple. Cette malice et cette ironie permanente, et cette manière dont la désormais indispensable Elle Fanning traverse Twixt en nymphe sacrifiée, montre que Coppola sait sans doute un peu trop qu'il n'a plus rien à prouver certes, mais qu'il ne finira jamais de s'amuser et de proposer quelque chose de neuf.
4/6
