Avec deux autres réals, apparemment : Francesco Bertolini et Adolfo Padovan
Dante et Virgile visitent l'enfer en touristes.
Gros efforts et peu d'effets pour ce film sur rails qui pousse le didactisme jusqu'aux frontières du tolérable. Car les intertitres ne nous expliquent pas seulement le sens des tableaux ; non, bien sûr que non, il faut aussi qu'ils nous annoncent déjà à l'avance la moindre miette de ce qui va s'y passer, c'est à dire toujours la même chose - Virgile qui fait visiter la maison avec un grand mouvement de bras, genre "voilà ici c'est les chiottes" + Dante qui reconnaît quelqu'un, descend le voir, et le conspue. Multiplié par 54 plans.
Évidemment, avec un tel programme, le seul intérêt sera purement illustratif. L'ensemble est je trouve assez maladroit (je parle même pas des effets, juste de l'approche, du rythme interne au plan, des gestuelles), mais il faut reconnaître une certaine cohérence : les variations sur le rocailleux (herbeux, glacé...) contre la nudité omniprésente et ses corps entremêlés, le cadre pictural continuellement renouvelé mais toujours traversé par les deux visiteurs dans un coin de l'image... Ce travail est surtout sensible dans la deuxième partie, où les réals ont également le bon sens de moins compter sur le carton pâte que sur les effets de groupes (corps amassés, défilés...) qui conservent une petite aura passagère. Pas de quoi sauter au plafond non plus, il y a rien de transcendant : deux-trois jolies idées, deux-trois jolies compositions, deux-trois vrais plans (le contre-jour final) - le tout reste d'un ennui sidéral et profond. Une copie HD mieux restaurée (est-ce possible, vu l'âge) aiderait sans doute un peu le film, mais je pense pas qu'il faille attendre de miracle non plus.
Donc c'est pas bien, hein.
Même que de là à dire que c'est moins bien que Melancholia, il n'y a qu'un pas que je n'hésiterai pas à franchir.