J'ai été appâté par le titre. Également curieux de découvrir enfin cette dernière manière Godard. Enfin j'avais vu Film Socialisme, sans accrocher véritablement; à l'époque j'y étais allé de mon petit 4/6 mais je crois que c'était plus dû à la fille qui m'accompagnait qu'au film lui-même.
For ever Mozart... ou le plus terrible ennui subi devant un film depuis belle lurette. Quoique L'année dernière à Marienbad, c'était pas mal aussi
On a le droit à un vague fil conducteur, une troupe qui part représenter une pièce à Sarajevo, alors en pleine guerre civile. Mais ça se veut très libre la plupart du temps, de nouveaux personnages apparaissant constamment dans le champ pour dire une ou deux répliques et s'en aller ensuite, le montage laissant dériver la narration... On retrouve le Godard facétieux, qui joue avec les mots, même si là ce ne sont pas les inter-titres qui s'en chargent mais les personnages eux-mêmes. Du genre: "- C'est les brigades internationales. - Dis plutôt, les brigands internationaux." Super. Le film a l'air de ne plus croire à la possibilité de faire du cinéma, il pense constamment à partir de références, comme si tout avait déjà été fait. C'est du coup d'une redoutable tristesse au sens le plus négatif, c'est déprimant quoi. Il y a toujours des réflexions intéressantes qui sont amenées, mais faut-il vraiment adopter cette forme-là pour ça, absolument? Et puis pour revenir sur l'affaire des références, c'est quand même pénible de se faire balancer à la figure une culture pas du tout incluante. Je ne veux pas dire que se montrer cultiver n'est pas un atout, j'adore certains cinéastes qui le font genre Rohmer où chaque ligne de dialogue transpire l'intelligence et l'éducation. Je veux parler de Godard qui joue avec ses références, tout seul dans son coin sans rien expliciter, il balance et c'est au spectateur de se débrouiller. Je veux bien qu'on fasse confiance en la capacité de celui-ci à réfléchir, mais ici ça en devient carricatural. Encore une fois, on a plus l'impression d'assister à un essai politique et esthétique en images qu'à du cinéma. Mais peut-être est-ce le propos de Godard, j'ai entendu ici ou là qu'il pense que le cinéma est, désormais, mort.1/6