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Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 1998)
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Auteur:  Z [ 11 Aoû 2010, 17:00 ]
Sujet du message:  Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 1998)

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Le peintre Jean-Baptiste Emmerich avait déclaré avant de mourir: "Ceux qui m'aiment prendront le train". Et ils ont pris le train pour Limoges. Les amis, les vrais, les autres : les faux-jetons, les héritiers, la famille naturelle et non naturelle. Il y a des familles qui ne se réunissent qu'aux enterrements.

Un superbe pitch pour démarrer un film... une grande idée.

En parallèle de mon cycle Pialat, j'attaque Chéreau. Premier pavé donc avec Ceux qui m'aiment prendront le train, difficile à assimiler, tellement il est dense et iconoclaste. C'est ma seconde vision. J'avais détesté la première fois, tout en sachant que j'étais trop jeune et parfaitement largué pour saisir l'essence du film.

Ecriture cinglante, personnages en colère, film chorale à tendance baroque, film de famille surtout, avec une singularité très prononcée (la sexualité des personnages, et leurs liens presque malsains avec le défunt). Un casting juste hallucinant : Pascal Greggory, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Berling, Jean-Louis Trintignant, Bruno Todeschini, Vincent Perez, Roschdy Zem, Dominique Blanc, Olivier Gourmet, Guillaume Canet... et il y a à manger pour tout le monde. C'est dense, ça crie, ça en vient aux mains, ça grince des dents, ça cogne. Chéreau offre comme à son habitude une oeuvre charnelle et furieuse, et emballe ses comédiens - excellemment dirigés - dans des dialogues assassins et une BO splendide. Sa mise en scène est vive et prêt du corps, la narration est rapide. Pourtant il y a quelque chose qui n'aboutit par totalement peut-être, quelque chose qui me manque pour adhérer à plein tube. Subsiste ici, malgré le dépoussiérage de Chéreau, le cliché d'un cinéma français dans l'excès, où les personnages crient lorsqu'ils pourraient parler, à l'image de Valeria Bruni Tedeschi (insupportable et tellement juste). Un film impressionnant, dont les faiblesses font en même temps son originalité et ses grandes qualités. Un ton unique et malaisant, qui provoque une déprime lourde et aigüe, et où l'on trouve des dizaines de moments somptueux qui apparaissent pour mieux disparaître dans le flot continu d'images fiévreuses. J'admire le jusqu'au boutisme et la longueur du projet (deux heures pleines sans aucun remplissage). Je tenterai une troisième fois, dans quelques années.

4/6

Auteur:  Le Pingouin [ 11 Aoû 2010, 17:04 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 98 )

Excellente BO, film dépressif, un peu déprimant (télé 7 jours en toi)

Mais vraiment, excellente BO!

Auteur:  Cosmo [ 11 Aoû 2010, 17:55 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 98 )

J'avais trouvé ça éprouvant. En fait, je suis un étouffé par une espèce de perfection du film qui ne laisse jamais souffler ni réellement rentrer dedans. Le dernier plan (si je me souviens bien) est à tomber, notamment. J'ai très envie de le revoir.

Auteur:  Z [ 11 Aoû 2010, 17:56 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 98 )

Cosmo a écrit:
J'avais trouvé ça éprouvant. En fait, je suis un étouffé par une espèce de perfection du film qui ne laisse jamais souffler ni réellement rentrer dedans. Le dernier plan (si je me souviens bien) est à tomber, notamment. J'ai très envie de le revoir.


Oui voilà, c'est excellent, mais très dur de se l'approprier sereinement.

Auteur:  Cosmo [ 11 Aoû 2010, 17:58 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 98 )

Z a écrit:
Oui voilà, c'est excellent, mais très dur de se l'approprier sereinement.


Là où justement La Reine Margot est un film de furieux qui te prend aux tripes.

Auteur:  boultan [ 12 Aoû 2010, 14:08 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 98 )

"Limoges, le plus grand cimetière de France"...
Dans mon souvenir, même Vincent Perez est bon là-dedans, c'est dire.

Auteur:  Art Core [ 17 Jan 2024, 11:18 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 1998)

La première surprise c'est vraiment le casting. Ca n'arrête pas d'arriver, toutes les deux minutes tu es sur le cul de voir le visage d'untel en second rôle. Que ce soit Roschdy Zem, Guillaume Canet (pour un rôle limite de figurant), Olivier Gourmet, Vincent Perez (qui est étonnement probablement le meilleur acteur du film), Dominique Blanc (qui a gagné un César pour son rôle alors qu'elle doit être dix minutes à l'écran à tout casser), Bruno Todeschini (qui ressemble pas mal à PAul Mescal en brun). Et puis Berling (un de ses meilleurs rôles clairement), Valéria Bruni-Tedeschi, Pascal Greggory (que j'ai trouvé plutôt moyen pour le coup) et Trintignant, impérial. Vraiment on retrouve ce côté film de troupe issu du théâtre, tous sur scène et on voit ce qui se passe.

Tout le début dans le train (et ce qui précède dans la gare) est une espèce de mise en scène du chaos assez impressionnante, c'est hyper étouffant, les personnages sont sans cesse en mouvement dans le wagon, discutent entre les passagers, sont interrompus, changent de place. C'est assez exigeant parce que du côté spectateur tu essaies de démêler les relations de famille, qui est l'enfant de qui ? Quels sont leur lien de parenté mais le film n'est pas très généreux à ce niveau là et tout est très sous-entendu sans jamais vraiment être dit.

Mais dans son genre (qui est une espèce de "sous genre" très prisé du court-métrage, la réunion de famille autour de la mort d'un parent) c'est peut-être ce qui s'est fait de mieux. L'ombre du disparu plane de manière délétère au-dessus de tous sans qu'on ait vraiment tous les détails, mais on comprend que ce peintre adoré de tous était particulièrement toxique. Et on est plongé in media res dans la vie de ses personnages et de leurs dysfonctionnements qu'ils soient personnels ou entre eux. Beaucoup questions d'addictions, d'histoires de cul (le moins intéressant à mon sens, tout ce qui tourne autour de Pascal Greggory et du jeune mec) et de dépressions larvées. Tout est très mortifère (à l'image du dernier plan survolant le plus grand cimetière d'Europe).

Un film vraiment sombre, d'une grande violence qui ne résout rien, qui expose une espèce de vérité brute sans ménagement. La mise en scène est ample, assez belle, Chéreau a quand même été sur un nuage à cette période. Ce qui surprend beaucoup c'est cette BO incroyable qui imprime le film fortement dans son époque tout en paraissant un peu décalée. On y retrouve Portishead, Massive Attack, Bjork mélangé à de la copla et de la musique funéraire espagnole. C'est très riche, très musical (presque trop), les derniers plans (qui semblent filmés aux drones mais évidemment les drones n'existaient pas à l'époque) sont très impressionnants.

Je trouve pas le film entièrement réussi (trop inégal, je voulais plus de Berling moins de Greggory par ex) mais je suis content de l'avoir vu. Il me semble être un peu tombé dans l'oubli, injustement, alors que son casting est dingue et que le film est vraiment fort dans son genre (et ça avait été plutôt un succès avec plus de 500 000 entrées).

4/6

Auteur:  Film Freak [ 17 Jan 2024, 11:31 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 1998)

Mais Paul Mescal est brun.

Auteur:  Art Core [ 17 Jan 2024, 11:36 ]
Sujet du message:  Re: Ceux qui m'aiment prendront le train (Patrice Chéreau - 1998)

Je le vois plus chatain mais disons un Paul Mescal très brun.

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