En 1970, un jeune Tunisien débarque pour la première fois de sa vie en France, où il est chargé par sa famille de porter secours à son frère aîné, accusé à tort d'un meurtre et emprisonné à Paris. Il fait d'abord halte à Marseille. Là, il rencontre des Tunisiens étrangement différents de ceux qu'il croisait en Tunisie, des Français qui lui paraissent énigmatiques et une ambiance générale assez inquiétante à ses yeux pour le faire douter peu à peu de ce dont il était sûr, c'est-à-dire de l'innocence de son frère, de sa propre innocence, de sa propre intégrité mentale.
Film complètement fauché, jamais sorti, sauvé du temps par miracle, d'abord soutenu par Chris Marker qui prêta de quoi en faire le son, puis complètement lâché par lui et mis au placard à cause de lui, Lettre à la prison est un drôle de film dont je ne sais trop que dire. J'en apprécie le lyrisme, l'invention, l'ampleur malgré le bricolage, l'invention constante, et pour autant je m'y ennuie parfois, j'en décroche, plusieurs fulgurances m'emportent (les travellings ahurissants à moto dans un paysage désertique), mais le côté composite du film, la densité de son montage, épuisent parfois un peu...
En fait, je m'aperçois que je n'ai pas grand chose à dire (ou bien ce serait des comparaisons, des rapprochements avec d'autres oeuvres, et bon, ça virerait un peu à la compilation de références), alors que ça fait des mois que j'essaie de le voir... À toi TBA!