Marlo a écrit:
Je crois que l'enthousiasme récent de Sarkozy pour le cinéma est vraiment sincère. J'ai l'impression que c'est l'un des rares sujets aujourd'hui qu'il aime aborder, et que le cinéma représente une vraie bouffée d'air pour lui.
Difficile à dire, est-ce la fonction présidentielle qui l'amène naturellement à se cultiver? Ou une pose électoraliste? C'est pareil pour son empressement récent à rattraper les classiques littéraires. (En tout cas comme toi, mon envie de croire à la puissance de l'attrait de la culture me pousse à considérer cette passion soudaine comme sincère.)
Cf l'article intéressant de Philippe Ridet dans Le Monde
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/03/23/le-president-et-moi-saison-2_1674052_823448.html:
"L'homme qui, cinq ans plus tôt, dans un avion de retour de La Réunion, voulait "faire président" et puis "faire du fric", aimait se montrer sans complexe, s'abîme dans la lecture et la vision des classiques du cinéma. "150 films par an !", claironne-t-il. Le cinéaste Martin Scorsese, « qui a dîné à la maison", lui a envoyé 100 DVD. Il cite De Sica, Visconti et le Buñuel de Los Olvidados. "Quand tu regardes la télé, continue-t-il, le lendemain tu te réveilles avec une barre. Un bon film, ça met de bonne humeur." Je me souviens de l'époque où il soutenait qu'un politique qui ne regarde pas la télévision "ne peut pas connaître les Français". En 1995, Jacques Chirac avait tenté le même coup avec succès. On disait qu'il n'écoutait que de la musique militaire et ne lisait que des romans policiers. Puis sont arrivés les indiens de la tribu Taïnos, les haïkus japonais, les arts premiers et les citations de Jean Guitton. Les médias ont alors commencé à le regarder d'un autre oeil. En trois mois, "l'agité" que raillaient les balladuriens est devenu un "sage" drapé de mystères, insondable donc intéressant..."