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MessagePosté: 29 Mai 2025, 10:10 
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il y a une identité fondamentale du film : un complot, un homme en fuite, des tueurs à gages, les années 70. impossible de ne pas penser à tarantino, à inhérent vice. mais le film ne fait jamais penser à du cosplay. il est monstrueusement beau et cool à sa propre manière. il y a une adoration du cinéma et une maîtrise complète de son film et de sa caméra, claro. et puis il y a le brésil et la reconstitution. les acteurs dont la moitié sont beaux à se flinguer et l autre moitié des créatures improbables et fascinantes. les fringues magiques. la beauté de la ville. ce pays passionnant - avec ce cliché mais qui doit quand même être vrai et dont j'ai adoré les incarnations - de l'omniprésence du sexe. le film est un bonheur de tous les instants, il y a à regarder et à se repaitre dans tous les détails.

il y a la manière de raconter son histoire. pendant une large partie du film, on ne comprend rien. mais pas vraiment : les scènes elles mêmes sont compréhensibles, mais les enjeux nous échappent. c est un puzzle, les choses font sens plus tard. d habitude ça me gave complètement de ne pas comprendre ce que je regarde, mais il y a la une maestria et une maîtrise stupéfiantes, et les pay offs récompenses tous les efforts. il me reste des zones d ombres que je me ferai un plaisir d éclaircir en le revoyant.

il y a le fond de ce que ca raconte. que l on découvre donc au fur et a mesure, en pensant identifier l identité « finale » plusieurs fois.
mais en fait non. et je trouve la révélation finale stupéfiante passionnante et extraordinaire. les morts de ces années là, dans l indifférence ou le mensonge. les victimes anonymes. les enfants qui grandissent sans leur parent. replonger dans le passé, autant le réalisateur que la jeune fille, pour tenter de démêler et comprendre. et même notre incompréhension est en vérité celle de la jeune fille. le traitement de la mort du personnage est un smash extraordinaire. et les films n’ont fondamentalement rien à voir, mais le dialogue avec i’m still hère se fait de facto, avec ces morts et ces disparitions assez random, cette mémoire collective et ces mémoires individuelles et familiales marquées par ces récits, ces deuils impossibles, ces trous béants dans les histoires. et il y avait en filigrane quelque chose qui m’interroge toujours, c’est à dire la place de la mort selon les époques et les cultures. dès la première minute avec ce cadavre sans histoire et posé au milieu du chemin dans l'indifférence générale, jusqu'à la toute fin, il y a cette banalisation, ces cadavres dans l'espace public, ces morts violentes admises - et en même temps, avec la fin, l'impact nécessairement durable que ça a sur les proches malgré tout.


j’ai trouvé ça extraordinaire, passionnant, riche, complexe, stimulant, beau, drôle parfois, impressionnant à chaque seconde.

(c'est impressionnant cette omniprésence de l'argent français dans les films internationaux cannois)
(sortie le... 14 janvier 2026 ?!?)


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MessagePosté: 30 Mai 2025, 18:12 
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Antichrist
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MessagePosté: 19 Nov 2025, 20:43 
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Je ne savais vraiment rien du film si ce n'est son titre et sa réputation donc c'était une expérience intéressante d'essayer de situer précisément de quoi il retournait durant toute cette première partie où je n'ai eu de cesse de me demander quand est-ce que l'intrigue à proprement parler allait commencer...et en même temps, au-delà de l'intérêt maintenu par ce récit qui avance masqué, c'est le voyage qui séduit, cette peinture du Brésil des années 70 qui transpire l'authenticité, le vécu, la mémoire...

Quand la première scène au présent fait sa subite apparition après, quoi, une heure de film?, avec ces deux jeunes femmes qui enquêtent sur ce passé, la mise en abyme à la fois avec notre propre expérience de spectateur et celle du cinéaste qui fait un peu son Roma/Belfast, se fait subtilement, naturellement, ajoutant une dimension supplémentaire à la thématique sur le devoir de mémoire entamé par le protagoniste en quête d'une trace de sa mère dans ce pays dont la situation politique semble destiner les gens à finir dans l'oubli, comme ce cadavre qui ouvre le film, ou au mieux à être transformé en légende urbaine, comme avec cette improbable séquence d'horreur fantasmée.

Il est intéressant aussi de voir tout ce que le film développe autour de la question de la filiation, avec plusieurs tandems père-fils (Armando & Fernando, le commissaire et ses deux fils, biologique et adoptif, le tueur à gage et son beau-fils), comme si l'histoire personnelle était la seule qui restait aux brésiliens, comme si la généalogie était la seule chose à laquelle ils pouvaient se raccrocher pour ne pas disparaître.

Cela étant dit, et malgré tout le segment final, l'émotion peine à poindre et à m'emporter. Tout ceci reste presque théorique et délayé dans une structure un peu errante qui fait certes la part belle aux à-côtés - et toute la caractérisation de cet univers de réfugiés, de cinéma, de peuple libidineux est parlant - mais qui a fini par m'endormir un peu à la longue, avec une intrigue principale qui, quand elle se révèle enfin et prend régulièrement le devant de la scène (aka tout ce qui touche à Armando et Ghirotti), n'est pas si intéressante que ça.

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MessagePosté: 22 Déc 2025, 09:35 
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Fingercrossed c'est devenu ma boussole qui indique le sud (et je suis la sienne). A sa décharge, c'est pas le seul que j'ai vu tenir des propos extatiques sur le film sans que je remette le doigt sur ce qui était dit précisément : probablement car ces propos ne sont jamais précis.
Il y est peut-être question de mémoire mais encore ? Le film est une coquille creuse, ce que résument bien les extraits de critiques sur allocine.
Déjà j'ai eu l'impression de revoir La Vie invisible d'Euridice Gusmao de Karim Aïnouz, qui partage la même qualité de reconstitution : le chromé pimpant des voitures, Chevrolets et coccinnelles, est joli, comme les robes à fleurs de mémé ou les chemisettes des hommes. Ainsi admire-t-on le style de l'assassin, avec casquette et pantalon assortis, mais pas beaucoup plus. La modernité en comparaison et d'une grisaille qui donnerait de revenir en arrière, c'est-à-dire à l'époque de la dictature militaire : ce paradoxe nostalgique n'est pas évoqué consciemment par un film qui ne brille pas par son intelligence, et qui sous-entend, sans trop se risquer, au fond peut-être, que l'époque actuelle est pire. Sa plus grande qualité est son défilé de visages, qui réussissent à peu près tous à exister, avec relief, presque trop de relief. Le reste paraît presque niais même si ça se suit sans déplaisir.
Le film souffre de ce défaut rivettien que Mariano Llinas a su convertir en force : dans l'impossibilité d'investir les codes du genre avec un minimum de vraisemblance, l'intrigue se fait ainsi encore moins qu'un prétexte, une suggestion paresseuse.
Par ailleurs, il reste quand même très straightforward, presque linéaire chronologiquement, avec des révélations en somme déceptives qui correspondent bien à cet aspect désamorcé du genre que j'évoque juste avant.
Je regrette de pas être allé voir Avatar à la place (je n'en ai vu aucun) mais comment aurais-je su sinon que L'Agent Secret n"était pas à la hauteur de sa réputation.


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MessagePosté: 22 Déc 2025, 10:20 
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Rendez-nous vieux Gontrand


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MessagePosté: 22 Déc 2025, 10:49 
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Pour ma part, emballé par la mise en scène et les acteurs, mais très déçu par le propos. Trop de digressions et surtout je n'ai trouvé aucun enjeu de fond. L'histoire du héros, cette rivalité avec l'entrepreneur qui est à l'origine du récit, m'a paru toute petite, sans dramaturgie. Et, hormis la scène magistrale d'ouverture, je n'ai pas senti le poids de la dictature, contrairement à e qu'affirment de nombreux critiques.

2/6


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MessagePosté: 22 Déc 2025, 18:56 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Tout à fait d’accord avec FingerCrossed.
Et ce late entry dans mon top 5 me met en joie.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 22 Déc 2025, 23:33 
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Les vrais savent.


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MessagePosté: 22 Déc 2025, 23:35 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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En fait je crois que le film synthétise ce que je cherche désormais au cinéma : ne pas savoir où le récit me mène. Cela marche pour tous les films ou presque de mon top 10, c'est l'inverse d'un cinéma programmatique à la Dossier 137 (pour prendre un film que beaucoup de gens aiment alors que je vois toutes les coutures de l'habit-scénario). Quand je l'ai découvert à Cannes, pendant 40 minutes, j'ai cru que c'était un film d'espionnage. Et puis cela devient autre chose, et puis des scènes de pur genre s'infiltrent, le film est comme gagnée par la folie populaire du genre.


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