Forum de FilmDeCulte

j'en regarde parfois et je ne sais jamais trop où les foutre, donc...

je commence avec "le patriarche, le gourou des drogués" sur canal.



je ne connaissais pas du tout cette histoire.
pendant les années 80 et son épidémie d’heroine, une structure « le patriarche » s’est montée, pour sevrer et réinsérer les toxicos - pardon les « usagers de drogues ».
tout ça était para-médical (personne de diplômé dans le lot - et le sevrage consistait principalement à enfermer les gens dans une pièce pendant le manque) et construit sur le modèle d’emmaus - une communauté autour du travail. sauf que les familles payaient pour y inscrire leur enfant, et que le travail consistait principalement à réhabiliter les énormes châteaux et baraqués dans lesquels ils étaient logés. et qu’ils n’étaient pas payés pour ce travail, puisque ça faisait partie de la thérapie.
puis l’épidémie de sida est arrivée, et ils s’en sont occupés aussi - avec des subventions publiques, avec les autorités qui regardaient ailleurs parce que dans l’absolu l’état était bien content de se débarrasser de ces cas sociaux qui étaient enfermés entre eux à l’abri des regards.

hum hum hum.

et tout ça autour de la figure d’un chef tout puissant et charismatique, lucien machin.

ce n’est pas ultra spectaculaire, au final. arrive juste ce qui doit arriver, détournement de fonds, abus sexuels, dérives sectaires, escroquerie générale.
mais c’est tout de même hyper intéressant.
déjà, dans ma fascination constante pour la capacité de la france à tourner la page des choses à la seconde où c’est terminé (récemment le terrorisme ou le confinement, mais l’épidémie d’héroine dans les 80s c’est un truc passionnant qui a totalement disparu de la mémoire collective) - là on replonge dans des choses oubliées et sous traitées.
ensuite, parce que ce n’est pas la plus spectaculaire mais assurément l’une des plus immorales escroqueries que j’ai pu lire de ma vie : le mec siphonnait littéralement le rmi de malades du sida pour financer son train de vie de milliardaire à miami, en les logeant dans des taudis qu’il leur faisait rénover gratuitement avant de les revendre et d’empocher la plus value.
c’est aussi hyper intéressant vis à vis des pouvois publics, qui ont laissé faire cette dinguerie en toute impunité et en parfaite connaissance de cause pendant 15 ans.
et moi qui adore les sectes, c’est un type particulier mais dont on retrouve plein de points communs avec des mouvements plus officiellement identifiés. je viens de lire le livre sur lfi et le rapprochement est aussi très marrant - le fait que ce soit des « para-sectes » permet de bien identifier les similitudes, très cocasse.

c’est sur planète + crimes, qui produit ces petites series de 4x40 minutes, durée raisonnable, budget manifestement limité mais néanmoins bien fait, petites crises de puterie parfois dans la mise en image mais sans excès - ils se permettent par exemple un premier épisode pas spectaculaire du tout mais qui permet de poser le contexte de manière calme et complète.

Perso, j'ai envie de me faire le doc de Comolli sur la municipale à Marseille avec Tapi.

hot girls wanted sur netflix.

longtemps que je l'avais sur mes listes, c'était finalement intéressant à voir dans la foulée de la lecture du livre de témoignages sur les filles de 'french bukkake'.

déjà c'est un vrai doc, pas une netflixerie : c'est allé à sundance et tout, puis ça a été acheté. ça a donc la forme bizarre des documentaires américains - pas totalement putassier mais rentre-dedans, un peu de reportage télé aux hormones mais avec un peu de l'école europeenne de capter quelques éléments réels, le tout mélangé avec des scènes ouvertement mises en scène... c'est vraiment une forme hybride qui n'a pas d'équivalent chez nous.

et ça suit donc quelques filles qui débutent dans l'industrie du porno us. âge : de 18 à 20. des filles qui viennent massivement de l'amérique profonde, ça sent vraiment les milieux 100% trumpistes. qui débarquent, dont on dit qu'elles restent entre 3 et 6 mois à tourner (vérification faite sur les filles qui apparaissent, le temps de faire entre 40 et 70 scènes généralement) avant de disparaître. une fille dit que dans ses 4 mois dans l'industrie elle a gagné 25 000$, mais que quand elle est repartie il ne lui restait que 2000$, puisque son 'agent' prend 10%, qu'il y a le loyer (dans la maison de l'agent...!), qu'elles doivent payer tous les frais, les fringues, les soins, tout.

le dispostif même du documentaire est intéressant mais nécessairement très parteil. c'est une poignée de filles qui acceptent d'être filmées dans un doc comme ça, donc ce sont celles qui assument totalement. on voit leur jeunesse, l'aspect biz sans état d'âme, l'argent et l'illusion de celebrité à l'américaine, le "chew you in and spit you out" du milieu - du showbiz - du capitalisme - de l'amérique. on voit la desexualisation générale de tout ça, du porn normal au plus extreme, cette impression générale que ce n'est que du performing physique, ça ne changerait rien si elles étaient au cirque du soleil. et les bouts de notion - la mère de l'une et le petit copain de l'autre - que c'est une illusion.

donc c'est ce que c'est, ça dure 1h20, en 2015 : un petit instantané très incomplet mais intéressant. le film 10 ans après serait passionnant : où sont ces armées de filles aujourd'hui ? et puis quid des meufs de girlsdoporn - ouvertement escroquées mais recrutées de la même manière sur craiglist ? quid des meufs consentantes mais abusées / en crise de santé mentale etc...? et quid de l'influence sur les autres pays, puisque la france a totalement copié ce modèle de recrutement sans fin de filles "amatrices" mais avec un vivier moins important ? quid des garçons...?
enfin y a 1000 angles, ça en choisit un extremement limité mais tout de même fort. ça fait aussi un peu doublon avec pleasure, la version fiction sortie y a 4-5 ans.

Y a eu la série, qui a de bonnes choses :
news-t11448-525.html?hilit=Hot%20girls%20wanted#p783800

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j'ai survolé les résumés d'épisodes et ça m'a eu l'air vraiment très artificiel...

"marie-jo" sur canal.

j’avais vu et adoré le doc sur laure manaudou sorti en même temps (juste avant les jo) et celui-ci n’était pas aussi bien, mais c’était quand même top.
 
pourquoi c’est top : c’est assez génial de replonger dans une carrière sportive comme ça, les souvenirs de l’époque, les accomplissements extraordinaires, l’esprit d’un athlète… et il se trouve que comme laure manaudou elle est fort sympathique et touchante, avec une carrière riche en rebondissements et en drama. elle a une dimension en plus : c’est une force de la nature avec néanmoins une vraie fragilité, elle a l’air un peu zinzin… et il y avait une dimension profonde d’accomplissement intime à travers son sport qui est puissante. et c’était vraiment une championne d’exception, vraiment des frissons en la regardant gagner. comme pour laure manaudou, c’est aussi passionnant de voir à quel point l’époque était folle, que ces sportifs ont pété les plombs comme tant de popstars, les médias incontrôlables… c’était tellement moins formaté et aseptisé qu’aujourd’hui. le pour c’est que ça semble provoquer moins de drames intimes, le contre c’est que ça donne des gens beaucoup plus chiants et moins impressionnants. le fait est qu’en terme de charisme, de drama, de légende personne aujourd’hui n’arrive à la cheville de marie-jo.
 
pourquoi ça n’est pas aussi bien : parce qu’elle a eu une carrière plus riche et longue et laure, qu’elle est plus complexe que laure, et 1h30 d’un ton très bienveillant et laudateur ça ne couvre pas du tout ce qu’il y a à couvrir. on passe à côté de plein de choses, ça se voit, dans sa vie sa carrière et sa personnalité.
 
elle reste exceptionnelle et c’est vraiment sympa ces docs propres, pas vulgaires, qui les mettent à l’honneur comme ça.

"i am not your guru" sur netflix.

un doc de joe berlinger (la saga "paradise lost" et blair witch 2 !) sur tony robbins, une superstar us du développement personnel (600m$ de patrimoine pour le monsieur).

ça suit un séminaire de 6 jours, 5000 dollars l'entrée (dans un joli hôtel en pension complète) avec 2500 participants, qui viennent trouver la solution à leurs problèmes, où un déclic, enfin du développement personnel quoi.
alors évidemment, on s'attend à un truc un peu acide sur cette grand escroquerie, et en fait non. c'est très positif. ça pourrait même être du publi-reportage, mais ça ne l'est pas vraiment.
c'est juste un doc sur un monsieur dont qui a bâti une industrie sur le fait d'aider les gens à aller mieux, et des gens qui lui donnent de l'argent et que ça aide à aller mieux.

alors c'est le truc le plus américain que j'ai vu de ma vie. le mec vit dans une villa absurde à 75m$ (je suis allé chercher le prix), il est vraiment le schwarzenegger du développement personnel, une machine de guerre. le séminaire est un grand show ultra rodé avec un staff de 100 personnes, du son et des lumières. les participants son amerloques jusqu'au bout des orteils, pleurent à l'américaine, toutes les femmes sont refaits - et d'une manière générale on parle d'authenticité toutes les 2 phrases en ayant 40 000 dollars de soins esthétiques sur la gueule.

mais c'était intéressant parce que c'est un dialogue constant avec ses propres préjugés - sur les américains, sur l'arnaque de ce genre de trucs, sur le prix payé, tout. au final, tu te dis que chaque culture gère ses problèmes à sa manière - nous c'est très médicalisé, les africains avec les marabouts escrocs, les americains avec un grand show et un déluge de fric. mais chacun y trouve son compte, alors pourquoi pas, hein.

du coup c'était un peu désarmant, touchant, assez amusant, vaguement zinzin, et ça forçait à se poser des questions et à ne pas juger.

intéressant.

Les diamants d'Anvers - un casse presque parfait sur Netflix



Surnommé "Le casse du siècle" (ça doit pas être le seul) et commis en 2003 au Diamond Center d'Anvers, le Fort Knox des diamants, LA place centrale mondiale de négoce. Le butin aurait une valeur minimum de 100 millions de dollars et comme dans les plus beaux films de casse, il a eu lieu sans violence dans le week-end et a simplement été découvert à l'ouverture des bureaux quand on a trouvé la salle des coffres ouverte avec des alarmes qui ne s'étaient jamais déclenchées.
Un coup de maître donc, sauf que les génies ont commis UNE grave erreur...
Et c'est aussi là tout le sel du doc car en plus des inspecteurs en charge de l'affaire qui racontent comment ils ont remonté la piste, c'est carrément l'un des auteurs du coup qui témoigne face caméra et livre son récit de l'opération (il a fait 6 ans de prison avec les remises de peine).
Il se présente comme un simple un simple bijoutier italien qui s'est fait recruter par le cerveau de l'opération lequel se serait évanoui tel Keyser Söse, mais on peut douter de sa version et penser que c'était bel et bien lui le cerveau. Sur l'explication des méthodes utilisées, là aussi les policiers émettent certains doutes sur ce qu'il raconte (ils auraient tout fait sans la complicité d'employés dans la place), mais beaucoup de choses sont avérées.
Regardé au début surtout parce que ça se passe dans une de mes villes de coeur, mais rapidement pris par cette histoire criminelle qui nous change des true crime ou histoire de narcos, pour le plaisir de découvrir l'ingéniosité, de chaque côté.

1h35, ça file droit et ça passe pas son temps à nous répéter les mêmes choses pour remplir quatres épisodes.

lady gaga - five foot two, sur netflix.

tout commence donc avec in bed with madonna. il y avait déjà eu ce genre de docs avec des rock stars des 60s, mais in bed with madonna c'est une bombe et un landmark, qui capture la figure de la popstar féminine telle qu'elle existe depuis. dans un documentaire iconique, qui pénetre la sphère mainstream à l'époque. depuis, le modèle s'est répandu, jusqu'à devenir un passage obligé ces dernières années. avec deux nuances, néanmoins : la première c'est qu'à l'époque elle faisait quand même beaucoup de presse. aujourd'hui, avec la quasi disparition de la sphère musicale, les réseaux sociaux, et surtout le désir d'absolument tout contrôler, ces docs remplacent les vraies interviews, les portraits-rencontres ambitieux, etc. et c'est la deuxième nuance : ils sont motivés par la volonté de simuler un accès en coulisses, tell-all, alors qu'évidemment il s'agit avant toute chose d'une vitrine publicitaire - alors qu'in bed..., sans être un portrait à charge, ne la montrait pas du tout que sous ses bons jours et elle avait laissé une totale liberté de montage et de final cut au réalisateur.

ici donc, le fait que le producteur du doc soit... live nation (son tourneur !) est assez explicite sur l'aspect 100% promotionnel de la chose. le "i live for the applause" de lady gaga faisant écho au "but why bother living if there's no camera around ? what would be the point ?" de warren beatty dans "in bed", on a donc la popstar la plus fake, comédienne h24, doing the most à chaque instant de la journée qui prétend être sincère, naturelle, sans artifices. mais même - et surtout - quand elle simule la simplicité et la sincérité, elle le fait en étant fake et over the top, parce que profondément elle ne sait pas faire autrement. elle live for the applause, soit.
on a donc ce documentaire absurde, censé chroniquer la période entre artpop et joanne mais sans parler de son sevrage des drogues dures. on la voit être une collaboratrice et patronne aimante, supportive, positive - aucune mention, indice ou quoi que ce soit pouvant rappeler qu'à ce stade de sa vie elle s'était fâchée avec environ 90% de tous les gens avec qui elle avait jamais collaboré / travaillé. il n'y a évidemment pas une seule scène qui paraisse vraiment "capturée", on a l'impression que quasi tout ce qui a été tourné et dans le film tant ce sont des scènes specifiques, claires, fortes, mises en scène. et puis, même si ça se révèle principalement de manière rétroactive, on montre toujours une popstar passionnée et créative qui vit pour sa musique - mensonge éhonté puisque la vie de popstar la rend manifestement fort malheureuse, elle a construit ses 10 ans de carrière ensuite pour y échapper, et même l'ère actuelle où elle joue le jeu avec un album fan service et une tournée ambitieuse ressemble plus à un farewell tour de popstar qu'à autre chose.

est-ce à dire que c'est nullissime ? non. déjà je l'ai regardé dans le cadre d'une restrospective de toute sa carrière et là-dedans c'est passionnant, c'est une fille spectaculaire, la popstar iconique de sa génération, et cette ère était une bascule essentielle. (à regarder randomly en revanche ça doit etre vraiment très random). ensuite, pour le popboy que je suis, ça reste toujours géniale de voir les sessions d'enregistrement, les répétitions, les interviews, la selection d'une photo d'enfance qui finit bien dans le livret, la promo de la semaine de sortie... toujours super. puis les petits trucs que j'adore, on voit sa maison, l'armée de gens qui boivent ses paroles quoi qu'elle dise - cliché donc je me lasse pas des documentaires sur les popstars, et puis j'ai prononcé tellement de fois dans ma vie la phrase lady gaga doing the most as per usual que ce doc où je l'ai dit littéralement une fois par scène ça avait une vraie puissance comique.

"jean-luc mélenchon, l'homme qui avancait à contre-courant" de anais feuillère et gérard miller.

c'est notre bon ami destination ciné qui m'a mis sur la piste de ce petit bijou.

donc, 3 mois avant l'élection de 2017, sur france 3, sans que ce soit une case équivalente pour tous les candidats était diffusé ce documentaire sur mélenchon - dont un équivalent aurait sûrement mis mal à l'aise vladimir poutine en mode "non mais c'est trop là...".

et c'est réalisé par gérard miller.

c'est un documentaire de pure propagande politique. "hagiographique" ne suffit même plus pour décrire, chaque phrase de la voix-off dépasse la précédente, on en arrive à du grand guignol dans le suce-boullisme décompléxé à la gloire éternelle du grand homme. mais ça n'est pas juste ça, c'est vraiment conçu pour choper des voix : il y a 5 minutes sur "mélenchon qui était écologiste avant que l'écologie existe" pour récupérer l'électorat en question, puis "au final le programme est l'équivalent contemporain de celui de mitterrand" avec tout un truc sur sa proximité avec mitterrand et sur la manière dont le ps a trahi etc - pour récupérer l'electorat socialiste.
il y a exactement une minute où un propos contradictoire a droit de cité, par un journaliste du point, qui est juste utilisé comme marche-pied pour être trash pendant 3 minutes derrière - littéralement la méthode cnews pour respecter les temps de parole.

et donc tout ça a été commandé et diffusé sous delphine ernotte.

... puisque gérard miller avait à l'époque sa ligne de crédit à france tv, vraiment 3 diners par an (en notes de frais) qui suffisaient pour choper ses centaines de milliers d'euros de commande pour faire ses petits docs sur ce qu'il voulait.

et entendre ce mise en examen pour viols sur mineures en pleine conversation avec ce post-fasciste où ils se glorifient l'un l'autre de leur supériorité morale c'est vraiment du caviar.
à noter d'ailleurs que pour célébrer jean-luc, gérard cite... l'abbé pierre.
et on en arrive alors à mon point de fascination : j'avais capté depuis longtemps dans la sphère religieuse que ce sont les plus donneurs de leçons qui ont le plus de cadavres dans le placard, mais là il y avait l'équivalent politique sous mes yeux : jean-luc qui s'est construit une secte post-fasciste à sa gloire au nom d'une 6ème république plus démocratique, gérard qui monte son documentaire pro-révolutionnaire depuis les locaux de son hotel particulier payé avec l'argent du contribuable où il invite en fin de journée des mineures pour les violer... c'est magnifique.
j'ai adoré également la séquence anti-uberisation, avec une intervention d'alexis corbière qui était lui-même payé en tant qu'auto-entrepreneur sur cette campagne, cette même campagne qui s'est terminé par un chèque de 400k de sophia chikirou à elle-même grâce aux économies faites en payant tout le monde en auto-entrepreneur. vraiment du caviar.

et puis il y a la magie de revoir les trucs politiques longtemps après. grosso modo, 90% des intervenants ont été purgés ou sont partis fâchés. et c'était des gens globalement assez solides, avec leur propre cerveau et propre parcours, et hyper intéressant de voir qu'ils ont été remplacés par des petits débilos qui doivent tout à jean-luc et répètent les edl à la virgule. on voit aussi l'évolution de jean-luc, et c'est dévastateur, parce qu'évidemment il joue la comédie de bout en bout en faisant le gentil souriant mais on voit vraiment la perdition qui s'est effectuée depuis. il n'a jamais été élu président mais il s'est construit un petit système où il est le président de son monde et l'effet sur lui est le même qu'un macron depuis l'elysée : la radicalisation égotique est perceptible.

c'est dispo sur youtube !

Et faut lire les commentaires illuminés sur youtube, tu devrais y mettre ta critique en mode jackass.

sean combs : the reckoning sur netflix.


encore une petite dinguerie d'éthique que ce doc netflix.
donc 4x1h à charge - le mot est léger - sur 'puff daddy'. une destruction méthodique de l'homme, sa carrière, toute sa vie.
aucun contradictoire d'une quelconque manière.
en mélangeant allégrement des accusations pour lesquelles il a été acquitté, d'autres pour lesquelles il a été condamné, des accusations solides, d'autres un peu bizarres, des gros sous-entendus sans aucune sorte de preuve, des paroles de 'survivantes', d'autres qui se vengent manifestement... tout mis sur le même plan.
des images perso diffusées sans son accord, manifestement vendues par les équipes qui n'avaient pas été payées.
et tout ça produit par 50 cent, un "ennemi" historique (enfin en mode rap ils sont en beef depuis 15 ans si j'ai bien compris).

donc personnellement je me branle complètement de puff daddy, coupable ou innocent, en prison ou sur un yatch, vivant ou mort, vraiment je m'en branle complètement. mais l'objet était assez fascinant, l'explosion de toutes les regles éthiques, au nom de la 'morale', tout ça pour le divertissement. netflix. magique.

mais bon je l'ai regardé pour autre chose : une plongée dans le milieu de la pop mainstream, de ses débuts dans les années 90 à nos jours. moi je suis un popipedia ambulant, une connaissance encyclopédique de la pop vraiment, mais tout ça m'est totalement étranger. et du coup c'était très marrant de découvrir un peu plus ce monde qui évolue en parallèle. plein de noms que je connaissais parce qu'ils sont en feat sur des chansons pop (l'inverse est jamais vrai en revanche, à part une petite mode menée par eminem dans les années 2010, c'est intéressant), d'autres présentées comme des stars dont j'ai jamais entendu le nom. alors j'allais chercher les chansons sur spotify, certaines ont des écoutes ridicules, d'autres monstrueuses, vraiment un monde parallèle c'était intéressant.
(et puis ça confirmait mon manque d'intéret absolu et total pour cet univers hein.)
c'était aussi intéressant de voir le systématisme de la criminalité là-dedans, le nombre de gens morts, en prison, les armes, les escroqueries, fou. j'ai hâte de lire le livre 'l'empire' sur les coulisses du rap français parce qu'il me semble que du coup on a vraiment, comme d'hab, juste importé tout ça avec 20 ans de retard.

ensuite on tombe dans un portrait plus attendu, mais toujours percutant, de la folie que provoque le pouvoir et l'argent sur quelqu'un de manifestement déjà bien atteint à la base.

j'ai l'ai regardé bien malade et je ne l'aurais pas fait sinon, mais dans l'absolu ça restait quand même intéressant sous plusieurs aspects (ne serait-ce que pour la justice américaine , les interviews de deux jurés qui l'ont acquitté sont dévastatrices).