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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 18 Fév 2024, 13:29 
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Cosmo a écrit:
Quelqu’un aurait l’article complet svp :
https://www.lefigaro.fr/cinema/jacquot- ... n-20240216


https://ibb.co/kJH3rwH


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 18 Fév 2024, 13:36 
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Merci !

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 18 Fév 2024, 15:17 
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D'ailleurs, c'est ça le pire dans cette histoire, que ça donne du grain à moudre aux pires plumes de notre époque.


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 22 Fév 2024, 12:17 
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L'interview d'Isild Le Besco, pudique et poignante, mérite d'être lue. La grande famille du cinéma français associée à une famille toxique, en l'occurrence celle où elle a grandi avec sa soeur, voilà un parallèle qui ne manque pas de sel.

On l’a découverte en 1999 dans « Sade » de Benoît Jacquot. Teint diaphane, regard clair et bouille encore adolescente, Isild Le Besco tenait son premier grand rôle face à Daniel Auteuil. C’est quelques mois après le tournage de ce film que la comédienne, alors âgée de 16 ans, a entamé une relation avec Benoît Jacquot, 52 ans à l’époque. Alors que le cinéaste est aujourd’hui visé par une plainte de Judith Godrèche pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans », Isild Le Besco a reconnu dans Le Monde « des violences psychologiques ou physiques ». Sans en dire plus.

L’actrice a également accusé Jacques Doillon, visé lui aussi par une plainte pour « viol sur mineure » par Judith Godrèche, de lui avoir retiré un rôle après plusieurs semaines de travail parce qu’elle avait refusé ses avances. Mis en cause par d’autres femmes, les deux cinéastes nient les faits : Jacquot réfute toute violence physique contre Isild Le Besco et Doillon dénonce des « mensonges ».

Par le biais de son avocat, Maître Benjamin Chouai, nous avons interviewé la comédienne et cinéaste de 41 ans, qui a tourné dans une trentaine de films chez Jacquot, Emmanuelle Bercot, Cédric Kahn, Lætitia Masson, François Ozon ou sa sœur Maïwenn, a réalisé cinq longs métrages ( « Demi-Tarif », « Charly », « Bas-Fonds », « La Belle Occasion » et « Une Famille ») et publié trois ouvrages.


Isild Le Besco, qui écrit actuellement un récit autobiographique sur le sujet, a accepté pour la première fois de nous raconter ce qu’elle a traversé avec Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Elle témoigne de la difficulté de nommer et de dénoncer les abus, raconte un système qui rend très vulnérables les jeunes actrices et insiste sur la nécessité de faire évoluer la prise en charge des violences faites aux femmes par la police et la justice. Elle évoque aussi l’hypothèse d’une plainte contre les deux réalisateurs.

Comment avez-vous réagi après la prise de parole de Judith Godrèche ?

ISILD LE BESCO. En 2017, nous nous étions vues avec Judith à la sortie de mon film « la Belle Occasion ». C’était le début de #MeToo. On s’était dit qu’en France, les vieux réalisateurs s’en sortaient bien… Que personne ne disait rien ! Quand Le Monde m’a demandé une interview, je n’ai pas souhaité parler, mais il m’a semblé important d’exprimer ce que je ressentais. Ce dont je suis sûre, c’est que ce qui se passe est historique. Nécessaire. Et que cela va bien au-delà du monde du cinéma.




Je ne souhaite pas alimenter les médias en détails croustillants qui seront oubliés dans deux mois. C’est au changement qui est en train de se faire que je veux donner des mots.


Vous soulignez cependant la nécessité de nommer les choses. Qu’avez-vous vécu avec le cinéaste ?

En apparence, c’était une relation nourrissant de beaux films et, pour moi, la découverte d’un monde. Mais à l’intérieur, c’était aussi une emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques, surtout. Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais. Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère. Contrairement à Judith, je n’ai pas vécu avec lui et cela m’a peut-être un peu protégée. Ce qui est très grave, c’est que, comme j’ai vécu cette relation à 16 ans, cela a été constitutif de ma personnalité. Une emprise engendre d’autres emprises. Après, j’ai vécu des choses encore plus graves avec d’autres hommes parce que j’étais prête à m’écraser pour quelqu’un. Une grande partie de ma vie a été gâchée.


Cela a-t-il été difficile de prendre conscience de l’emprise ?

Oui et ça l’est encore aujourd’hui. Parce que j’ai fait un black-out. Parce que c’est compliqué de rayer toute une personne et tout ce qu’on a vécu avec cette personne. Parce qu’on a tellement honte qu’on se sent responsable du comportement des autres. Parce que quand on a grandi dans une famille dénigrante, où se prendre une grosse baffe est naturel, on ne se rend pas compte que ce n’est pas normal… Mais en même temps, j’ai raconté l’emprise à travers mes films. Dans « Charly », je mets en scène une jeune femme qui accueille un ado de 14 ans et lui explique quoi dire, quoi faire et finit par le violer. « Bas-Fonds » est le récit de femmes qui ne connaissent pas l’estime d’elles-mêmes et évoluent comme des bêtes, dans une société qui leur a assigné une place, où l’intime ou le sexe sont des outils de leur assujettissement. C’est comme si mes films étaient les négatifs de ce que mon corps a enregistré.

Vous dites que vous étiez une « proie facile »…

J’étais une jeune fille fragile, très malléable. J’ai toujours été très isolée, même à l’école. Probablement que continuer d’aller à l’école après mes 16 ans et poursuivre des études m’auraient aidée à percevoir les choses plus tôt, ou de manière plus lucide. Longtemps, j’ai pensé que sans attention, je ne valais rien. Puis, j’ai compris que c’est le regard qu’on avait posé sur moi depuis toute jeune qui avait créé ça : un regard qui ne voit pas la personne, juste la projection. Or, si on ne croit exister que dans le regard de l’autre, on en devient facilement l’objet. Très naturellement, on apprend à accepter des choses qui nous font du mal. Par exemple, à ne pas écouter son corps, à ne plus le sentir même. On s’habitue à se taire, aussi. Je suis entourée d’actrices, d’amies, de femmes qui elles aussi ont subi ou subissent de la maltraitance. Oui, il faut parler. Oui, il faut dénoncer. Mais il faut aussi respecter le rythme des victimes. C’est aussi une question de consentement. Celles qui ne veulent pas parler aujourd’hui le feront peut-être demain.

Pourquoi avez-vous décidé de témoigner aujourd’hui ?

Parler publiquement de relations intimes, c’est très douloureux parce qu’on se met à nu. C’est chercher les mots pour dire l’humiliation, l’invisible. C’est aussi montrer la distance entre ce que les autres perçoivent de nous et comment l’on se sent réellement à l’intérieur. C’est pourquoi la parole est si difficile à porter et à assumer. Mais c’est grâce à des témoignages de femmes que je suis sortie de ma torpeur. Je crois sincèrement que plus on parle, plus les violences seront vécues et perçues comme telles, plus les abus seront dénoncés et pourront cesser. Et plus la voix de toutes les femmes sera entendue.


J’avais 17 ans et il m’a demandé de préparer un rôle. Pendant des semaines, j’ai travaillé en improvisant et en codirigeant le script et à partir du jour où j’ai refusé ses avances, il m’a virée du film. Il m’a pillée littéralement, et pas seulement mon travail.

Envisagez-vous de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon ?

Oui, il est probable qu’à un moment donné je le fasse.

Judith Godrèche prendra la parole aux César ce vendredi. N’y a-t-il pas une prise de conscience dans le cinéma de la nécessité de s’attaquer aux violences sexuelles et sexistes ?

Oui, tout ce qui se passe est encourageant, mais ce qu’il faut, c’est que les institutions évoluent. La police et la justice, comme le gouvernement, sont des instances créées et dirigées par des hommes. C’est le pouvoir en place et ce pouvoir n’a aucun intérêt profond à ce que les choses changent. La Brigade des mineurs m’a appelée pour témoigner de ce que j’ai vécu avec Benoît Jacquot et avec Jacques Doillon : ce n’est pas normal qu’il faille un scandale médiatique pour être écoutée par la police et par les tribunaux. Quand j’ai eu de graves problèmes avec des hommes, j’ai été en contact avec la police et avec la justice et je ne garde que choc et humiliation de ces expériences. On constate chaque jour, et c’est affligeant, que malgré quelques grands discours, les actes ne suivent pas en ce qui concerne la lutte contre les violences faites aux femmes, l’accueil de leur parole. Pour ça, j’aimerais que nous donnions plus de crédit à celles et ceux qui dénoncent, ou qui n’en ont pas encore la force, ou qui sont seul(e) s pour le faire. Socialement, on a toujours plus à perdre qu’à gagner quand on se présente comme victime.



Considérez-vous que le milieu du cinéma a été complice des abus que vous dénoncez ?

Oui. Le milieu du cinéma s’est comporté exactement comme se comporte une famille quand l’un de ses membres est maltraité : en se taisant. Mais on ne doit pas essayer de réparer une époque révolue, on doit s’attaquer à celle que nous vivons actuellement. Aujourd’hui encore, dans le cinéma, il vaut mieux avoir un pygmalion et correspondre à ce que l’on attend de nous. Comme actrice, je n’ai plus fait que des apparitions depuis que je suis devenue maman il y a quatorze ans. Depuis aussi que Benoît Jacquot a promis partout que je ne tournerai plus avec quiconque parce que j’avais mis fin à notre lien. Et le système est tel que l’actrice dépend du désir du réalisateur de la filmer et de la faire exister. Dès lors qu’elle ne suscite plus l’intérêt des réalisateurs, elle perd du même coup celui des médias et des spectateurs, donc son métier. Pendant longtemps, on a choisi quelle image on voulait donner de moi. J’ai tourné dans de nombreux films, avec des réalisatrices et des réalisateurs qui ont projeté beaucoup de choses sur moi. J’ai été mise à nu, à l’image, dès mon plus jeune âge. Maintenant, c’est à moi de choisir, ce que je livre de moi et comment. J’ai décidé de ne plus être celle qu’on voulait que je sois. Même si le cinéma continue de reposer sur le fantasme des hommes…


Ce fantasme de messieurs pour des jeunes filles frêles et fragiles qu’ils peuvent utiliser à l’envi, des caricatures de femmes. Mon dernier film, « Une Famille », brosse le portrait de femmes drôles, autoritaires, puissantes, douces, perverses, présentes, vivantes. Des femmes incarnées, qui refusent d’être des objets. Or, le distributeur du film m’a expliqué qu’il s’agissait de femmes « hystériques ». Les professionnels du cinéma, qu’ils travaillent à la production ou à la diffusion des films, comme les festivals et les prix cinématographiques, ont évidemment un rôle à jouer dans le maintien de l’ordre établi… ou dans sa révolution. Aujourd’hui, il s’agit de choisir son camp.


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 22 Fév 2024, 15:32 
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C'est d'autant plus triste que Jacquot ait entravé sa carrière que le dernier film qu'elle avait fait avec lui, A tout de suite, au demeurant très bon, est un récit (partant d'ube vraie personne un "document ment" comme dirait l'autre) d'emancipation féminine (ambigu car il y a une forme de retour à la routine bourgeoise, et un espace laissé intentionnellement jugement au moins chez le spectateur), d'une femme qui rompt en essayant de limiter les dégats avec l'héritage culturel des années 70 (terrorisme proche de Pierre Goldman et part subie et dangereuse de la révolution sexuelle).
Le film (bien reçu, couv des Cahiers en novembre 2004) était à la fois sensible, rigoureux et mdoeste, l'e,njeu était de mettre en scène une forme de compassion réaliste envers le personnage féminin, relvant presque du pragmatique mais durement acquise. L'homme aurait pu être à la hauteur de son oeuvre.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 22 Fév 2024, 18:31 
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Karloff a écrit:
D'ailleurs, c'est ça le pire dans cette histoire, que ça donne du grain à moudre aux pires plumes de notre époque.

Que ce post soit suivi de réactions de bmfrfrtp et Vieux Gontrand me fait bien rire :)

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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 22 Fév 2024, 19:05 
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Sans compter la tienne, avant pourquoi pas celle de Julien Gracq pour rester dans la série des boursouflures.

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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 23 Fév 2024, 15:21 
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article sans intéret du figaro sur "le cinéma français heurté par la vague metoo" mais avec ce passage intéressant sur le prochain jacquot :

https://ibb.co/NNTSpDt


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 23 Fév 2024, 15:50 
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J'ai fait un article mieux renseigné sur le sujet, ça m'agace personne me lit

j'ai du off d'ailleurs, si jamais intéressé (en dm et chut)


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 23 Fév 2024, 15:51 
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fait péter le lien. je ne sais pas ou on est censé te lire.


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 23 Fév 2024, 16:01 
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https://www.parismatch.com/culture/cine ... ema-234598


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 23 Fév 2024, 16:02 
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Pour résumé, le film devait sortir au printemps, mais KMBO a botté en touche et n'a plus de date à donner. Et j'ai un biscuit que je n'ai pu mettre dans l'article.


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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 26 Fév 2024, 11:23 
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FingersCrossed a écrit:
article sans intéret du figaro sur "le cinéma français heurté par la vague metoo" mais avec ce passage intéressant sur le prochain jacquot :

https://ibb.co/NNTSpDt
Pauvre Fingers qui se fait une rétro Simenon en prévision de ce film et patatras sortie annulée.

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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 07 Mar 2024, 19:56 
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Une bonne âme abonnée de Télérama ?

https://www.telerama.fr/debats-reportages/je-t-ai-dit-non-tu-as-continue-onze-femmes-accusent-l-humoriste-seb-mellia-d-agressions-sexuelles-et-de-viols-7019568.php

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 Sujet du message: Re: Devin Faraci
MessagePosté: 07 Mar 2024, 20:13 
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Pas d'abonnement mais une bonne âme quand même :

Elle ne s’attendait pas à un tel déferlement. Le 12 janvier dernier, l’humoriste et autrice belge Florence Mendez lance un appel à témoignages sur son compte Instagram, demandant aux personnes ayant subi des agressions sexistes et sexuelles de la part d’humoristes de se manifester auprès d’elle. Au départ trois, puis quatre puis des dizaines de récits de harcèlement sexuel, d’agressions, voire de viols, lui parviennent. Parmi les témoignages, un même nom revient, celui de l’humoriste Seb Mellia.

Découvert par le grand public lors de la saison 2 du Jamel Comedy Club, le jeune homme de 38 ans arpente les plateaux d’humour (Bordel Club, Paname Art Café, Café Oscar…) et les salles de spectacles depuis 2007, notamment avec son spectacle Seb Mellia ne perd jamais (que Télérama a couvert en 2018 sans avoir connaissance de ses agissements potentiels), dans lequel il joue avec son image de « gentil loser » inoffensif à qui il arrive sans cesse des mésaventures, notamment avec les femmes. Loin d’être le plus connu des humoristes de la scène actuelle, il bénéficie néanmoins depuis quelques années d’une large communauté sur les réseaux sociaux grâce ses podcasts d’humour (5 Comiques dans le vent mais à contre sens, En détente).

Des représentations annulées
Face aux témoignages reçus, Florence Mendez décide de publier sur son compte Instagram un message (supprimé depuis) dénonçant ouvertement l’humoriste. « Je suis consciente que je m’expose à de sévères répercussions. Je risque jusqu’à 12 000 euros d’amende pour diffamation et je vais probablement perdre une bonne partie de mon travail. Je ne peux plus me taire une seconde de plus, il y va de la sécurité des femmes qui fréquentent le milieu de l’humour », écrit-elle. Contactée le jour même par téléphone, elle explique alors : « J’ai reçu plus d’une dizaine de messages. Des femmes qui ne se connaissaient pas et racontaient toutes plus ou moins la même chose. Devant l’ampleur, j’ai compris que ça n’allait pas s’arrêter. Je ne pouvais pas faire autrement que de l’accuser publiquement. »

À lire aussi :

L’humoriste Florence Mendez dénonce un “harcèlement” subi dans “La bande originale” sur France Inter

Le lendemain, elle décide d’aller manifester, avec une dizaine de militantes féministes, devant le Cirque Royal de Bruxelles où a lieu la représentation de son spectacle, aux cris de « Violeur on te voit, victime on te croit » ou de « Violeur célèbre, violeur quand même ». Sur scène, l’humoriste répond : « Ce n’est pas ici que je pourrais m’expliquer. Il y a une justice pour ça, des tribunaux... Là, je ne peux rien faire. » Quelques jours plus tard, il prend la parole sur les réseaux sociaux pour réfuter les accusations dont il fait l’objet. « Mon silence n’est pas un aveu », dit-il. Le 22 janvier, sur sa page Facebook, il se dit « choqué et anéanti » et s’excuse s’il « a pu offenser certaines de ses partenaires par le passé, et sans le vouloir par un comportement inapproprié […]. Cependant il y a des limites que je n’ai jamais franchies et je nie toutes les accusations de viols […]. Cette chasse à l’homme sous couvert d’anonymat m’empêche de me défendre équitablement. » Le 11 février dernier, il compare les humoristes féministes l’ayant accusé à des « opportunistes » cherchant le buzz et à des « terroristes qui salissent la cause ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, les théâtres de Nancy, Strasbourg et Briec, où l’humoriste devait jouer son spectacle dans le cadre de sa tournée, ont préféré annuler les représentations.

Manifestation devant le théâtre Fémina de Bordeaux, en janvier, lors de la venue de Seb Mellia.
Manifestation devant le théâtre Fémina de Bordeaux, en janvier, lors de la venue de Seb Mellia. Photo GaÎlle Richard/Sud Ouest/MaxPPP

Durant plusieurs semaines, Télérama a enquêté et consulté les messages reçus par Florence Mendez, en accord avec la trentaine de victimes présumées. Parmi celles-ci, nous avons recueilli onze témoignages de femmes qui auraient été agressées par Seb Mellia entre 2010 et 2022. Huit sont des spectatrices, trois des humoristes. Tous les récits ne sont pas retranscrits dans cet article mais les témoins rapportent toutes des histoires similaires, mettant en scène un artiste de prime abord facile d’accès, qui jouerait de sa notoriété pour approcher ses fans et n’hésiterait pas à les contacter sur Instagram pour aller boire des verres. Mais les récits dérivent ensuite vers la description de comportements que les personnes interrogées qualifient d’insistants et sexistes (comme l’envoi non consenti de vidéos et messages à caractère sexuel), et racontent des agressions sexuelles, voire ce qui pourrait être qualifié de viols pour deux d’entre elles. Selon nos informations, trois des femmes interrogées ont contacté des avocates pénalistes et ont indiqué vouloir porter plainte dans les jours prochains. Sollicité par Télérama, Seb Mellia n’a pas souhaité répondre à nos questions. Il dément les faits qui lui sont reprochés et reste présumé innocent.

Des témoignages qui s’accumulent
Élodie (1), 26 ans, ne s’attendait pas à passer une soirée comme celle du 12 avril 2022. Amatrice de stand-up, alors en formation pour son travail à Paris, elle contacte l’humoriste qu’elle suit sur les réseaux. Commence un échange amical. Ils finissent par se retrouver (à deux reprises) dans un restaurant du quartier de la gare de Lyon. Selon elle, le deuxième soir, le stand-uppeur se serait montré très tactile, lui caressant le dos, l’embrassant dans le cou, alors que la jeune femme lui répète qu’elle est en couple et qu’il ne se passera rien. Alors qu’il la raccompagne à son hôtel, Seb Mellia aurait plaqué Élodie contre le mur et l’aurait embrassée de force. Elle raconte : « Il a insisté pour monter dans ma chambre, ce que j’ai refusé. Il a continué à m’embrasser, de plus en plus brutalement, à me toucher la poitrine. Il a pris ma main, l’a mise sur son entrejambe. J’étais vraiment dans un coin, entre deux murs, je ne pouvais pas bouger, je me sentais prise au piège. »

Élodie décrit un homme extrêmement insistant : « J’ai presque dû le pousser en disant : “Stop, je rentre dans mon hôtel et tu ne me suis pas.” J’ai dit au réceptionniste que si jamais quelqu’un demandait le numéro de ma chambre, il ne fallait pas le lui donner. » Selon elle, Seb Mellia aurait attendu près d’une vingtaine de minutes en bas de son hôtel, l’inondant de messages : « Il est allé jusqu’à dire : “Si tu ne me donnes pas le numéro de ta chambre, tu sais que je suis capable d’aller frapper à toutes les portes.” J’ai continué à refuser. Puis il s’est mis à effacer tous ses messages au fur et à mesure, comme s’il craignait que je fasse des captures d’écran. J’ai eu vraiment très peur, j’étais prête à appeler la police. Je m’en suis beaucoup voulu de lui avoir proposé ce verre. »

Il est devenu d’un coup beaucoup plus insistant, tactile, oppressant. Il a essayé de me toucher, de m’embrasser à plusieurs reprises.

Caroline, 25 ans
Comme Élodie, Caroline, 25 ans, est amatrice de stand-up. Elle rencontre Seb Mellia après son spectacle joué au théâtre Le République, où elle se rend avec des amis en mars 2022. Comme toutes les spectatrices qui l’accusent, Caroline raconte avoir tagué l’humoriste sur Instagram, ce qui permet à ce dernier de prendre contact avec elle par messages privés. Au départ, Seb Mellia souhaite s’excuser de l’avoir prise à partie durant la représentation. « Il avait fait une remarque sur mon poids. Ça avait jeté un froid dans la salle, à tel point qu’à la fin du spectacle des personnes étaient venues me voir pour me demander comment je l’avais vécu », se remémore-t-elle. Mellia va droit au but. « Il me demande où je suis, si on peut se rejoindre. Je lui dis que je suis déjà rentrée chez moi. Il insiste, me flatte, me demande mon adresse, me dit qu’il peut venir, qu’il ne fera pas de bruit. J’ai arrêté de répondre. »

Pendant quelques jours, Seb Mellia se radoucit et insiste de nouveau auprès de la jeune femme pour la voir et « se faire pardonner », dans des messages que nous avons pu consulter. Le 21 mars, Caroline accepte finalement d’entendre ses excuses autour d’un verre, dans un bar situé non loin du théâtre Le République. La soirée est agréable, dit-elle. Puis, alors qu’ils sortent du bar vers 1 heure du matin, le stand-uppeur aurait « totalement changé d’attitude ». « Je ne sais pas si j’ai dit quelque chose ou s’il a vu quelque chose en moi. Il est devenu d’un coup beaucoup plus insistant, tactile, oppressant. Il a essayé de me toucher, de m’embrasser à plusieurs reprises. À chaque fois, je me suis détournée, j’ai fait un pas en arrière. »

Caroline affirme avoir voulu commander un Uber pour rentrer chez elle mais s’être retrouvée face à un homme qui voulait à tout prix l’emmener chez lui : « Je portais un petit haut croisé, en cache-cœur. Il a tiré plusieurs fois sur mon haut pour l’ouvrir, pour regarder à l’intérieur et il m’a fait des remarques sur ma poitrine. Je l’ai repoussé, mais je ne savais plus trop comment réagir, j’avais l’impression d’être en sidération. Puis, il a mis sa main dans mon pantalon, s’est mis à me tripoter les fesses. Je l’ai repoussé un peu plus vivement, il a fini par réussir à m’embrasser vigoureusement. » Caroline finit par réussir à monter dans la voiture et partir.

J’avais bien exprimé mon refus, mais il a continué. À ce moment-là, je lâche vraiment, je suis en sidération.

Justine, 39 ans
Justine, 39 ans, rencontre Seb Mellia en juillet 2021. La jeune femme a une vie sociale bien remplie et l’habitude d’aller voir des spectacles, seule ou accompagnée d’amis. Avant de se rendre au République le 11 juillet 2021, elle tague l’humoriste sur Instagram, qui prend contact avec elle. Il lui propose « de boire un verre après [le spectacle] pour ne pas qu’[elle] soit seule. » Célibataire depuis le mois de février, elle précise à Mellia qu’elle « ne cherche rien et surtout pas une relation sans lendemain » mais après plusieurs échanges « de plus en plus amicaux », Justine finit par accepter sa proposition. Selon elle, Seb Mellia efface quasi systématiquement ses messages les plus directs, après qu’elle les a lus.

Après le spectacle, Justine et l’humoriste se retrouvent dans un bar proche du théâtre Le République. Après un début de soirée décrit comme agréable, Seb Mellia demande à Justine s’il peut l’embrasser, ce qu’elle accepte. Ils décident de se retrouver chez elle pour prolonger la soirée. Ils finissent par avoir un rapport sexuel. « On se déshabille tranquillement, j’étais consentante. Et là, je vois qu’il n’entend pas du tout se protéger. Je communique assez facilement, donc je lui dis qu’il n’y aura pas de rapport non protégé et je vais chercher des capotes. Il essaie de négocier, longtemps, mais finit par accepter. Au début, tout se passe bien, jusqu’au moment où il me retourne. Sans prévenir, sans préparation, il entame une sodomie. Je l’arrête. Je dis non. Pareil, on discute. Je lui dis que pour moi, c’est hors de question, qu’il aurait dû me demander, que c’est quelque chose qui se prépare. Il est dans la négociation en permanence, mais finit par accepter. On recommence tranquillement ce qu’on était en train de faire et il me retourne de nouveau. Là, il me plaque la tête contre le mur. J’étais coincée. Et il recommence. Je lui dis d’arrêter. Mais il n’entend pas. J’avais bien exprimé mon refus, mais il a continué. À ce moment-là, je lâche vraiment, je suis en sidération. Je ne pouvais pas me dégager. Je me suis dit qu’il valait mieux attendre que ça se termine. Sauf que quand ça s’est terminé, je me suis rendu compte qu’il avait retiré la capote au passage. »

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Justine dit ne pas avoir de souvenirs de comment Seb Mellia est parti, ni même de ce qui s’est passé ensuite. « Franchement, à ce moment-là, je ne suis plus là. C’est un peu le black-out. Je crois que j’ai pris une douche. En me disant : “Mais qu’est-ce qu’il vient de se passer ?” » Elle se couche, tout se bouscule dans sa tête. Durant la nuit, elle lui écrit un message. « Je mets les mots. Je ne suis pas violente, mais je l’écris noir sur blanc : “Je ne sais pas si tu te rends compte de ce qui s’est passé. Je t’ai dit non. Tu as continué, retiré la capote alors qu’on en avait bien discuté. C’est un viol. Tu m’as violée ce soir.” » Selon elle, le stand-uppeur finit par l’appeler le lendemain midi. Elle décrit un homme éploré, s’excusant, se justifiant d’être un « gentil garçon » qui n’a « jamais fait ça auparavant ». Il lui demande à plusieurs reprises d’effacer son message, ce qu’elle finit par faire. Dans les semaines qui suivent, Justine et Seb Mellia se recroiseront à plusieurs reprises sur les plateaux de stand-up de la capitale. L’humoriste envoie des messages prévenants et amicaux et ils finissent par avoir un nouveau rapport sexuel fin août 2021. Mais après avoir découvert que l’humoriste est en réalité en couple, Justine décide de prendre définitivement ses distances.

Un caractère décrit comme “irascible” et “victimaire”
Contacté par Télérama, l’humoriste nous a fait savoir par le biais de son avocate maître Émilie Sudre qu’il « dément tout rapport sexuel ou échange de messages non consentis […] et n’avait jamais eu vent d’une quelconque souffrance ni d’un quelconque grief de la part d’une partenaire, et encore moins d’une accusation de viol ou de tout autre comportement délictuel ». Elle ajoute qu’« à sa connaissance, aucune plainte n’a été déposée à son encontre et, quand bien même ce serait le cas, il attend sereinement d’être entendu dans le cadre d’une éventuelle enquête ». Par ailleurs, l’humoriste se dit prêt à « intenter plusieurs actions en justice, notamment en diffamation publique envers un particulier, visant l’ensemble des publications intervenues sur les réseaux sociaux et les médias et qui l’accusent d’être un violeur, un prédateur et un agresseur sexuel, ce qu’il n’est pas ».

Au République, tout le monde savait qu’il parlait très mal aux femmes. La direction a été avertie à plusieurs reprises.

Sofia, qui a travaillé dans le milieu
Que savait le monde du stand-up des comportements supposés de Seb Mellia ? Plusieurs témoins rencontrés parlent du caractère « irascible » et « victimaire » de l’humoriste, de ses emportements soudains. Sans avoir connaissance de la gravité des accusations relatées, Sofia, qui a travaillé dans le milieu, ne craint pas de parler d’une véritable misogynie de sa part. « Au République, tout le monde savait qu’il parlait très mal aux femmes. La direction avait été avertie à plusieurs reprises. Il faisait des remarques vraiment déplacées, sur leur manière de s’habiller par exemple. Il avait une manière gênante de les regarder, même les filles du public après le spectacle. Rien que dans son show, il avait quarante minutes sur son ex et les femmes, comme s’il ne pouvait pas rire d’autre chose. »

Des humoristes femmes disent aussi avoir subi ses agissements. Chloé, 37 ans, le rencontre en 2016, lorsqu’elle débute au Paname Art Café, l’un des plus importants comedy clubs de la capitale. Elle nous raconte comment, alors qu’elle a noué une relation amicale teintée de légère séduction avec Seb Mellia, elle se serait retrouvée un soir à subir ses avances répétées pendant deux heures. À plusieurs reprises, Seb Mellia l’aurait plaquée contre un mur, et tenté de l’embrasser de force. Il l’aurait suivie chez elle et pénétré dans son immeuble sans y être invité, attendant sur le palier qu’elle le fasse entrer dans son appartement. « On est restés peut-être encore une demi-heure dans les escaliers, assis sur la dernière marche. Je me souviens très bien du minuteur de la lumière qui s’éteignait en permanence. Je me suis dit : “Mais comment je vais m’en dépêtrer ?” Et il m’a dit cette phrase que je n’oublierai jamais : “Tu peux rallumer la lumière tant que tu veux, je ne partirai pas.” C’est triste à dire, mais c’est plus tard, en échangeant avec un ami, que je me suis rendu compte que j’avais couché avec lui pour pouvoir rentrer chez moi. De ma vie, je n’ai jamais vu quelqu’un insister autant. Le titre de son spectacle est très juste : Seb Mellia ne perd jamais. Il n’aurait jamais lâché ce combat-là. C’est un bras de fer. »

Je suis persuadée qu’il n’a absolument pas l’impression d’agresser quiconque, parce qu’il met tellement la pression qu’au bout d’un moment les filles cèdent.

Louise, 34 ans
Louise, humoriste de 34 ans, explique avoir également rencontré Seb Mellia au Paname Art Café en 2015 et avoir subi de sa part ce qu’elle considère comme du harcèlement sexuel. « Je pensais que nous étions amis. Alors qu’il me ramenait chez moi en voiture après avoir joué au Paname en 2016, on a passé la place de la République et là, il a complètement changé. Il voulait que je l’embrasse, a insisté lourdement, m’a léché la joue, voulait me toucher les seins, me montrait qu’il bandait… On aurait dit un animal en rut. J’ai eu très peur. Lui ne voit pas le mal qu’il fait. Je suis persuadée qu’il n’a absolument pas l’impression d’agresser quiconque, parce qu’il met tellement la pression qu’au bout d’un moment les filles cèdent. »

Aujourd’hui, Florence Mendez et quelques autres veulent croire que cette affaire pourrait déclencher un #MeTooStandUp. Mais à ce jour, seule une poignée d’humoristes a pris publiquement position et soutenu les victimes. Pour l’humoriste et chanteuse Mélodie Molinaro, qui a fondé l’association Derrière le Rideau en 2018 pour venir en aide aux victimes de violences sexistes et sexuelles au sein du spectacle vivant, et qui accompagne les femmes accusant Seb Mellia, le « manque de solidarité et d’écoute » dans le milieu est un « vrai problème ». Elle affirme : « La misogynie ambiante de la scène humour, et notamment des plateaux de stand-up, permet les débordements car elle crée une atmosphère de chantage et de pression qui fait que les femmes se taisent, se font toutes petites, essaient de faire leur chemin en encaissant les coups. »

Lors de notre enquête, seuls deux humoristes masculins (sur dix contactés) ont accepté de nous répondre. À 36 ans, le stand-uppeur Akim Omiri, qui a pris ses distances avec Seb Mellia depuis plusieurs années et s’est récemment interposé pour défendre une employée d’un comedy club prise à partie par Mellia (scène qui nous a été confirmée par plusieurs témoins), pointe la « précarité » du milieu comme raison principale à l’absence de réaction : « La plupart des gens n’osent pas parler car ils ont peur de perdre des dates, ou des plans boulot. Il y a plein d’humoristes qui jouent dans des lieux qui ne les respectent pas, ou qui ne respectent pas les femmes. Ils se taisent et pensent qu’ils n’ont pas le choix. Ce qui est faux. Il suffit parfois d’une seule personne… »

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Le comédien et humoriste Kevin Razy a également pris position pour les victimes fin janvier dans son programme Chez Kevin Razy sur YouTube. Il ne mâche pas ses mots : « Si cette omerta existe, c’est parce que nous, en tant qu’hommes, on refuse de parler publiquement du sujet car on se connaît tous de près ou de loin. Ma chance, c’est de n’être affilié à aucune famille d’humoristes. Donc, s’il faut agiter le drapeau, je le fais. C’est peut-être le moment de réunir tous les patrons des différents comedy clubs et de se demander s’il ne faut pas créer une charte éthique quand des infos nous remontent, pour que collectivement on puisse agir. »

De son côté, Mélodie Molinaro veut croire que « c’est maintenant ou jamais » : « On sait que c’est dur, que ça prend du temps et que parler ne vaut pas forcément réparation. Quand, en plus, une femme comme Florence Mendez ose dénoncer, elle s’en prend plein la gueule, se fait traiter d’hystérique, d’opportuniste… Cette vague du #MeTooStandUp, il faut la prendre parce que les gens ont confiance en nous. Il faut les écouter. D’autres noms vont sûrement sortir, on s’y prépare. Seb Mellia n’est que la partie émergée de l’iceberg. »


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