Müller a écrit:
Mais je vais regarder Mad Men.
Extraits du top Découvertes 2018 :
Marlo a écrit:
Mais sinon le vrai chef d'œuvre de cette petite liste c'est bien entendu Mad Men.
Tetsuo a écrit:
C'est une série remarquable mais elle a une limite assez caractéristique de la fiction américaine : celle du "surpersonnage", un héros au-dessus des autres grâce à ses facultés et son parcours, et qui prend le pas sur l'univers qui ne tourne plus qu'autours de lui* (même si Mad Men ne néglige absolument pas les autres personnages). On retrouve d'ailleurs ça - en beaucoup moins bien - dans Breaking Bad. C'est pour ça que je trouve des séries comme Treme, Les Soprano, Twin Peaks ou même Game of Thrones plus ambitieuses et supérieures, leur schéma est moins balisé...
*C'est d'ailleurs le principal problème des films de super héros, mais ce qui me plait notamment dans le dernier Avengers c'est qu'il décentre ça.
Marlo a écrit:
[C'est vrai pour les saisons 1 et 2, les plus faibles, et paradoxalement celles qui ont le plus plu, peut-être justement parce qu'elles suivent le schéma classique que tu décris et qui déroulent le poncif de l'homme en apparence parfait mais qui cache un lourd secret. Mais peu à peu, ce schéma se délite, jusqu'à disparaître en saison 4. La saison 5, qui est ce qu'on a fait de mieux à la tv tout confondu selon moi, est presque chorale, enfin mieux que ça même, c'est le changement d'époque qui en est le personnage principal. Le LSD, la Jaguar type-e et les Beatles sont aussi importants que Don Draper. Les personnages sont les véhicules de la représentation de 1966, 1967, 1968,... J'avais rarement vu une si belle maîtrise de la digression. Chaque épisode nous emmène là où on ne s'y attend pas. Dans les saisons suivantes, ce sera fait avec un peu moins de maîtrise, mais toujours plus d'audace, de folie même. Je ne comprends pas que tu trouves ça "balisé", la saison 6 et la première moitié de la saison 7 contiennent parmi ce que j'ai vu de plus étrange à la tv, en terme de narration, d'arcs narratifs, de personnages (Bob Benson, l'ordinateur IBM, Megan-Sharon Tate, l'histoire presque lynchienne avec la serveuse, Paul Kinsey qui réapparait curieusement, etc. ). C'est une orgie d'idées et de concepts, volontairement chaotique, on en finit par oublier le fil rouge.
La série se réconcilie avec l'idée d'un Don Draper omniprésent et moteur du récit en deuxième partie de la dernière saison, parce qu'il fallait bien boucler l'histoire débutée 7 ans plus tôt avec la fin imaginée alors. Et il est vrai que si j'aime beaucoup cette fin, elle échoue à faire la synthèse avec la série plus expérimentale et joueuse du milieu. A ce moment là j'ai senti le pilote automatique.
Tetsuo a écrit:
Oui, balisé c'est très exagéré, mais parce que je n'ai sans doute jamais totalement cru à la "folie" du show dont les sorties de route, bien qu'intéressantes, m'ont toujours semblé artificielles (ce qui tourne autours du LSD par exemple, je trouve ça complètement foiré), peut-être parce que ça passe un peu trop en revu le catalogue de ce passage d'une époque à une autre, géré habilement en évitant pas mal de pièges, mais dans le fond sans réelle surprise. D'une certaine manière, tout repose sur des ficelles admirablement maîtrisées mais déjà vues et donc pas si étranges que tu le prétends. En revanche j'adore absolument la fin, pour moi un des rares moments où le show dépasse totalement son programme justement...
Bon, j'ai l'air dur comme ça, mais je considère ça comme une des meilleures série de tous les temps, hein...
bmntmp a écrit:
Pas convaincu par Mad Men mais d'après ce que je lis plus haut, je n'ai vu que les saisons les moins intéressantes (1-4), je garde le souvenir peut-être faux, sans doute réducteur, mais à n'en pas douter déplaisant, d'une série sur le mal-être bourgeois et, ce qui est souvent son corollaire réel ou fictionnel, l'adultère et les histoires de coucherie, accompagné d'une illustration scolaire de l'histoire et des mutations de la société (me reviennent en mémoire et pêle-mêle par exemple ces épisodes sur les droits civiques, le New York de Greenwich Village, l'amant de Lady Chatterley ou la mort de Kennedy). Rien d'organique, et tout ça emballé dans un vernis chic et pseudo-subversif (on imagine bien qu'il faut quelque chose de plus intéressant dans la série que la consommation record de cigarettes qui avait fait tant jaser à l'époque, les scénaristes s'y essaient mais n'y arrivent pas, du moins dans les saisons que j'ai vues).
Jamais eu l'impression de m'être autant fait baiser que quand j'ai ouvert les yeux et résolu d'arrêter ces conneries au milieu de la saison 4.
Voilà qui décidera peut-être Castorp à jeter un coup d'oeil dessus
J'ai vu quelques bouts de la dernière série de Weiner, Les Romanofs, où il creuse la question de la filiation, vraie ou fausse, chez des gens qui sont ou se croient être les descendants de cette fameuse famille de tsar. Sur le papier, l'idée n'est pas tout à fait inintéressante mais les obsessions snobinardes de Weiner sont loin de mes préoccupations et ne sont même pas sauvées par une verve satirique.
Pour les séries de fiction indispensables La Maison dans les bois de Pialat, Enlightened avec Laura Dern,, Friday Night Lights, Eastbound and Down et Vice Principals de Danny McBride/Jody Hill/David Gordon Green, Louie à l'extrême limite constituent les rares indispensables (je dois en oublier). Mais cette liste n'a de valeur que pour moi car elle ne reflétera que mes goûts.
Karloff a écrit:
La fin de Mad Men, elle est incroyable d'intelligence, sur ce qu'elle dit de notre époque, du basculement utopie/commerce...
Tetsuo a écrit:
Puis elle permet une vanne méta génialissime dans la saison 2 de Unbreakable Kimmy Schmidt !
Marlo a écrit:
Pas dit le contraire, je l'aime beaucoup, seulement elle me paraît un peu posée comme un cheveu sur la soupe.
D'autant plus qu'on ne peut pas considérer que la fin de Mad Men est seulement celle de Draper, ce sont aussi celles des autres personnages, qui sont un peu précipitées ou faciles je trouve.
Baptiste a écrit:
Je suis en train de revoir la série avec un énorme plaisir. Par contre, je dois avouer mon impuissance à comprendre certains dialogues, pas seulement les références, mais aussi parfois les tournures de phrase, les vannes qu'ils s'envoient, etc. C'est sûrement fait exprès, en tout cas il en ressort l'impression à la fois de sophistication des rapports humains mais aussi d'énorme franchise dans chaque discussion. Je suis souvent heurté par la violence qui fait irruption tout d'un coup au détour d'une réplique, violence que le destinataire reçoit d'ailleurs souvent avec une relative bonhomie.