Forum de FilmDeCulte

L'équipage d'un bateau de pêche va prendre des risques en acceptant à bord des immigrés chinois souhaitant entrer en Corée.

Haemoo, choisi pour la course aux oscars, est le premier film de Sung Bo Shim qu'il a co-écrit avec Bong Joon-ho, reproduisant le tandem d'écriture de Memories of murder. Film de bateau face aux éléments, film d'immigrants tentant la traversée à l'heure de la crise? Que nenni mes enfants, n'oubliez pas que vous allez manger sud-coréen, ce pays d'humanité bienveillante et de solidarité chaleureuse. Mieux vaut éviter de spoiler le climax, attendez-vous simplement à l'anti Capitaine Philips, cauchemardesque film noir brouillant les conventions du genre jusqu'à la plus oppressante des psychoses. On peut cependant regretter un manque de chair des personnages, ou une certaine confusion par moments qui font parfois tâche malgré une aisance certaine dans le spectacle du jeu de massacre. On peut aussi penser que Haemoo aurait eu encore plus d'impact s'il s'était achevé trois minutes plus tôt.
4/6

Le glissement du drame socio-maritime vers le thriller à tendance glauquasse est très bien géré, avec notamment une mise en image qui exploite au mieux son décor et la brume marine qui donne son titre au film mais je trouve dommage que la caractérisation parte à vau-l'eau à mi-film.

C'est simple : passé un certain point, quasi tous les personnages deviennent tarés. Homicidaire, violeur ou juste schizophrène, c'est un peu la foire au partage en couille de façon à faciliter le passage dans le survival (on croirait que le navire est une "cabane dans les bois" où des protagonistes de film d'horreur auraient débarqué) et du coup, on perd en crédibilité alors que le film s'ancrait dans un réel bien vu au départ.

Le climax rattrape un peu le truc mais l'épilogue est complètement superflu.

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Oui, c'est bien résumé, j'aime beaucoup le début, cela va vite mais on comprend bien qui est qui et fait quoi sur le bateau, j'aime aussi l'absence de réel dilemme moral quant au fait de prendre ou non des migrants.

La suite m'a surpris, mais pas en bien, avec ce virage grand guignol tous pourris, mais la mise en scène réserve quelques beaux moments.

4/6

Je n'aime pas ce glissement. Un film dont les péripéties empruntent un tour aussi ironique n'a pas le droit d'être aussi pompeux



Pour cette raison là, j'ai du mal à avoir de la sympathie pour les personnages pour qui on est supposés avoir de la sympathie (c'est ce que j'imagine). FF a raison de dire que tout le monde pète les plombs à un certain moment et qu'en même temps qu'on a du mal à les discriminer, on se désintéresse du film.

J'aime des films qui suivent la même mécanique absurde et noire (Stuck de Stuart Gordon) mais soit ils me paraissent moins prétentieux ou bien ils me paraissent moins cynique (cette fin et cet épilogue redondant, qui est la conclusion quasi logique de cette histoire).
Alors que j'aime beaucoup le début, le reste gâche tout. La noirceur du film est trop artificielle et forcée. La critique qui consiste à dire que le dernier acte est extrêmement prévisible est aussi juste. Aucun intérêt dès lors.

2/6

J'ajoute le titre anglais : Sea Fog, et le français Sea Fog :Les clandestins pour archivage, j'ai failli pas trouver ce topic et en ouvrir un deuxième comme d'habitude

Bien d'accord avec le freak aussi.

La scène d'exposition est excellente, on est tout de suite dans la famille de l'équipage, accroupi par terre à bouffer des nouilles mystérieuses au milieu des cordages et des filets.

Toute cette empathie pour le capitaine et les autres sera mise à rude épreuve par la suite, d'une façon à la fois réussie dans la sidération que cela génère, et ratée par la brutalité et le manque de crédibilité de certains revirements. Autre problème: le personnage de l'obsédé sexuel est tellement caricatural qu'il désamorce la tension aussi. A moins que ce ne soit mon problème avec l'irruption du burlesque dans le ciné coréen, c'est pas la première fois que ça me désarçonne.
C'est dommage quand même parce que le téléscopage entre la situation de l'équipage (leur motivation pécuniaire pour ce travail) et l'empathie qui s'établit transitoirement avec les clandestins, était bien géré, presque subtil, mais

La scène du transbordement est à la fois graphiquement très belle, et symboliquement touchante, et ça aussi sera (volontairement) mis à mal par la suite.


J'ai aussi trouvé que les cadres exploitaient très bien le bordel enchevêtré d'un bâteau, les portes, trappes, et la lumière contrastée que ça génère.



Pour la fin, je suis bien d'accord avec vous: inutile dernière scène, alors que ce qui précède est très simple et beau.

@Caribou :

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Scénariste de Memories of murder avec Bong Joon-ho, Shim Sung-bo montre que ce coup d'éclat n'était pas juste un petit miracle. Absent du cinéma depuis 2003 , il revient avec ce long métrage qu'il adapte d'une pièce de théâtre et qu'il réalise lui-même. Et il se débrouille bien le bougre ! Certes, le film n'est pas parfait souffrant d'un problème de gestion de rythme. Nonobstant, on se demande pourquoi il n'a encore rien fait depuis.
J’apprécie énormément dans les films coréens cette capacité à mélanger les genres. C'est encore une fois le cas ici. Le film commence un documentaire sur les pécheurs puis passe vers la comédie dramatique, le drame social, histoire d'amour et comme d'habitude dans le sanguinolent et l'horrible. Le pire étant qu'avec tout ce qu'on entend sur l'horreur des traversées des migrants en méditerranée ou dans la Manche, cela ne parait pas si impossible et exagéré que cela. La "véracité" du décorum est ce qui me plait dans le film. Ces pécheurs de misère qui à cause de la conjecture économique vont accepter de faire passer clandestinement des migrants. Bienveillants au départ, cela va bien entendu dégénérer, la réalisateur n'ayant pas un amour immodéré du genre humain. Le réalisateur essaie bien de mettre un peu de lumière dans cette noirceur en initiant une histoire d'amour entre un pécheur et une migrante. Sinon, la caractérisation des personnages est le point noir du long métrage. Veules, méchants, sadique dans leur débilité et surtout totalement obsédés par le cul qui semblent être leur obsession numéro un avec l'argent. Cela limite la force du film alors qu'il possède des excellents passages ( le transferts des migrants d'un bateau à l'autre, la basculement du milieu du métrage). Je trouve aussi le final très beau évitant le happy end niais craint durant tout le film. Son côté évasif ne plaira pas à tous.