On sait que la Danse des canards est l'adaptation pour le public francophone d'un titre typique de
Schalgermusik suisse [A]. Ce que l'on sait moins, c'est que la mélodie initiale était en 5 temps [B], et était une prière crée par les anabaptistes [C] de Münster [D] lors de l'invasion tragique de la ville :
Oh Vater, ich wäre lieber von deiner Verlassenheit als von deiner Abwesenheit betroffen [E] . Après la reprise tragique de la ville, elle fut populaire dans la première moitié du XVIème siècle dans l'aire des vallées [F] d'Allemagne du Sud encore peu aménagées [G] : l'Ill ou Nellinguois ou encore l'espace rural reliant la Moselle à l'Aar, terre contestée entre catholiques et protestants. Le fait de la siffloter était un signe de ralliement politique aux anabaptistes qui pouvait coûter très cher à son auteur, car ils étaient combattus par l'ensemble de ces deux courants rivaux.
A partir de 1550, elle n'était plus chantée que pendant les offices religieux clandestins (visant à annuler le baptême des enfants) par les habitants des parties du canton de Bâle retournées au catholicisme pendant la contre-réforme, particulièrement dans les cantons de Laufon et Bierseck. On trouve aussi des proximités troublantes entre son refrain et la fameuse
Cévénole des Camisards (
"Anime nos enfants Pour qu’ils sachent les suivre." s'est progressivement transformé en
"Les gamins comme les loubards Vont danser ce gai refrain Dans tous les coins" ). L'allusion aux canards était destinée à déjouer la surveillance du Prince-Evèque. Le canard avait été choisi à cause de son comportement sexuel de pervers polymorphe violeur et nécrophile[H], pour rappeler que nous pêchons inévitablement tous par la chair même quand nous sommes parvenus à une certaine forme de purification morale.
Les Amish qui venaient de cette région germanique ont aussi importé la mélodie en Pennsylvanie, où elle s'est mélangée avec les chants des esclaves qui fuyaient vers le Nord pendant la guerre de Sécession, pour donner un thème populaire (
In the darkness of the Garden of Eden) qui est à la base d'
In a Gadda da Vida d'Iron Butterfly, mais également de la signature rythmique et des paroles de
Travellin' Light de JJ Cale [J] ("Travelin' light, is the only way to fly / Travelin' light, just you and I/ One-way ticket to ecstasy/Way on down, follow me" est bien-sûr une traduction de "Tournez, c'est la fête / Bras dessus-dessous/ Comme des girouettes /C'est super chouette C'est extra-fou") .
A
Der EntentanzB
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesure_%C3%A0_cinq_tempsC
https://fr.wikipedia.org/wiki/AnabaptismeD
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%BCnsterE
("Ô mon Père, je préfère subir l'effet de ton abandon plutôt que celui de ton absence")F
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vall%C3%A9eG
https://fr.wikipedia.org/wiki/RipisylveH
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canard_co ... productionI
https://www.youtube.com/watch?v=UIVe-rZBcm4J
https://www.youtube.com/watch?v=k3mrpVwpeFY