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 Sujet du message: Burning (Lee Chang-dong, 2018)
MessagePosté: 03 Sep 2018, 18:45 
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Lors d'une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un homme mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben révèle à Jongsu un bien étrange passe-temps…


Bon je vais être d'accord avec le texte de Karloff dans Paris Match, je trouve que le film est une merveille, le meilleur de son auteur, et que son absence au palmarès est des plus injustifiées. Rare adaptation d'une nouvelle de Murakami au cinéma, on se souvient de La ballade de l'impossible de Tran Anh Hung, ici il s'agit d'une nouvelle de Murakami (dont je n'ai aucun souvenir pour être honnête en tant que grand fan de l'écrivain) racontée sur 2H30 mais qui justifie pleinement sa durée et ne donne jamais l'impression d'être trop étirée. Il y a d'ailleurs un intéressant travail sur le rythme et le passage du temps dans l'intrigue. Un rythme lent mais qui se marie très bien avec le côté zen et philosophe de l'intrigue.

Dès la scène d'introduction, on ressent à l'écran l'alchimie entre le doux style poétique de Chang-dong et la fantaisie mélancolique de l'écrivain japonais. C'est d'ailleurs assez marrant de retrouver aussi bien retranscrit à l'écran les obsessions de l'auteur tel que les pâtes ou toute la quête absurde liée aux serres brûlées. Et puis il ya ces personnages typiques de l'auteur, cette douceur et cette fantaisie des conversations. La pantomime de la clémentine, les dialogues entre le trio d'amoureux. L'univers développé par le cinéaste coréen à l'écran est fascinant. Sans dévoiler trop de l'intrigue, on commence par une jolie romance qui dévie vers du Jules et du Jim avant de prendre un tournant inattendu et plus noir dans sa seconde partie. Le glissement progressif de la narration tout en discrétion est remarquable et quelques jours après le film prend encore plus de profondeur dans l'esprit.

Jouant de manière gracieuse sur le côté philosophe, sentimental puis politique de la Corée, le film est parsemé de moments de grâce jusqu'à exploser dans sa scène finale. Il y a deux très grandes scènes : la jolie scène d'amour et ce merveilleux quart d'heure de fumette. Impressionné aussi par les scènes du trio et ce qui se passe d'un point de vue relationnel dans ces dernières. Comme dans ces précédents films, la mise en scène de Chang-dong est assez jolie mais surtout s'accorde parfaitement à l'écriture de Murakami mettant en valeur son univers de manière adéquate. Il y a aussi la direction d'acteurs, outre la qualité intrinsèque de ces derniers, c'est la manière dont Chang-dong les dirige pour en faire des purs personnages murakamiens qui est ici exceptionnelle.

Bref je conseille, un des grands films de l'année et pour les amateurs de Lee Chang-dong ou Murakami, foncez.

6/6


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MessagePosté: 03 Sep 2018, 19:31 
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Antichrist
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Tu fais plaisir ! J'ai trouvé le film absolument génial, un rêve d'adaptation.


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MessagePosté: 03 Sep 2018, 20:23 
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Je suis pas aussi enthousiaste que ta personne sur le cinéma asiatique mais en tant que fan de Murakami ce film est un rêve.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:24 
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Abyssin a écrit:
pour les amateurs de Lee Chang-dong ou Murakami, foncez.

Je ne connaissais ni l'un (rien vu) ni l'autre (rien lu).
La mise en scène est pleine de grâce, l'ambiance est assez géniale, il y a deux ou trois scènes sublimes, mais le film s'enfonce petit à petit dans un mystère de plus en plus abscons et au lieu de "perdre pied", j'ai décroché. Au lieu d'être enivré, je me suis ennuyé. Du coup, j'ai trouvé le temps long, et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Je comprends parfaitement qu'on puisse adorer mais c'est pas vraiment ma came.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:27 
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Arnotte a écrit:
et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Ben est un serial killer qui a tué Haemi. Les serres, c'est les femmes qu'il tue tous les 2 mois.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:29 
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Pas le souvenir que ce soit aussi clair que ça dans le film...
Durant la deuxième moitié du film on se demande quand même
si cette fille a tout simplement existé.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:31 
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Le chat, le bijou, etc... Cela me semble clair même si suggéré par petites touches. Après ce n'est pas le genre de film à énigme qui vaut par sa résolution, c'est vraiment le paysage mental dans lequel se retrouve Jongsu et le duel entre les deux hommes qui vaut le coup d'oeil.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:42 
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Le film se veut mystérieux, voudrait laisser le doute planer mais est d'une banalité confondante ainsi que l'indiquent les spoilers d'Abyssin, ce qui se solde par un "tout ça ppur ça".
De nombreuses ressemblances avec Under The Silver Lake qui pourrait jouer à son avantage mais définitivement trop frustre.

2,5/6


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 09:09 
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Abyssin a écrit:
Arnotte a écrit:
et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Ben est un serial killer qui a tué Haemi. Les serres, c'est les femmes qu'il tue tous les 2 mois.

Pour moi le film ne tranche pas. Ce peut être ça,
un serial killer.


Mais aussi
- Un délire paranoïaque du personnage principal. La fille est un personnage instable et un peu mythomane, qui pourrait disparaître à tout moment. Le délire des serres de Ben une provocation, en réalité il n'utiliserait ces serres que dans son travail d'artiste lorsqu'il peint (entrevu dans le musée).
- Carrément une invention que brode le personnage principal lorsqu'il écrit (plan sur lui à écrire derrière la fenêtre). mais la fin contredirait un peu cette version.


Bref, ne retenir qu'une possibilité du film enlèverait son intérêt il me semble.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:19 
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Oui tu as raison, on peut voir plusieurs options assez ouvertes et c'est effectivement le point fort du film de te faire douter de la réalité de ce que tu vois à l'écran (la présence récurrente de la thématique de l'illusion au détour de plusieurs scènes). On peut d'ailleurs voir l'obsession de Jongsu pour les serres brûlées comme un symptôme de folie et de perte avec le réel. On peut aussi filer différentes métaphores politiques et sociales.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:39 
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Toutes ces hypothèses sont assez pauvres au niveau du sens et ne s'annulent pas les unes les autres.
Exemple : délire paranoïaque ou pas, ça ne change pas grand-chose, outre le fait qu'il n'y a pas de plus grande facilité narrative que le "tout est dans la tête".

Cas typique du ce n'est pas parce que le réalisateur s'abstient de trancher que le film (même s'il le fait pas mal, encore plus que la nouvelle de Murakami dont il est inspiré) devient plus intéressant, au contraire.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:44 
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bmntmp a écrit:
Toutes ces hypothèses sont assez pauvres au niveau du sens et ne s'annulent pas les unes les autres.
Exemple : délire paranoïaque ou pas, ça ne change pas grand-chose, outre le fait qu'il n'y a pas de plus grande facilité narrative que le "tout est dans la tête".

Cas typique du ce n'est pas parce que le réalisateur s'abstient de trancher que le film (même s'il le fait pas mal, encore plus que la nouvelle de Murakami dont il est inspiré) devient plus intéressant, au contraire.

Entièrement d'accord, c'est pourquoi je suis assez déçu du film.
Under The Silver lake, qui a quelques similitudes, me semble bien plus solide.


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MessagePosté: 04 Sep 2018, 11:54 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'avais pas pensé au rapport à Under the silver lake mais en effet c'est assez fascinant de comparer les deux films, construits tout deux du point de vue d'un personnage principal masculin en apparence faible et ne sachant trop comment être un homme face à une présence féminine d'une présence impérieuse.

Sinon je dois dire que c'est un film qui se mûrit doucement. J'en suis sorti un peu déçu, avec un avis similaire à Arnotte, trop long et un scénario jouant trop mécaniquement de ses mystères. Mais c'est vrai que le film est quand même très fort, que ce soit dans sa riche description d'une certaine jeunesse coréenne, que ce soit dans tout son aspect fantasmagorique (Ben n'est autre qu'une espèce de Tyler Durden), que ce soit dans son rapport à l'amour, que ce soit dans son côté descente aux enfers. Quelques scènes restent fortes en tête quand même comme cette danse à contre jour (même si j'ai été fortement perturbé par la poitrine de l'actrice qui semble avoir subit un augmentation mammaire entre la très belle première scène de sexe et cette scène là), tout ces passages d'errance à la campagne où la perte du personnage est plus que jamais pregnante et bien sûr
ce plan-séquence finale, absolument dingue.


En fait je trouve presque dommage de donner trop d'infos
le chien, la montre,
ce qui donne au film un côté thriller pas abouti. J'aurais préféré qu'on reste encore plus dans le flou.

Donc ça vieillit bien, je préfère l'émotion de Oasis et Secret Sunchine mais c'est quand même impressionnant. Un film que je prendrai du plaisir à revoir je pense. En effet l'absence au palmarès à Cannes est quand même un mystère. Surtout quand on donne un prix à Capharnaüm.

4.5/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 17 Sep 2018, 21:21 
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Art Core a écrit:
même si j'ai été fortement perturbé par la poitrine de l'actrice qui semble avoir subit un augmentation mammaire entre la très belle première scène de sexe et cette scène là

Elle lui fait d'ailleurs remarquer lors de leur première rencontre qu'elle a fait de la chirurgie esthétique et que c'est peut être la raison pour laquelle il ne la reconnaît pas. Puis avant le coït elle lui rappelle que la seule parole qu'il lui ait dite au Lycée était qu'il la trouvait laide (ce qui ne collerait d'ailleurs pas avec le potentiel sauvetage dans le puits). J'étais d'ailleurs étonné de ses petits seins à ce moment là, alors qu'ils m'avaient semblé plus opulent lors de la première scène. De là à en conclure qu'il ne fait que fantasmer ce rapport...

La question qui me taraude, Lee lors de son casting il a cherché spécifiquement une meuf qui voulait se faire refaire les seins? Et c'est la prod qui a payé? Sinon quelle horreur avec ses mamelons tout en haut du sein :shock:


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MessagePosté: 17 Sep 2018, 21:36 
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Sinon le film t'a plu ? :mrgreen:


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