Tous les dimanche soirs, je regarde avec plaisir Laurent Delahousse, ses lèvres, sa raie, sa voix posée de contrôleur aérien en dépression après un crash dont il serait le secret et insomniaque responsable . Depuis mon canapé et son fond vert il me met au courant de l'état du monde, et entre un génocide en Birmanie et un glissement de terrain en Sierra Leone, invite des vieilles gloires rassurantes parler de leur actualité (grand concert gratuit de Calogero au Festival de la saucisse de Morteau, pontage de Thierry Lhermitte, grosdesse de Carole Bouquet) et de leur dépression gériatrique. Ce mec c'est le croisement ideméal de Patrick Sabatier, Macha Beranger et Charles Enderlin. Pendant une heure, les gens, dehors, me sont indifférents, le monde peut crever. Mais je me demande bien qui il va pouvoir inviter, maintenant que l'académicien favori des Français n'est plus. Johnny malade, Goldman agoraphobe, Nicolas Hulot ministre, Joey Starr féministe, Houellebecq converti au soufisme, Eric Zemmour silencieux. Je ne vais quand-même pas aller au café parler à des gens !
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