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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 16:28 
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Successful superfucker
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Maria, jeune Maya de 17 ans, vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d’un volcan, au Guatemala. Elle voudrait échapper à son destin, au mariage arrangé qui l’attend. La grande ville dont elle rêve va lui sauver la vie. Mais à quel prix...

Ouf, le film gardera son titre volcanique et ne finira pas échoué en France sous une étiquette mariage à la guatémaltèque. Époustouflante révélation de la dernière Berlinale, Ixcanul décrit une communauté coupée du monde (une variante des mayas où les habitants ne parlent même pas l'espagnol) où règnent en maître les croyances ancestrales allant jusqu'aux délires d'offrande à un volcan. Au milieu de tout ça, une jeune fille rêve de s'enfuir avec un des saisonniers de la plantation de café, loin du mariage arrangé qui l'attend telle une truie prête à être engrossée, car il est bien connu qu'une femme enceinte fait fuir les serpents. Bustamante n'a rien d'un cinéaste world et il rappelle l'aisance formelle nerveuse des meilleurs opus de Brillante Mendoza, cinéma de survie viscéral ancré dans une nature sauvage prête à entrer en fusion aussi bien que résigné au fatalisme de croyances ignorantes. Un des grands films de cette année.
5/6


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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 16:45 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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(Cool cool DPSR s'est remis à créer plein de topics! Merci!)

100% d'accord avec lui pour le coup. Certainement l'un des 10 plus beaux films que j'ai vus cette année. Force tranquille de la narration, puissance discrète de la mise en scène, récit à la fois tendre et implacable, portrait plus que bienvenu d'une communauté jamais (ou si peu) montrée au cinéma... Ixcanul a tout pour plaire mais n'a rien d'un crowd-pleaser de world cinema gentillet et fadasse à la Wadjda ou Lunch Box.
Un très beau film qu'on n'oublie pas. J'aimerais beaucoup le revoir (vu en janvier dernier..).
Le réal est évidemment une vraie révélation. Pour un premier film, chapeau bas. Affaire à suivre.

5/6 sans hésitation aucune

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 16:52 
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Successful superfucker
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Arnotte a écrit:
J'aimerais beaucoup le revoir (vu en janvier dernier..).


Ca sortira fin novembre


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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 16:56 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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DPSR a écrit:
Arnotte a écrit:
J'aimerais beaucoup le revoir (vu en janvier dernier..).
Ca sortira fin novembre

I know. Le 18 en Belgique et le 25 en France.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 15 Aoû 2015, 11:58 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Grosse découverte berlinoise. Film sublime, à la mise en scène assez incroyable.

5/6


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MessagePosté: 06 Oct 2015, 15:07 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Abrazo du Meilleur Film au Festival de Biarritz! Yeah!

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MessagePosté: 30 Nov 2015, 16:21 
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Titilleur
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Inscription: 07 Déc 2013, 03:31
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Absolument sublime. Un des grands films de l'année.

Rempli d'idée de mise en scène aussi simples que percutantes et surtout un scénario qui coule avec une aisance folle. C'est tellement bien écrit, rien n'est laissé sur le côté, tout est utilisé. On s'emmerde pas une seconde.

Juste une petite question spoilée
Le papelard qu'on lui fait signer à l’hôpital, c'est un truc d'abandon j'imagine, on leur ment. Pourtant la nana du recensement explique à Ignacio qu'il s'agit d'une démarche d'enterrement avec cercueil fournit etc... Que Ignacio mente à la famille en dialecte, ok, mais pourquoi la nana raconterait-elle ça à Ignacio? Car elle le dit en espagnol et la famille ne comprend pas la langue. Donc c'est pas pour faire genre, ils entravent rien. J'ai pas exactement saisit le truc


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MessagePosté: 30 Nov 2015, 17:27 
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Blaze a écrit:
Absolument sublime. Un des grands films de l'année.

Rempli d'idée de mise en scène aussi simples que percutantes et surtout un scénario qui coule avec une aisance folle. C'est tellement bien écrit, rien n'est laissé sur le côté, tout est utilisé. On s'emmerde pas une seconde.

Yes!! :)

Blaze a écrit:
Juste une petite question spoilée
Le papelard qu'on lui fait signer à l’hôpital, c'est un truc d'abandon j'imagine, on leur ment. Pourtant la nana du recensement explique à Ignacio qu'il s'agit d'une démarche d'enterrement avec cercueil fournit etc... Que Ignacio mente à la famille en dialecte, ok, mais pourquoi la nana raconterait-elle ça à Ignacio? Car elle le dit en espagnol et la famille ne comprend pas la langue. Donc c'est pas pour faire genre, ils entravent rien. J'ai pas exactement saisit le truc

Me souviens plus, je l'ai vu en janvier dernier..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 08 Jan 2016, 17:44 
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Karloff a écrit:
Grosse découverte berlinoise. Film sublime, à la mise en scène assez incroyable.

5/6

Hormis les problèmes de focales, j'ai pas vu ce que la mise en scène avait d'exceptionnelle.
Honorable on va dire.

Ce qui m'aura le plus marqué c'est que la majeure partie du film est en cakchikel. 2015 aura été une année riche linguistiquement parlant, avec ce film, L'Etreinte du serpent (9 langues dont plusieurs langues amazoniennes, Le Bouton de Nacre, Norte la fin de l'histoire (où l'on passe sans cesse du philippin a l'espagnol et a l'anglais).
Nos politiciens feraient bien de voir certains de ces films plutôt que de pousser des cries orfraies lorsque les minorités linguistiques françaises essaient de défendre leur survie


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MessagePosté: 08 Jan 2016, 19:14 
Ceci dit le philippin est justement une lingua franca régionale reliant entre elles des minorités linguistiques dans la vie administrative (un peu comme le swahili en Afrique orientale, qui est la langue maternelle de très peu de personnes, c'était la langue des commerçants de Zanzibar pour la traite orientale qui s'est historiquement répandue par l'esclavage), soit exactement l'opposé d'une langue régionale.


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MessagePosté: 08 Jan 2016, 19:20 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
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Exact, il n'en reste que le basculement perpétuel ente les 3 langues porte un sens très fort dans Norte, chaque langue représentant une classe bien définie


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MessagePosté: 18 Fév 2016, 16:22 
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Rarement un film m'aura fait autant d'effet après la projection, surtout après m'avoir donné une impression mitigée pendant! C'est seulement après quelques heures, pesant la variété des thèmes abordés, et la complète peinture des difficultés du Cakchiquel moyen, surtout femme, de survivre sans trop crever de faim ou trop se faire piétiner les dents, que j'ai trouvé le film vaste et plein, et riche, et tout.

L'aspect documentaire, pourtant, a su attirer mon attention sur ce peuple isolé, "bénéficiant" du double obscurantisme rites maya-catholicisme importé, où l'éducation est pour les colons, et celui qui ignore leur langue se fera chier dans la bouche impunément. La longueur des plans pousse à se poser des questions, à s'interroger sur ce qu'on voit, et c'est quelque chose que j'apprécie. Pourtant ça s'étire parfois un peu trop, jusqu'à l'ennui; c'est le prix à payer je suppose.

J'ai eu besoin de temps après le film pour digérer toute cette violence de classe (le cueilleur de café est si mal payé que s'il picole un peu il ne lui reste rien), la domination sexiste, et une brutalité qu'on ne se permet ailleurs qu'avec des animaux. Et encore, ici le cochon saigné est caressé pendant qu'il agonise. Ce parallèle homme-porc est présent aussi lors de l'accouplement forcé de la truie, mariage arrangé au rhum aussi d'ailleurs. Dans l'équivalent humain de cette scène, les deux familles se biturent bien comme il faut, et les formalités d'usage ("vous apportez trop de choses!" etc), récitées comme une litanie, cèdent la place aux vannes grivoises, le tout sans un mot de la promise bien sûr. L'ambiance de cette scène m'a fait penser au repas de famille dans La graine et le mulet, où comme dans une conversation IRL on parle tous en même temps, on n'entend pas tout, la tension évolue (même si c'est pas dans le même sens ici), et on se sent entouré, partie de la famille en quelque sorte. Ces deux scènes sont très réussies en termes d'immersion.

La prison des Cakchiquels et de Maria est sensible à chaque scène, et soulignée par le format scope qui coupe même le sommet du volcan. Ainsi, ses pentes noires habitent souvent le cadre, mais point de ciel ou de sommet pour donner de l'espoir. Un autre cadrage intéressant montre dans le même plan, sous forme d'un faux split-screen, séparés par le coin du bâtiment, les poivrots qui pissent à l'arrière du bar, et la fille qui attend le sien, en arrière-plan. Ce long plan fixe durera jusqu'à la discussion entre les pseudos-tourtereaux, soulignant l'unique espoir de Maria, sur lequel il est centré. Finalement ces cadrages servent très bien le propos : l'horizon est bouché, l'Amérique fantasmée est derrière le volcan, et l'homme providentiel est la clef.

Dans le cul la balayette!


Alors pourquoi une première impression mitigée, malgré toutes cette maîtrise? Je crois que c'est lié à l'austérité du jeu de l'actrice principale (probablement amatrice, comme les autres, mais pas mauvaise loin s'en faut, juste un personnage résigné) et de la mise en scène. Evidemment ces tirages de gueule et ces cadrages servent le propos, life ain't no bed of roses. Mais ils freinent l'identification, l'empathie même, et c'est rétrospectivement que j'ai réalisé l'étendue et la violence de la misère de ces gens, et de cette femme. Une émotion diesel, donc, mais c'est peut-être moi.

Dans un genre cousin, Mustang m'a bien plus ému, même s'il est peut-être moins maîtrisé.

(@Blaze: pour moi il s'agit d'un plothole d'un fort beau gabarit, ou alors j'ai rien bité)

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.


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