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A quelques semaines de la sortie de ses Indigènes, Rachid Bouchareb planche déjà sur la suite historique de son film primé à Cannes. Reprenant la même brochette d'acteurs, à savoir Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Samy Nacéri et Bernard Blancan, ce nouveau projet, pour l'instant sans nom, sera produit par Bouchareb lui-même, via la société 3B Productions qu’il co-dirige avec Jean Bréhat et Muriel Merlin.
"Les témoignages que nous avons recueillis avec Olivier Lorelle, mon co-scénariste d’Indigènes, explique le réalisateur, sont des récits de la Seconde Guerre Mondiale, de la Guerre d’Indochine et de la Guerre d’Algérie, et certains témoins ont participé aux trois guerres Je vais donc ouvrir le chapitre de l’Indochine où plus de 100 000 hommes issus des colonies sont partis, en allant jusqu’à la Guerre d’Algérie et en expliquant pourquoi cette dernière a démarré en 1954. On comprendra ainsi comment les mouvements indépendantistes en Afrique, au Maghreb et tout particulièrement en Algérie se sont mis en route. Le point de départ est la Seconde Guerre Mondiale et la Libération de l’Europe qui a été un grand moment de retournement car beaucoup d’hommes, une fois de retour au pays, ont été déçus par toutes les promesses non tenues et les discours politiques, y compris le futur premier président de l’Algérie Ahmed Ben Bella. Les massacres de Sétif en mai 1945 démarreront le film. Et c’est l’addition de tout cela qui nous amène au 1er novembre 1954 avec entre-temps l’Indochine et la défaite française."
Bouchareb ne devrait s'atteler au tournage de cette séquelle qu'après celui d'un autre projet, tout aussi ambitieux et pour le coup franchement inattendu: un biopic du chanteur Bob Marley. "C'est un personnage mondial, la première star issue du Tiers-Monde et c'est ce qui m’intéresse avec son discours politique et ce qu’il avait envie de donner et de partager avec l’Afrique", a-t-il précisé aux journalistes de Cineuropa.org. "Ses disques se vendent encore, donc je pense que ce ne sera pas compliqué au niveau du financement. La difficulté sera d’écrire une belle histoire, assez politique, pas un film musical comme on a vu et on voit encore les Américains le faire au cinéma en passant à mon avis à côté des sujets."