Sur cette histoire du différé, donc je comprends toujours pas la raison, et donc je comprenais pas la logique, certains commencent à s'alarmer...
Citation:
Hypothèse : tu es comédien(ne), tu as bien travaillé lors des 10 mois-et-demi qui te servent de période de référence. Tu as cumulé 650 heures pour un salaire de référence (la somme des salaires bruts que représente l’ensemble de tes cachets) de 14 500 euros brut après abattement.
Jusqu’à présent, on t’annonçait que tu allais toucher une allocation journalière de X euros, à compter de la date Y + 7 jours de carence. Et tu repartais avec ton capital de 243 jours d’indemnisation. Mais ça, c’était avant !
À partir du 1er juillet, si cet accord est agréé par le gouvernement, aux 7 jours de carence, il te faudra ajouter 23 jours de différé d’indemnisation.
ATTENTION, ça ne veut pas dire que tu percevras tes indemnités à Y + 30 jours, ce qui serait déjà douloureux. Non, c’est plus retors que ça ! Imagine que ta date de réadmission soit le 1er janvier + 7 jours de carence et que ton allocation journalière soit de 63 euros.
Dans le mois de janvier (31 jours), tu fais 100 heures = 13 jours travaillés (31-13 = 18 jours indemnisés).
Tu percevrais aujourd’hui 18 x 63 euros = 1 134 euros d’allocation chômage pour ce mois de janvier.
Ce n’est plus vrai avec les nouvelles règles que prévoit l’accord !
Ces 18 jours font partie de tes 23 jours de différé d’indemnisation.
Il t’en reste 5 à épuiser, d’ailleurs + 7 jours de carence (les 7 jours de carence interviennent à épuisement du différé et non avant).
Résultat : 0 euro en janvier !
Passons au mois de février (28 jours).
Tu bosses 130 heures, soit 16 jours travaillés.
Tu percevrais aujourd’hui 12 jours d’allocations (28-16=12), soit 756 euros. Et bien non !
Tu dois épuiser ton différé de 5 jours + tes 7 jours de carence !
Résultat : 0 euro en février !
En clair, sur les 2 premiers mois (du 1er janvier au 28 février, dans cet exemple) qui suivent ta réadmission, dans ce type de configuration, tu ne percevras aucune allocation.
Tes seuls revenus seront les fruits de tes 230 heures. Tout dépendra donc de l’importance de tes cachets à ce moment-là.
Ce n’est qu’en mars que tu commencera à « piocher » dans ton capital de 243 jours à indemniser...
Autour du 5 avril donc, tes premières allocations vont tomber sur ton compte en banque.
Admettons que tu bosses 60 heures en mars = 7 jours travaillés = 24 jours indemnisés = 63 x 24 = 1 512 euros !
Va falloir tenir le coup jusque-là !
De plus, pendant ces 2 premiers mois sans chômage, tu as « glissé » !
Et lorsqu’il s’agira de ton prochain recalcul à épuisement de tes 243 jours -et qu’on remontera 10 mois-et-demi en arrière-, il y a de grandes chances pour qu’une grande partie (voire la totalité) des 230 heures travaillées sur ces 2 mois-là, passent à la trappe !
ÉNERVANT, NON ?...
Donc, je résume à partir de ces hypothèses et de ces chiffres -pris à titre d’exemple, je le répète- mais je pense, assez illustratifs de la réalité.
Par rapport à la situation actuelle
À une date de réadmission au 1er janvier : au 28 février, tu n’auras perçu que 0 euro d’allocation chômage, au lieu de 1 890 euros aujourd’hui.
Au 28 février, il te restera, certes, 243 jours d’indemnisation au lieu de 213, mais tu auras « glissé » avec, pour résultat lors du prochain réexamen de ta situation, la perte de tout ou partie des 230 heures effectuées.
Dans l’hypothèse où tu ne travaillerais pas du tout en janvier, tu épuiserais tes 23 jours de différé et tes 7 jours de carence et percevrais donc 1 jour d’allocation, soit 63 euros pour ce seul mois de janvier.
La tentation sera forte d’anticiper ton recalcul, afin d’éviter de perdre des heures, ce qui équivaudra à renoncer à un nombre de jours d’allocation encore plus important qu’auparavant.
Si tu penses enfin échapper à ce « différé d’indemnisation » parce que tu fais péniblement tes 507 heures, sache tout de même que, à partir du moment où tu atteindras -en salaire de référence- 12 000 euros brut (soit 1 142 euros brut/mois), tu hériteras de 20 jours de différé...
Enfin, pour conclure, tu apprendras avec joie que, si tu perçois de très gros cachets et que, pour moins de 600 heures, ton salaire de référence avoisine les 50 000 euros brut, tu es le grand gagnant de ces accords, puisque ton différé d’indemnisation passe de 201 jours à 50 jours ! BINGO ! Logique, non ?...
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6922Je m'emmêle un peu, pas sûr de suivre tout le raisonnement, mais ça m'inquiète un peu, ce truc.