Film Freak a écrit:
Jurassic Park est un de mes films préférés.
Bon, ça commence à faire rengaine mais celui-ci, outre qu'il s'agisse une fois de plus d'un film du réal que j'admire le plus, qui me touche le plus, qui m'inspire le plus, c'est sans doute le film qui coïncide avec la naissance de mon envie de faire du cinéma. Je me rappelle encore la couv du numéro de Première, avec les raptors dans une sorte de sépia, et surtout du hors série de Studio consacré au film et qui me faisait pénétrer pour la première fois dans les coulisses d'un film.
1993, c'était l'époque où il y avait encore des mois de décalage entre la sortie d'un film aux USA et en France, et j'avais eu la chance cet été-là d'aller en Angleterre. Quelque part, c'était donc, sans le savoir, mon premier pèlerinage geek, l'ancêtre de tous ces trips qu'on se fait à Londres avec Xcapist, Puck, Qui-Gon, Cow-boy, Ozy, etc.
On m'avait même offert la BO en K7. Ma première.
Plein de première fois donc. Puis voilà, t'as 10 ans, t'es déjà à donf de dinosaures, et t'as ça qui sort, c'est un peu la folie quoi.
Et ça, c'était quand j'étais sans doute le public idéal du film mais quand je n'avais pas encore l'âge et les connaissances nécessaires afin de pouvoir en apprécier la vraie valeur. Bizarrement, je ne sais pas trop pourquoi, c'est un film que je n'ai pas eu en VHS tout de suite et je crois que j'ai redécouvert le film à partir d'un certain âge, quand tu passes le moment où, bêtement, tu as "honte" d'aimer le film, où tu le rabaisses toi-même comme un vulgaire film de divertissement, pour enfants. Alors qu'il n'en est rien.
En fait, je me demande si le film ne marche pas encore davantage sur moi aujourd'hui.
Je me souviens encore de cette séance, lors de la rétro dédiée à Spielberg à Deauville en 2004, où je revoyais le film en salle pour la première fois depuis plus de 10 ans, et où j'ai passé presque 2h à chialer. Chialer devant la beauté de la proposition de cinéma qui s'offrait à moi, victime consentante de la perfection de la mise en scène de ce film et de ses effets sur moi. J'ai beau l'avoir vu des dizaines de fois, j'ai beau connaître le découpage de la scène de la découverte du brachiosaure par coeur, quand Kahn coupe enfin sur le contre-champ du regard de Sam Neill, que la musique qui faisait monter, toute douce, la tension jusque là s'arrête juste une seconde pour épouser ensuite le son du mastodonte qui prend aux tripes, c'est comme si Williams avait ses mains sur la vanne qui commande mes conduits lacrymaux.
Je pourrais m'étendre à n'en plus finir sur les autres morceaux de bravoure de ce film qui réussit autant le merveilleux que l'horreur, sur son propos et sa place au sein de la carrière de son auteur, ce qu'il dit sur lui mais je vais m'arrêter là.
Tout ça pour dire qu'il a mon vote.
Je me souviendrai toujours à 11 ans, quand on s'est retrouvés à l'école arménienne alors qu'on s'était pas vu depuis genre nos 6 ans: "t'aimes quoi?" "Le cinéma" "moi aussi" et on a commencé à parler de comment c'est Jurassic Park qui avait enclenché ça.
Moi c'était mon cousin des states qui m'en avait parlé des mois avant qu'il sorte en France (les sorties étaient grave décalées à l'époque), il m'avait dit que c'était le meilleur film du monde. Il mettait la BO et posait un verre d'eau sur les enceintes pour voir les ondes, comme quant le T. rex arrive. Il m'avait enregistré cette BO sur une K7, d'ailleurs, je la connaissais par coeur avant que le film sorte. D'ailleurs, je l'avais ramenée à la kermesse de l'école, personne avait voulu l'écouter...
Avant que le film sorte, je voulais être paléontologue.
Quand il est sorti, après ma deuxième visions surtout, en VO, au Grand Ecran Italie, je me suis dot que j'ai envie de faire ressentir la même chose aux gens avev des histoires.
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