Le 4 est vraiment très en dessous de la trilogie initiale écrite 30 ans plus tôt. A l'époque, Asimov était surtout un noveliste, d'où la structure particulière du récit. Certains lecteurs trouvent cette structure rebutante, d'autres au contraire estiment que c'est ce qui fait le génie de
Fondation,
Fondation et empire et
Seconde fondation.
La trilogie initiale de "Fondation" raconte une succession de crises politiques (intérieures et extérieures) qui jalonnent l'histoire d'une nation.
Cela commence par l'installation d'une poignée d'universitaires sur une planète inhabitée. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'il y a un plan derrière leur arrivée sur la planète. Cette fondation scientifique est appelée à devenir la capitale d'une confédération de centaines de planètes.
Au départ, les pionniers sont des scientifiques d'un empire déclinant mais technologiquement très avancé. Exilés sur la planète la plus éloignée de l'empire, le groupe de scientifiques perd rapidement la protection de son autorité de tutelle. Déjà, des tyrans se taillent de petits royaumes aux frontières impériales et menacent de détruire la fondation. A chaque fois que cela se produit, un dirigeant de la fondation plus malin que les autres, ou parfois un simple citoyen, doit vaincre par la ruse un ennemi militairement supérieur. Le récit s'articule autour de grandes parties. Chacune d'elles a son héros, sa crise politico-militaire et sa chute astucieuse. La solution d'une crise est contenue dans le plan du créateur de la colonie. Mais ni le lecteur, ni les protagonistes ne connaissent cette solution à l'avance.
Pour son inspiration, Asimov a beaucoup pioché dans les manuels d'histoire mais cela ne fait que rendre l'intrigue politique plus crédible.
Le suspense est constant, les personnages principaux sympathiques et le dépaysement est total. En prime, cette épopée du pot de terre plus fort que le pot de fer respire un humanisme attachant.
A ma dermière lecture de cette trilogie, en 2001, je la considérais toujours comme le meilleur récit de SF que j'ai lus. Mais le fait d'en connaitre quasiment par coeur tous les rebondissements m'ôte le recul nécessaire à un jugement fiable.