The Scythe-Meister a écrit:
Hum c'est justement pour ca que j'aime le film, il ne répond pas aux codes du cinéma traditionnel. Dire qu'il n'y a pas de découpage est absurde, le film simplement découpé d'une manière différente du cinéma traditionnel. On peut croire que c'est de la fainéantise de la part de Rodriguez, mais ce qui m'intéresse c'est le résultat. La relation spatiale et le raccord ne sont pas des passages obligés... on est clairement dans un cinéma quasi-expérimental (peut être par hasard, par "ratage", mais je n'en suis pas certain), avec un rythme de montage, combiné à cette voix-off (qui fait parfois en effet doublon avec le mouvement ajouté par le cinéma), contribue à plonger le film dans un rythme global tout à fait différent de ce que l'on voit d'habitude. C'est pour moi l'un des films les plus intéressants de l'année.
Par contre, il ne faut pas trop s'attarder sur cette prétendue "fidélité absolue"... dans les faits c'est à mon avis relativement faux.
Je préfère le film à la BD, assez largement d'ailleurs.
Voilà, je trouve le film intéressant dans son parti-pris effectivement expérimental et comme tu le dis, la fidélité n'est pas absolue...non seulement il y a des plans en plus mais à partir du moment où tu rajoutes du mouvement, ce n'est plus fidèle dans la mesure où ce n'est plus fixe (tant au niveau du cadre que des personnages).
Sinon, Blunt, pour ce qui est de la "gestion du noir et blanc", la question n'est pas de savoir si c'est mieux géré ailleurs, mais d'être différent...alors après, ça cherche pas à faire différent juste pour être différent mais tout simplement, et tout d'abord, pour être fidèle, et ensuite, comme dit plus haut, pour essayer, tenter, de voir si quelque chose qui marche en BD marche en ciné...
A mon goût, il y a effectivement des choses qui ne passent pas (un côté trop littéral dans la retranscription, que ce soit dans la voix off super premier degré et les images qui l'accompagnent ou bien sûr, dans certains raccords abrupts où il semble manquer un plan) mais dans l'ensemble, je trouve que le film est une expérience à part qui n'est PAS DU TOUT DE LA FAINEANTISE (le jour où on arrêtera de se raccrocher toujours au mêmes reproches -qui n'avaient déjà pas lieu d'être à la base- ça on aura évolué dans l'art de la critique) et qui s'avère réellement prenante par moments.
Le parti-pris de la BD devient celui du film (et si, si, je t'assure, il y a un intérêt pour ceux qui ont lu la BD) qui en saisit donc l'intérêt et les qualités tout en se permettant parfois de la transcender.