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MessagePosté: 02 Avr 2008, 17:48 
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Et c'est parti pour le message à zéro réponses.

En 2001, dans le mois qui avait précédé la sortie de LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU, j'avais publié sur le Forum, au rythme de 1 par jour, 30 extraits du livre pour chauffer les gens, lecteurs comme non-lecteurs. Certains en VO, certains tirés de la traduction française, certains re-traduits par moi (en mieux).




30

"-Hier soir, vous avez commencé à me dire d'étranges choses sur
mon anneau, Gandalf, dit-il. Et puis vous vous êtes arrêté
parce que, m'avez-vous dit, mieux valait laisser ces choses-là
pour le plein jour. Ne croyez-vous pas le moment venu
d'achever ? Vous dite que l'anneau est dangereux, beaucoup plus
dangereux que je ne puis le croire. En quoi ?

-De bien des façons, répondit le magicien. Il a une puissance
bien plus grande que je n'aurais osé le rêver au début, une
puissance telle qu'en fin de compte il asservirait totalement
tout mortel qui en serait possesseur. C'est lui qui le
posséderait."


29

Ils avancèrent de quelques pas timides dans la pièce et commencèrent une série de profonds saluts, avec l’étrange sentiment de surprise et d’embarras de gens qui, ayant frappé à la porte d’une chaumière pour demander un verre d’eau, se sont trouvés devant une belle jeune reine-elfe vêtue de fleurs vivantes. Mais avant qu’ils n’eussent pu prononcer un mot, elle bondit avec légèreté par-dessus les coupes de lis et accourut vers eux en riant ; et comme elle courait, sa robe bruissait doucement comme le vent sur les rives fleuries d’une rivière.


28

[Aragorn] sortit le manche, qu’il avait gardé, et le tendit à l’Elfe. Glorfindel frissonna en le prenant, mais il l’examina avec attention.
-Il y a des inscriptions maléfiques sur le manche, dit-il ; bien que vos yeux puissent ne pas les voir. Gardez-le, Aragorn, jusqu’à notre arrivée à la maison d’Elrond ! Mais faites attention, et maniez-le le moins possible ! Les blessures infligées par cette arme dépassent, hélas ! mes pouvoirs de guérison. Je ferai ce que je peux – mais je vous presse d’autant plus de continuer sans prendre de repos.
Il chercha des doigts la blessure sur l’épaule de Frodon, et son visage se fit plus grave, comme s’il fût inquiet de ce qu’il avait appris.


27

"-Vous parlez de choses que vous ne connaissez pas, en comparant la Moria à la place forte de Sauron, répliqua Gandalf. Je suis le seul parmi vous à avoir jamais été dans les cachots du Seigneur Ténébreux, et seulement dans son ancienne et moins importante résidence de Dol Guldur. Qui passe les portes de Dol Guldur ne revient pas. Mais je ne vous mènerais pas dans la Moria s'il n'y avait pas d'espoir d'en ressortir."


26

The leaves were long, the grass was green,
The hemlock-umbels tall and fair,
And in the glade a light was seen
Of stars in shadow shimmering.
Tinúviel was dancing there
To music of a pipe unseen,
And light of stars was in her hair,
And in her raiment glimmering.

There Beren came from mountains cold,
And lost he wandered under leaves,
And where the Elven-river rolled
He walked alone and sorrowing.
He peered between the hemlock-leaves
And saw in wonder flowers of gold
Upon her mantle and her sleeves,
And her hair like shadow following.

Enchantment healed his weary feet
That over hills were doomed to roam;
And forth he hastened, strong and fleet,
And grasped at moonbeams glistening.
Through woven woods in Elvenhome
She lightly fled on dancing feet,
And left him lonely still to roam
In the silent forest listening.

He heard there oft the flying sound
Of feet as light as linden-leaves,
Or music welling underground,
In hidden hollows quavering.
Now withered lay the hemlock-sheaves,
And one by one with sighing sound
Whispering fell the beachen leaves
In the wintry woodland wavering.

He sought her ever, wandering far
Where leaves of years were thickly strewn,
By light of moon and ray of star
In frosty heavens shivering.
Her mantle glinted in the moon,
As on a hill-top high and far
She danced, and at her feet was strewn
A mist of silver quivering.

When winter passed, she came again,
And her song released the sudden spring,
Like rising lark, and falling rain,
And melting water bubbling.
He saw the elven-flowers spring
About her feet, and healed again
He longed by her to dance and sing
Upon the grass untroubling.

Again she fled, but swift he came.
Tinúviel! Tinúviel!
He called her by her elvish name;
And there she halted listening.
One moment stood she, and a spell
His voice laid on her: Beren came,
And doom fell on Tinúviel
That in his arms lay glistening.

As Beren looked into her eyes
Within the shadows of her hair,
The trembling starlight of the skies
He saw there mirrored shimmering.
Tinúviel the elven-fair,
Immortal maiden elven-wise,
About him cast her shadowy hair
And arms like silver glimmering.

Long was the way that fate them bore,
O'er stony mountains cold and grey,
Through halls of ireon and darkling door,
And woods of nightshade morrowless.
The Sundering Seas between them lay,
And yet at last they met once more,
And long ago they passed away
In the forest singing sorrowless.


25

- On ne peut aller plus loin cette nuit, dit Boromir. Que ceux qui le veulent appellent cela le vent, il y a dans l’air des voix sinistres ; et ces pierres nous sont destinées.
- Moi, j’appelle cela le vent, dit Aragorn. Ce qui n’infirme en rien ce que vous dites. Il y a dans le monde beaucoup de choses mauvaises et hostiles qui portent peu de sympathie à ceux qui vont sur deux jambes, mais elles ne sont pas les alliées de Sauron et leurs buts sont personnels. Certaines étaient dans ce monde bien avant lui.


24

- Cette colonne marque l’endroit d’où Durin regarda pour la première fois dans le Lac du Miroir, dit le Nain. Regardons nous-mêmes une fois avant de partir !
Ils se penchèrent sur l’eau sombre. Tout d’abord, ils ne virent rien. Puis, lentement, ils aperçurent, reflétées dans un bleu profond, les formes des montagnes environnantes, dont les cimes paraissaient des panaches de flamme blanche ; au-delà, il y avait une étendue de ciel. Là, tels des joyaux plongés dans les profondeurs, brillaient des étoiles étincelantes, bien que la lumière du soleil régnât au-dessus dans le ciel. De leur propre forme, nulle ombre ne se voyait.
- O beau et merveilleux Kheled-zâram ! dit Gimli. Là, gît la couronne de Durin jusqu’au jour où il se réveillera. Adieu !
Il s’inclina, puis se détourna et se hâta de regagner la route le long de la pente verte.
- Qu’avez-vous vu ? demanda Pippin à Sam.
Mais celui-ci était trop perdu dans ses pensées pour répondre.


23

- La route dont je parle mène aux Mines de la Moria, dit Gandalf.
Seul Gimli leva la tête ; un feu couvait dans ses yeux. Quant aux autres, la crainte les saisit à la seule mention de ce nom. Même pour les Hobbits, c’était une légende qui évoquait un vague effroi.
- La route peut nous mener dans la Moria, mais comment espérer qu’elle nous mène au-delà ? dit sombrement Aragorn.


22

The world was young, the mountains green,
No stain yet on the Moon was seen,
No words were laid on stream or stone
When Durin woke and walked alone.
He named the nameless hills and dells;
He drank from yet untasted wells;
He stooped and looked in Mirrormere,
And saw a crown of stars appear,
As gems upon a sliver thread,
Above the shadow of his head.

The world was fair, the mountains tall,
In Elder Days before the fall
Of mighty kings in Nargothrond
And Gondolin, who now beyond
The Western Seas have passed away:
The world was fair in Durin's Day.

A king he was on carven throne
In many-pillared halls of stone
With golden roof and silver floor,
And runes of power upon the door.
The light of sun and star and moon
In shining lamps of crystal hewn
Undimmed by cloud or shade of night
There shone for ever fair and bright.

There hammer on the anvil smote,
There chisel clove, and graver wrote;
There forged was blade, and bound was hilt;
The delver mined, the mason built.
There beryl, pearl, and opal pale,
And metal wrought like fishes' mail,
Buckler and corslet, axe and sword,
And shining spears were laid in hoard.

Unwearied then were Durin's folk;
Beneath the mountain music woke:
The harpers harped, the minstrels sang,
And at the gates the trumpets rang.

The world is grey, the mountains old,
The forge's fire is ashen-cold;
No harp is wrung, no hammer falls:
The darkness dwells in Durin's halls;
The shadow lies upon his tomb
In Moria, in Khazad-dûm.
But still the sunken stars appear
In dark and windless Mirrormere;
There lies his crown in water deep,
Till Durin wakes again from sleep.


21

Il y eut un léger mouvement dans les feuilles, et un coq chanta très loin. L’heure froide précédant l’aube passait. La forme qui était près de la porte bougea. Dans l’obscurité sans lune ni étoiles, une lame luisit, comme si l’on eût dégaîné une lumière froide. Il y eut un coup, sourd mais puissant, et la porte frémit.
- Ouvrez, au nom du Mordor ! dit une voix ténue et menaçante.
A un second coup, la porte céda et tomba en arrière, bois éclaté et serrure brisée. Les formes noires passèrent vivement à l’intérieur.


20

Elle lui mit dans la main une petite boîte de simple bois gris, sans autre ornement qu’une seule rune d’argent sur le couvercle :
- Ceci représente un G pour Galadriel, dit-elle, mais ce peut aussi bien évoquer un jardin dans votre langue. Il y a dans cette boîte de la terre de mon verger, et elle est sous l’influence de la bénédiction que Galadriel est encore en état de conférer. Cela ne vous gardera pas sur votre route et ne vous défendra contre aucun danger ; mais si vous la conservez et que vous revoyiez votre pays en fin de compte, peut-être y trouverez-vous votre récompense. Reverriez-vous tout stérile et devenu désert, il y aura peu de jardins en Terre du Milieu qui fleuriront comme le vôtre si vous y répandez cette terre. Vous vous rappellerez peut-être alors Galadriel, et vous aurez un aperçu de la lointaine Lorien, que vous n’avez vue que dans notre hiver. Car notre printemps et notre été sont passés, et nul ne les verra plus sur terre autrement que par le souvenir.


19

« La Compagnie de l’Anneau sera de Neuf ; et les Neuf Marcheurs seront opposés aux Neuf Cavaliers qui sont mauvais. »


18

- Je ne puis lire les lettres de feu, dit Frodon d’une voix mal assurée.
- Non, dit Gandalf, mais moi je le peux. Les lettres sont de l’elfique, d’un mode antique, mais la langue est celle de Mordor, que je ne veux pas prononcer ici. Voici toutefois en langue commune ce que cela dit, assez littéralement :

Un Anneau pour les gouverner tous.
Un Anneau pour les trouver.
Un Anneau pour les amener tous
Et dans les ténèbres les lier.


17

Tous écoutèrent alors, tandis qu’Elrond, de sa voix claire, parlait de Sauron et des Anneaux de Puissance, et leur forgeage au Second Age du monde de jadis. Une partie de l’histoire était connue de certains de ceux qui étaient là, mais personne n’en savait la totalité, et bien des yeux étaient fixés sur Elrond avec crainte et étonnement quand il parla des forgerons-elfes d’Eregion, de leurs rapports amicaux avec la Moria et de leur soif de savoir, grâce à laquelle Sauron les enjôla. Car en ce temps-là, il n’était pas encore mauvais d’apparence ; et ils reçurent son aide et devinrent puissants dans leur art, tandis que lui apprenait tous leurs secrets, les trompait et forgeait secrètement dans la Montagne de Feu l’Anneau Unique pour être leur maître.


16

- On dirait un tombeau, murmura Frodon.

Il se pencha en avant avec un curieux pressentiment, pour l’examiner de plus près. Gandalf vint vite de son côté. Sur la dalle, des runes étaient profondément gravées.

- Ce sont des runes de Daeron, telles qu’on les employait jadis dans la Moria, dit Gandalf. Il est écrit là, dans les langues des Hommes et des Nains :

BALIN FILS DE FUNDIN
SEIGNEUR DE LA MORIA

- Il est donc mort, dit Frodon. Je le craignais.

Gimli ramena son capuchon sur son visage.


15

I sit beside the fire and think
of all that I have seen,
of meadow-flowers and butterflies
In summers that have been;

Of yellow leaves and gossamer
in autumns that there were,
with morning mist and silver sun
and wind upon my hair.

I sit beside the fire and think
of how the world will be
when winter comes without a spring
that I shall ever see.

For still there are so many things
that I have never seen:
in every wood in every spring
there is a different green.

I sit beside the fire and think
of people long ago,
and people who will see a world
that I shall never know.

But all the while I sit and think
of times there were before,
I listen for returning feet
and voices at the door.


14

- Ces Cavaliers Noirs : je ne suis pas sûr, mais je crois, je crains qu’ils viennent de…
- Ils viennent de Mordor, dit Grands-Pas, d’une voix basse. De Mordor, Prosper, si cela signifie quelque chose pour vous.
- Miséricorde ! s’écria M. Poiredebeurré, pâlissant ; le nom lui était évidemment connu. C’est la pire nouvelle qui soit venue à Bree de mon temps.
- Oui, dit Frodon. Etes-vous toujours disposé à m’aider ?
- Oui, dit M. Poiredebeurré. Plus que jamais. Encore que je ne sache pas ce que des gens comme moi peuvent contre… contre…
Sa voix défaillit.
- Contre l’Ombre qui est dans l’Est, dit posément Grands-Pas.


13

« Et si cela ne suffit pas, il y a l’autre épreuve dont j’ai parlé. Sur cet anneau même que vous avez vu élever devant vous, tout rond et sans ornement, peuvent toujours se lire les lettres dont parlait Isildur, pour peur que quelqu’un ait la force de volonté de mettre un moment cet objet d’or dans le feu. Je l’ai fait, et voici ce que j’ai lu :

Ash nazg durbatulûk, ash nazg gimbatul, ash nazg thrakatulûk agh bruzum-ishi krimpatul ».

Le changement dans la voix du magicien était saisissant. Elle s’était soudain faite menaçante, puissante, dure comme la pierre. Une ombre sembla passer sur le soleil à son zénith, et l’obscurité envahit un moment le porche. Tous tremblèrent, et les Elfes se bouchèrent les oreilles.


12

All that is gold does not glitter,
Not all those who wander are lost;
The old that is strong does not wither,
Deep roots are not reached by the frost.
From the ashes a fire shall be woken,
A light from the shadows shall spring;
Renewed shall be blade that was broken,
The crownless again shall be king.


11

« J’étais le héraut de Gil-Galad, et je marchais avec son armée. Je fus à la bataille de Dagorlad devant la Porte Noire de Mordor, où nous eûmes le dessus : car nul ne pouvait résister à la lance de Gil-Galad et à l’Epée d’Elendil, Aiglos et Narsil. J’ai vu le dernier combat sur les pentes de l’Orodruin, où mourut Gil-Galad et où tomba Elendil, Narsil brisée sous lui ; mais Sauron lui-même fut renversé, et Isildur trancha l’Anneau de son doigt avec le tronçon de l’épée de son père et le prit pour lui. »


10

Il parla de Nûmenor, de sa gloire et de sa chute, et du retour des Rois des Hommes à la Terre du Milieu des profondeurs de la mer, portés par les ailes de la tempête.


9

« Mais hier soir je vous ai parlé de Sauron le Grand, le Seigneur Ténébreux. Les rumeurs que vous avez entendues sont vraies : il s’est en effet levé de nouveau ; il a quitté son repaire de la Forêt Noire pour retourner à son ancienne place forte de la Tour Sombre de Mordor. Ce nom, même vous autres Hobbits, vous en avez entendu parler, comme une ombre en marge de vieilles histoires. »


8

- Que vous êtes un vaillant garçon, répliqua Grands-Pas ; mais je crains que la seule réponse que j’aie à vous faire, Sam Gamegie, c’est ceci : si j’avais tué le véritable Grands-Pas, je pourrais aussi bien vous tuer, vous. Et je l’aurais déjà fait sans tant d’ambages. Si je cherchais l’Anneau, je pourrais l’avoir… dès MAINTENANT !
Il se leva et parut soudain grandir. Dans ses yeux brillait une lumière, pénétrante et imposante. Rejetant son manteau, il porta la main à la garde d’une épée qui pendait, dissimulée, à son côté. Ils n’osèrent faire un mouvement. Sam resta immobile, bouche bée, à la regarder avec des yeux écarquillés.
- Mais je suis par chance le véritable Grands-Pas, dit-il, abaissant les yeux sur eux, le visage adouci par un soudain sourire. Je suis Aragorn, fils d’Arathorn ; et si, par la vie ou par la mort, je peux vous sauver, je le ferai.


7

- Contre mon gré, nous avons passé sous les ombres de la Moria, vers notre perte. Et maintenant nous devons pénétrer dans le Bois d’Or, dites-vous. Mais nous avons entendu parler de cette terre périlleuse en Gondor, et l’on dit que peu de ceux qui y entrent en ressortent ; et de ceux-là, aucun ne s’est échappé indemne.
- Ne dites pas « indemne », mais en disant « inchangé » vous serez dans le vrai, répliqua Aragorn. Mais le savoir se perd en Gondor, Boromir, si dans la cité de ceux qui furent jadis sages on parle mal à présent de la Lothlorien. Quoi que vous en pensiez, il n’y a pas d’autre voie pour nous – à moins que vous ne veuillez retourner à la Porte de la Moria, escalader les montagnes sans chemin frayé ou suivre tout seul le Grand Fleuve à la nage.
- Eh bien, allez-y ! dit Boromir. Mais c’est périlleux.
- Périlleux, certes, dit Aragorn, beau et périlleux ; mais seuls ont à craindre les mauvais, ou qui apporte avec soi quelque mal. Suivez-moi !


6

« Les Trois, les plus beaux, les Seigneurs Elfes les lui ont soustraits, et sa main ne les a jamais touchés ni souillés. Les Rois Nains en possédaient sept, mais il en a recouvré trois et les autres, les dragons les ont consumés. Il en donna neuf aux Hommes Mortels, orgueilleux et grands, et les a ainsi piégés. Il y a bien longtemps, ils tombérent au pouvoir de l’Unique et devinrent des Esprits servants de l’Anneau, ombres sous sa grande ombre, ses serviteurs les plus terribles. Il y a bien longtemps. Cela fait maintes années que les Neuf sont partis au loin. Mais qui sait ? L’Ombre grandissant de nouveau, peut-être reviendront-ils. »


5

« Vous me donnerez librement l’Anneau ! A la place du Seigneur Ténébreux, vous établirez une Reine. Et je ne serai pas ténébreuse, mais belle et terrible comme le Matin et la Nuit ! Belle comme la Mer et la Soleil et la Neige sur la Montagne ! Terrible comme la Tempête et l’Eclair ! Plus forte que les fondements de la terre. Tous m’aimeront et désespèreront ! »
Elle leva la main et de l’anneau qu’elle portait jaillit une grande lumière qui l’illumina elle seule, laissant tout le reste dans l’obscurité. Elle se dressait devant Frodon, paraissant à présent d’une taille démesurée et d’une beauté insoutenable, terrible et digne d’adoration. Puis elle laissa retomber sa main et la lumière s’éteignit ; elle rit soudain de nouveau, et voilà qu’elle était toute rapetissée : elle était devenue une mince femme elfe, vêtue simplement de blanc, à la voix douce et triste.
– Je soutiens l’épreuve, dit-elle. Je diminuerai, j’irai dans l’Ouest, et je resterai Galadriel.


4

An Elven-maid there was of old,
A shining star by day:
Her mantle white was hemmed with gold,
Her shoes of silver-grey.

A star was bound upon her brows,
A light was on her hair
As sun upon the golden boughs
In Lórien the fair.

Her hair was long, her limbs were white,
And fair she was and free;
And in the wind she went as light
As leaf of linden-tree.

Beside the falls of Nimrodel,
By water clear and cool,
Her voice as falling silver fell
Into the shining pool.

Where now she wanders none can tell,
In sunlight or in shade;
For lost of yore was Nimrodel
And in the mountains strayed.

The elven-ship in haven grey
Beneath the mountain-lee
Awaited her for many a day
Beside the roaring sea.

A wind by night in Northern lands
Arose, and loud it cried,
And drove the ship from elven-strands
Across the streaming tide.

When dawn came dim the land was lost,
The mountains sinking grey
Beyond the heaving waves that tossed
Their plumes of blinding spray.

Amroth beheld the fading shore
Now low beyond the swell,
And cursed the faithless ship that bore
Him far from Nimrodel.

Of old he was an Elven-king,
A lord of tree and glen,
When golden were the boughs in spring
In fair Lothlórien.

From helm to sea they saw him leap,
As arrow from the string,
And dive into water deep,
As mew upon the wing.

The wind was in his flowing hair,
The foam about him shone;
Afar they saw him strong and fair
Go riding like a swan.

But from the West has come no word,
And on the Hither Shore
No tidings Elven-folk have heard
Of Amroth evermore.


3

« J’ai une mission urgente, dit-il. Mes nouvelles sont mauvaises. » Puis il jeta un regard circulaire, comme si les haies pouvaient avoir des oreilles. « Nazgûl, murmura-t-il. Les Neufs sont de nouveau sortis. Ils ont traversé la rivière en secret, et ils s’avancent vers l’Ouest. Ils ont pris l’apparence de cavaliers vêtus de noir. »


2

Ils s’interrompirent brusquement. Frodon se dressa d’un bond. Un long cri plaintif venait, porté par le vent, tel le cri de quelque créature malfaisante et solitaire. Il s’élevait et s’abaissait, et il s’acheva sur une note stridente. Tandis qu’assis ou debout ils étaient comme soudainement gelés, un autre cri répondit, plus faible et plus distant, mais non moins glaçant pour le cœur. Puis il y eut un silence, rompu seulement par le son du vent dans les feuilles.
- Et que croyez vous que c’était ? demanda enfin Pippin, quelque peu tremblant malgré ses efforts pour prendre un ton léger.


1

- Par le Pont, cria Gandalf, rassemblant ses forces. Fuyez ! C’est là un ennemi qui dépasse vos pouvoirs à tous. Il me faut tenir la voie étroite. Fuyez !
Aragorn et Boromir, sans observer cet ordre, tinrent pied, côte à côte, derrière Gandalf à l’autre extrémité du pont. Les autres s’arrêtèrent juste dans la porte au bout de la salle et se retournèrent, incapables de laisser leur conducteur faire seul face à l’ennemi.
Le Balrog atteignit le pont. Gandalf se tenait au milieu de la travée, appuyé sur le bâton qu’il tenait de la main gauche, tandis que de l’autre Glamdring luisait, froide et blanche. Son ennemi s’arrêta de nouveau face à lui, et l’ombre qui l’entourait s’étendait comme deux vastes ailes. Il leva le fouet, et les lanières gémirent et claquèrent. Le feu sortait de ses narines. Mais Gandalf demeura ferme.
– Vous ne pouvez passer, dit-il.
Les orques restèrent immobiles, et un silence de mort tomba.
– Je suis le serviteur du Feu Secret, qui détient la flamme d’Anor. Vous ne pouvez passer. Le feu sombre ne vous servira de rien, flamme d’Udûn. Retournez à l’Ombre ! Vous ne pouvez passer !


0

Au pied de la colline, Frodon trouva Aragorn debout, immobile et silencieux comme un arbre ; mais il avait à la main une petite fleur dorée d’elanor, et une lumière brillait dans ses yeux. Il était plongé dans quelque beau souvenir ; et, l’observant, Frodon sut que l’autre voyait des choses telles qu’elles avaient été jadis en ce même endroit. Car la trace des années menaçantes avaient disparu du visage d’Aragorn, et il paraissait revêtu de blanc, jeune seigneur grand et beau ; et il parlait en langue elfique à quelqu’un que Frodon ne pouvait voir. « Arwen vanimelda, namarië ! » dit-il ; puis il respira profondément et, sortant de ses pensées, il regarda Frodon, et sourit.
-C’est ici le cœur du monde elfique, dit-il, et mon cœur y demeurera à jamais, à moins qu’il n’y ait une lumière au-delà des routes sombres que nous avons encore à parcourir, vous et moi. Venez avec moi !
Et, prenant la main de Frodon dans la sienne, il quitta la colline de Cerin Amroth, où il ne revint jamais de son vivant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 02 Avr 2008, 18:16 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Et c'est parti pour le message à zéro réponses.

En 2001, dans le mois qui avait précédé la sortie de LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU, j'avais publié sur le Forum, au rythme de 1 par jour, 30 extraits du livre pour chauffer les gens, lecteurs comme non-lecteurs.


Ah oui, je me souviens... Le truc méga relou !

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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MessagePosté: 02 Avr 2008, 18:28 
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Ce sont lesquels que tu as traduit?

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1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.


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MessagePosté: 02 Avr 2008, 18:52 
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The Scythe-Meister a écrit:
Ce sont lesquels que tu as traduit?


Je sais plus mais c'était jamais le truc entier traduit, c'était des phrases ou des mots que je reprenais quand j'avais le sentiment que la trad française était à côté de la plaque ou trop relou.

Un des trucs que j'ai changé, sûr, c'est la fin du DERNIER passage.

En VO ça fait genre "and came there never again as living man", traduit en français par "où il ne devait jamais revenir vivant" ou un truc comme ça.

Et je l'ai remplacé par "revint jamais de son vivant", parce que ce qui est sous-entendu en VO et pas dans la trad française officielle, c'est qu'il est bel et bien revenu... mais pas vivant.

C'est subtil mais moi ça m'énervait et je trouvais que ça annoncait qu'Aragorn allait crever dans le bouquin en plus...

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MessagePosté: 02 Avr 2008, 18:53 
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Cosmo a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Et c'est parti pour le message à zéro réponses.

En 2001, dans le mois qui avait précédé la sortie de LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU, j'avais publié sur le Forum, au rythme de 1 par jour, 30 extraits du livre pour chauffer les gens, lecteurs comme non-lecteurs.


Ah oui, je me souviens... Le truc méga relou !


lol ouais... Je m'étais aussi fait vilipender quand j'avais fait un décompte avant la sortie de JEANNE D'ARC.

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MessagePosté: 02 Avr 2008, 19:10 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Et je l'ai remplacé par "revint jamais de son vivant", parce que ce qui est sous-entendu en VO et pas dans la trad française officielle, c'est qu'il est bel et bien revenu... mais pas vivant.


Oui là c'était un contre sens.
Je ne me souvenais pas que c'était aussi mal écrit... je ne suis pas certain que ca soit entièrement la faute à la traduction.

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The Scythe-Meister a écrit:
Je ne me souvenais pas que c'était aussi mal écrit... je ne suis pas certain que ca soit entièrement la faute à la traduction.


J'avais, trouvé au moment de la sortie des films, sur un site consacré à Tolkien, des comparaisons entre la version originale, la traduction de Ledoux et celle d'internautes à la manière ce qu'a réalisé Qui-Gon. La différence de qualité entre la traduction de Ledoux et une traduction remaniée par des "amateurs" était impressionnante. L'écriture de Tolkien paraissait plus aérée, plus légère; il avait soudain du style. J'ai essayé de retrouver ce site cet aprés-midi mais ce fut peine perdue.

Par contre, j'ai lu des commentaires contradictoires sur la traduction de Ledoux. Certains considèrent que mise à part ses erreurs, elle était élégante et dotée de qualités littéraires. Je l'ai toujours trouvé lourde et bedonnante mais je pensais que c'était moins la traduction que le style de Tolkien qui était en cause. Pour avoir lu quelques passages en anglais et d'autres traductions cela ne semble pas être le cas finalement.

Mais je pense que Qui-Gon pourra mieux renseigner sur la qualité du style de Tolkien.


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MessagePosté: 02 Avr 2008, 19:49 
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Merci Qui-Gon! Un vrai plaisir!

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MessagePosté: 03 Avr 2008, 11:54 
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The Scythe-Meister a écrit:
Oui là c'était un contre sens.
Je ne me souvenais pas que c'était aussi mal écrit... je ne suis pas certain que ca soit entièrement la faute à la traduction.


Ben c'est sûr que c'est pas censé être un modèle de légereté, mais disons que la trad française reprend tous les "défauts" (pour moi ça n'en est pas, mais bon) et aucune des qualités.

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MessagePosté: 03 Avr 2008, 12:06 
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Ratatouille a écrit:
J'avais, trouvé au moment de la sortie des films, sur un site consacré à Tolkien, des comparaisons entre la version originale, la traduction de Ledoux et celle d'internautes à la manière ce qu'a réalisé Qui-Gon. La différence de qualité entre la traduction de Ledoux et une traduction remaniée par des "amateurs" était impressionnante. L'écriture de Tolkien paraissait plus aérée, plus légère; il avait soudain du style. J'ai essayé de retrouver ce site cet aprés-midi mais ce fut peine perdue.


Ah oui si jamais tu pouvais retrouver ça ce serait le top.

Je sais que j'en avais parlé il y a longtemps. En fait j'avais évoqué un passage du RETOUR DU ROI où Tolkien décrit le son que fait l'Armée des morts lorsqu'elle attaque... Et il dit un truc genre les sons lointains "blablabla comme de batailles of a long time ago".

Et en français c'était traduit par "batailles de jadis" ou un truc comme ça.

Le truc, c'est que Tolkien utilise pas "yore" ou je sais pas quel mot savant pour désigner le passé. Il dit "a long time ago". Comme dans un conte pour enfants.

Certains sur le Forum avait suggéré "autrefois". Mais même ça c'est pas assez enfantin. Moi j'aurai suggéré "batailles d'il y a longtemps" (c'est peut-être un peu lourd mais bon).

Bref, tout ça pour dire que la traduction utilise souvent des mots bien savants/lourds pour dire des choses simples.

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MessagePosté: 03 Avr 2008, 12:07 
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Arnotte a écrit:
Merci Qui-Gon! Un vrai plaisir!


De rien, de rien, c'est à moi que ça fait plaisir.

Y a des passages qui sont extraordinaires...! Et d'autres qui le faisaient vachement à lire juste 10 jours avant que le film sorte...

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MessagePosté: 03 Avr 2008, 17:16 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Ah oui si jamais tu pouvais retrouver ça ce serait le top.


Bon alors je n'ai pas encore retrouvé ce site mais sur elbakin j'ai trouvé une série de corrections des erreurs de la traduction française. C'est assez intéressant :

http://www.elbakin.net/tolkien/trad/index.

Par exemple dans le livre 2 chapitre 10:

Anglais:

A little spring fell tumbling
down and fed the grass

Ledoux:

l'eau d'une petite source
tombait et dégoulinait,
nourrissant l'herbe.

Elbakin:

Une petite source tombait en
cascades et nourrissait
l'herbe.

Anglais:

This is the lawn of Parth Galen

Ledoux:

Cette pelouse est celle de
Parth Galen

Elbakin:

Ceci est la pelouse de Parth
Galen

Ce sont des détails quelques fois mais l'accumulation de ce type d'erreurs ou de maladresses alourdit le récit.

Citation:
Bref, tout ça pour dire que la traduction utilise souvent des mots bien savants/lourds pour dire des choses simples.


Oui tout à fait. Mais comment qualifierais-tu le style de Tolkien en anglais? Est-il réellement meilleur que ne le laisse entrevoir la traduction française de Ledoux?

Pour revenir sur le sujet du topic c'était une belle idée Qui-Gon. Certains passages sont vraiment superbes.


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MessagePosté: 03 Avr 2008, 17:42 
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Citation:
Oui tout à fait. Mais comment qualifierais-tu le style de Tolkien en anglais? Est-il réellement meilleur que ne le laisse entrevoir la traduction française de Ledoux?


Ben moi je trouve... De toute façon j'ai toujours trouvé que le style "lourd" des auteurs anglo-saxons me plaisait plus que le style "lourd" des auteurs français (je sais pas si je m'exprime bien fait).

Citation:
Pour revenir sur le sujet du topic c'était une belle idée Qui-Gon. Certains passages sont vraiment superbes.


C'est Tolkien qu'il faut féliciter, pas moi. Heuheuheu...

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