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TOP LIVRES 2007
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Auteur:  DPSR [ 04 Jan 2008, 05:46 ]
Sujet du message:  TOP LIVRES 2007

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5. Le petit carnet perdu de Jeanne de Berg
Récit très court de la femme de Robbe Grillet qui suite au vol de son petit carnet où elle glisse tous les commentaires sur ses organisations de soirées SM et sur son activité de maîtresse dominant les hommes ayant besoin de se faire prendre en main, décide de tout consigner dans un bouquin et de le faire publier chez Fayard avant d'éviter les fuites dans la presse.
Moins spectaculaire et virant vers le tout-cul que la vie sexuelle de Catherine M., ce bon petit bouquin excelle surtout dans la description psychologique de mecs totalement à la ramsse et par la description d'une soirée qui n'a rien à envier à la scène de partouze d'Eyes Wide Shut.

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4. Cartographie des nuages de David Mitchell
Dans une année étrangère plutôt pauvre (un Roth très mineur, la révélation en carton de Marisha Pessl, le bouquin scabreux et fier de ses petits effets de Dennis Cooper), ce best seller anglais pressenti pour le Booker Prize détonne en mêlant cinq strates de récit avec une proposition littéraire différente pour chaque histoire axant tout sur la rupture de style : le journal de bord d'un avocat de San Francisco parti rejoindre la Nouvelle Zélande dans une goelette perdue dans le Pacifique en 1875,les correspondances d'un compositeur belge ruiné en 1930, une journaliste d'investigation américaine sur la trace d'un complot nucléaire dans les années 70, le scénario d'un film racontant l'évasion d'un hospice, et le compte-rendu de la condamnation d'un cyborg dans le futur proche.
Là où David Mitchell est très fort, c'est que toutes ces hsitoires sont scindées en deux et que si a priori elles n'ont rien en commun, elles sont toutes liées par des détails tels que les souvenirs, l'évocation d'un air de musique ou des grains de beauté qui sautent de génération en génération, des impressions de déjà vu. D'assez loin ce qui se fait de mieux dans l'expérimentation et dans l'ambition littéraire qui se refuse au gadget, a contrario d'un Danielwki qui colorie ses o en bleu, qui écrit en diagonale et glisse les factures du pressing dans le creux de son bouquin.

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3. Microfictions de Régis Jauffret
500 histoires qui tiennent toutes sur une page recto verso. 500 instantanés qui ressassent les obsessions de Jauffret et sa manière unique d'épuiser le texte, un festival de récits d'un homme, un vrai, un virtuose, qui sait qu'ikl ne comprendra jamais rien aux femmes.

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2. Un roman russe d'Emmanuel Carrère
Triomphe mérité uno ou comment écrire sur l'intime tout en donnant l'impression de ne jamais calculer et de tout le temps être dans l'émotion. Carrère est un auteur rare, il n'avait pas écrit depuis sept ans, il part de son tournage de la fiction documentaire Retour à Kotelnitch et de l'horreur de la Russie profonde qui partout le rattrape pour mieux embrayer sur une histoire d'amour qui tourne court suite à son initiative d'écrire une nouvelle érotique publiée dans Le monde que sa fiancée était censée lire en temps réel dans le métro. Une autobiographie d'une existence vouée au malheur, l'incapacité d'aimer et la froideur qui paraît bien dérisoire face au sort réservé à d'autres... Un exorcisme noyé dans la vodka sur les surprises du destion. Un roman, russe, donc.

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1. Cendrillon d'Eric Reinhardt
Triomphe (encore plus) mérité deuxio. Un livre que j'adore et qui me rend profondément admiratif de la manière que Reinhart a de parler de l'amour, de la fuite, des ravages du capitalisme et de la financiarisation de la société, du mépris des intellectuels, de l'ambition, de l'arrogance, des laissés pour compte. Cette manière de connecter le sensible au social, de choisir de vivre poétiquement face aux incertitudes du monde, cette manière de raconter les rencontres ( de sa femme Margot pour qui il a écrit ce livre alors qu'elle se battait contre un cancer qu'elle a depuis vaincu, à celle de Louis Schweitzer, l'ex PDG de Renault, juste par le plus simple des hasards , pour parler avec lui de l'intégrité du business) à d'un génie pur qui évite la satire tout autant que le mièvre, me laisse complètement sur le cul.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 04 Jan 2008, 16:16 ]
Sujet du message: 

Que tout cela a l'air chiant.
Pour ma part, mes lectures de cette année ont fini de me convaincre que je n'avais pas besoin de lire la """"""littérature"""""" contemporaine, pour autant qu'on puisse qualifier ce vestige de cadavre "littérature".

Auteur:  Billy Budd [ 04 Jan 2008, 16:27 ]
Sujet du message: 

Quel est donc le critère qui permet de qualifier un texte de littérature ou au contraire le lui dénier ?

Auteur:  The Scythe-Meister [ 04 Jan 2008, 17:17 ]
Sujet du message: 

Niiiii.

Auteur:  Arnotte [ 04 Jan 2008, 18:51 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
Niiiii.

T'as vraiment craqué, toi.

Auteur:  BillBaroud [ 04 Jan 2008, 20:30 ]
Sujet du message: 

Belle présentation , en tout cas ca donne bien envie de découvrir les bouquins.

Je vais essayer d'en dégoter qquns.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 04 Jan 2008, 20:40 ]
Sujet du message: 

Arnotte a écrit:
T'as vraiment craqué, toi.


Non mais franchement.

Auteur:  DPSR [ 04 Jan 2008, 22:40 ]
Sujet du message: 

BillBaroud a écrit:
Belle présentation , en tout cas ca donne bien envie de découvrir les bouquins.

Je vais essayer d'en dégoter qquns.


Et bien merci. Cendrillon c'est vraiment une bonne grosse classe telle que je n'en avais pas ressenti depuis de la découverte de Jauffret avec Promenade *appâtons nos amis les ex qui ne nous lisent plus qu'en douce*.

Auteur:  Blissfully [ 28 Jan 2008, 01:39 ]
Sujet du message:  Re: TOP LIVRES 2007

C'est qu'on n'a plus le temps de rien poster les enfants *mon top recettes de cuisine dans 7 mois*

BD:

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5. CHATEAU L'ATTENTE - Linda Medley
Chronique moyen-âgeuse où les récits féministes s'enchevêtrent sur 500 pages, qui parfois ne parlent de rien, mais qui font exister sur la longueur leurs personnages atypiques (dont une abbaye pleine de femmes à barbe) de conte décalé.

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4. MA MAMAN EST EN AMERIQUE, ELLE A RENCONTRE BUFFALO BILL - Jean Regnaud & Emile Bravo
Bd hyper touchante qui dépasse très largement le cadre de la bd exclusivement adressée aux gamins, où le dessin bonbon est transpercé par la douleur et la tristesse d'un gamin persuadé (ou qui se persuade) que sa mère absente est "en Amérique, où elle a rencontré Buffalo Bill". Le genre de bd que je pourrais mettre entre n'importe quelles mains en étant sûr que l'heureux élu va aimer. Et ben il aura raison.

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3. J'AI TUE GERONIMO - Cédric Manche & Loo Hui Phang
On reste chez les cowboys et les indiens, ici avec une apprentie actrice dans les années 50 à Hollywood, qui joue de sa vague ressemblance avec une vedette glamour de l'époque pour se créer son Hall of Fame perso et s'inventer la gloire qu'elle n'a pas. Trait épuré jusqu'à l'étrangeté d'un Lynch ("Mulholland Drive" vient immédiatement en tête) dans cette quête d'identité où un fantôme de Veronica Lake se perd dans un labyrinthe de glaces, entre solitude désespérée dans un monde lisse aux sourires Scotch-Brite, cauchemars surréalistes et brutalité du rejet familial. Bonaly Award de bronze.

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2. FUN HOME - Alison Bechdel
Excellente autobio qui retrace la relation pas évidente entretenue par une fille un peu garçon manqué et l'enigme que représente son père, un lettré lunaire peu concerné par sa marmaille, le tout sur le refrain des familiers étrangers et du double inversé. L'ordinaire de Funeral Home est trempé par Bechdel dans le joli nectar de la grande littérature, spectre de Proust ou Colette, permettant deux portraits magnifiques et subtils sur la filiation et ses non-dits, tout comme ses petits ou grands désordres sexuels traités avec intelligence. Bonaly Award d'argent.

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1. LA OU VONT NOS PERES - Shaun Tan
Récompensé aujourd'hui même à Angoulême, le plus beau de ce que j'ai pu avoir entre les mains cette année, récit sans dialogue d'exils où Ellis Island est projeté dans l'allégorie fantastique, avec des visions stupéfiantes de cité tentaculaire et d'apocalypse légendaire où l'inquiétude muette rappelle un peu Thomas Ott, avec une dimension plus axée vers le merveilleux amer et sépia. Petit monument très justement récompensé par un Bonaly Award d'or!


Et pour les livres...

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5. ARLINGTON PARK - Rachel Cusk
Digest de Desperate Housewives revues par Virginia Woolf, "Arlington Park" scrute, près de l'évier de la cuisine, la barbarie dissimulée dans l'ultra-civilisé, l'ennui pluvieux, le désastre conjugal et l'aliénation banlieusarde, peignant avec force ce décor-tumeur, ses exutoires dans le hachis ou dans une coupe de cheveux, son dégoût maternel, et les quelques éclairs d'excitation qui viennent déchirer l'agonie de velours. Comme tu l'as compris, il ne manque plus qu'un petit coup de Zouk Machine pour réchauffer l'ambiance.

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4. LES FEMELLES - Joyce Carol Oates
9 nouvelles de tueuses, anges de colère ou de miséricorde, jouant avec les mêmes règles (une tueuse, et une épée de Damoclès) mais avec un résultat toujours radicalement différent (dans la langue, la narration, les émotions), entre l'ellipse glaçante ou la barbarie la plus gore, par une Joyce Carol Oates qui, à 70 ans, n'a rien perdu de son venin (ça semble être signé d'une jeune fille énervée, mais surtout possédée). C'est beau, mon stylo rouge a bavé dans ma besace, du coup il y a plein de tâches rouge sang sur les pages de mon exemplaire. Immersion totale!

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3. REVES DE GARCONS - Laura Kasischke
Pitch prétexte de jeunes filles rencontrant les mauvais garçons au mauvais moment, en terrain connu peuplé d'archétypes de cheerleaders proprettes mais-pas-trop et de beau maître nageur chevelu façon horreur 70's à forte tension sexuelle. Mais ici on est bien conscient du conte dans lequel on évolue, voir le génial prologue qui installe tout de suite son ambiance de petites légendes urbaines pour feu de camp au bord du lac. La mort rôde en permanence, chape de plomb oppressante et inquiète, quasi fantastique, et ça rappelle d'ailleurs parfois l'écriture de Stephen King. Du point de vue de la construction, c'est en tout cas tout aussi implacable, à l'image de l'épilogue en nette rupture qui est très fort. Le genre de bouquin que tu ne lâches qu'à la dernière seconde de fermeture des portes du métro. Bonaly Award de bronze!

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2. AMOUR DANS UNE PETITE VILLE - Wang Anyi
L'histoire d'une passion destructrice et hypersexuée entre deux danseurs anonymes d'une petite troupe chinoise dans un village, un couple à mille lieues des canons classiques (elle en épaisse virago, lui en nabot boutonneux), gamins mal terminés qui ne s'expliquent pas leur frénésie amoureuse, jusqu'à parfois se foutre des coups sur la gueule pour faire ressortir leur coupable douleur, addiction cabalistique sous un soleil qui crame crame crame. C'est magnifique et c'est Bonaly Award d'argent allez faites résonner les roulements de tambour maintenant!

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1. LE REVE DU VILLAGE DES DING - Yan Lianke
Roman magistral en forme de une chronique lyrique racontée par le fantôme d’un gamin empoisonné, sur un village qui s’étiole en même temps que ses habitants au sang malade tombent comme des feuilles et s’éteignent comme des bougies. Une fable cruelle au décor de printemps éternel et aux relents d'"Ames mortes", racontant aussi l'effondrement rural aux abords d'une ville transfigurée, avec au coeur de tout ça une histoire d'amour tourneboulante. Bouquin monumental qui reçoit logiquement son Bonaly Award d'or qui brilleuh de milleuh feux.

Auteur:  Bub [ 10 Avr 2008, 20:36 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
Que tout cela a l'air chiant.
Pour ma part, mes lectures de cette année ont fini de me convaincre que je n'avais pas besoin de lire la """"""littérature"""""" contemporaine, pour autant qu'on puisse qualifier ce vestige de cadavre "littérature".


Il y a des cadavres exquis.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 10 Avr 2008, 23:09 ]
Sujet du message: 

Karl le mort-vivant a écrit:
Il y a des cadavres exquis.


Des noms.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 11 Avr 2008, 00:34 ]
Sujet du message: 

Petites cojones en effet!

Auteur:  Bub [ 11 Avr 2008, 00:41 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
Petites cojones en effet!


lol, tu vois, je t'avais prévenu (en même temps, t'étais ironique la première fois, donc tu le savais)...

Auteur:  SwingKid [ 11 Avr 2008, 10:32 ]
Sujet du message: 

je n'ai pas lu un livre en 2007... mais qu'est ce que je fout ici!!!

Auteur:  Karloff [ 11 Avr 2008, 10:33 ]
Sujet du message: 

Surtout je sais jamais la date des livres que je lis, l'année je veux dire

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