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Baron Noir
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Auteur:  Jerónimo [ 10 Avr 2020, 08:01 ]
Sujet du message:  Re: Baron Noir

Hé yo j'ai regardé la saison 2.
Alors moi je trouve ça pas mal du tout... Ca reste bien incarné et ça retranscrit assez bien l'époque, on retrouve les qualités de la 1ère saison dans cette restitution des coulisses de la politique française.
Le défaut principal est sans doute que ça manque d'ampleur dans la prise de recul et les perspectives que cela offre sur le pouvoir et sa pratique. Ca manque un peu de théorisation quoi, même si cette saison ose le truc du terrorisme et de sa gestion / anticipation au plus sommet de l'Etat (avec un scénario pas tout à fait blindé quand même).

Honnêtement ca reste dynamique et plutôt crédible (même si j'ai sans doute l'atout de ne pas avoir vu House of Cards).

PS: ah si un défaut assez lourdingue, ce sont les dialogues parfois sur-explicatifs qui posent et résument les concepts et enjeux politiciens de manière assez basiques.

Auteur:  Gnagnagna [ 04 Juin 2020, 17:37 ]
Sujet du message:  Re: Baron Noir

Jerónimo a écrit:
Hé yo j'ai regardé la saison 2.
Alors moi je trouve ça pas mal du tout... Ca reste bien incarné et ça retranscrit assez bien l'époque, on retrouve les qualités de la 1ère saison dans cette restitution des coulisses de la politique française.
Le défaut principal est sans doute que ça manque d'ampleur dans la prise de recul et les perspectives que cela offre sur le pouvoir et sa pratique. Ca manque un peu de théorisation quoi, même si cette saison ose le truc du terrorisme et de sa gestion / anticipation au plus sommet de l'Etat (avec un scénario pas tout à fait blindé quand même).

Honnêtement ca reste dynamique et plutôt crédible (même si j'ai sans doute l'atout de ne pas avoir vu House of Cards).

PS: ah si un défaut assez lourdingue, ce sont les dialogues parfois sur-explicatifs qui posent et résument les concepts et enjeux politiciens de manière assez basiques.


Oui, dans les aspects négatifs de la série je trouve en effet qu'elle a un côté "la politique pour les nuls".
Et elle colle peut-être trop à l'actu.
Mais ça décrit super bien le système politique français complètement éparpillé façon puzzle et la crise profonde de représentation qui en découle. Et puis c'est bourré d'énergie et les acteurs sont très bien.
Je suis agréablement étonné par la performance de Kad. J'avoue que je croyais pas trop à son cast et j'ai commencé la série en traînant les pieds à cause de ça.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 26 Juil 2020, 10:52 ]
Sujet du message:  Re: Baron Noir

Comme le créateur de la série était interviewé dans une (bonne) revue belge, Wilfried , sur le mode "il a prévu à la fois Macron et les Gilets Jaunes (mais tenait un discours sur l'ingouvernabilité du peuple et la double crise du consentement à l'autorité et de la représentation assez adrupt, présentant le parti comme ce qu'il faut sauver a tout prix), et, pour une raison moins directe, je suis revenu récemment pour la première fois depuis des années à Dunkerque et ai été saisi par l'état délabré du gratte-ciel qui sert de symbole au film, j'ai regardé les deux premiers épisodes.

Les série c'est pas pour moi. La réalisation est correcte (à la fois efficace et volontairement lisse, mais on sent un peu trop l'intention de faire du Wire à la française, du coup léger ennui) et les acteurs jouent bien, presque trop bien. On est dans la caractérisation et l'exposition en permanence ,et cela rappelle la qualité française des années 50. Aresturp c'est Jean Gabin vieux finalement, et Kad Merad rappelle unt peu Lino Ventura dans des films comme "Espion lève toi", par son attitude crispée mais honnête, à la recherche de la nature de sa blessure à travers les autres
Frappé aussi du manque de continuité entre les deux épisodes (même si j'ai lu qu'un twist repose sur le suicide du syndicaliste, manipulé aussi par Laugier, avant que la série ne commence mais justement c'est un twist, qui inverse le sens d'une humiliation sans la compenser). Les situations sont crédibles mais déclinées plutôt qu'articulées. Finalement le point de vue sur la politique n'est pas si différent de celui d'Alice et le Maire (ne fût-ce que par le choix de l'angle municipal) même si les personnages principaux réagissent de manière opposé (combativité et cynisme d'un côté, résignation démissionnaire de l'autre). Le rapport des idéologies politique au passé et à la grande histoire est vécu à la fois comme légitimant la politique au point de vue collectif, et comme folie pour l'individu.
Malgré cette ressemblance, le fait que Pariser ne dispose que de deux heures l'oblige à faire quelque chose de son personnage. Ici non, ceux-ci n'évoluent pas, mais se combinent différemment. Les changements de milieux sociaux (des pontes parisiens vers la vieille base ouvrière puis retour) remplacent les évolutions psychologiques. La série n'est pas médiocre, mais il y a comme un partage des rôles très "daneyien" finalement : le cinéma montre le rapport du pouvoir politique à lui-même, la série son rapport au peuple et au passé. Le problème de l'ancrage social et celui de la morale et de la décision de flairent et se cherchent mutuellement après avoir été développés séparément. C'est dommage qu'il ne soit pas plus articulés.
Il me semble que dans le film qu'il avait fait il y a une quinzaine d'années sur Mitterrand, Guédiguian parvenait à penser l'articulation problématique des deux aspects, ce qui était précieux tant en ce qui concerne le contenu que la singularité esthétique du film.

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