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Venise 2017
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Auteur:  Arnotte [ 02 Sep 2017, 22:24 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

DPSR a écrit:
La mélodie avec Kad Merad en prof de violon façon Monsieur Hire chargé de préparer un concert de fin d année avec des élèves de ZEP. Un petit côté Entre les murs dans ce feel good movie façon les maçons du coeur comme les financeurs de chaîne de télé en raffolent.

Le script était horrible et pas crédible (genre des élèves ZEP qui ont jamais touché de violon de leur vie te pondent un concerto de Dvorak (je sais plus) au Philharmonique de Paris en moins d'une année scolaire... Mais bien sûr.). Oui je spoile sans vergogne mais personne d'entre ces murs n'ira voir ce téléfilm calibré prime TF1.. Qu'est-ce que ça fout à Venise d'ailleurs??

Auteur:  Karloff [ 03 Sep 2017, 21:58 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

C'est fou comme on sait rien de ce festival... il y a un panel critique consultable quelque part ?

Auteur:  DPSR [ 04 Sep 2017, 12:58 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Karloff a écrit:
C'est fou comme on sait rien de ce festival... il y a un panel critique consultable quelque part ?


Www.venezianews.it pour les tableaux des étoiles de la presse locale et étrangère et sinon c est couvert par Jacques Morice de Telerama, Mendelbaum du monde, les paluchages d'accred ou les tweets de croisette notre vieux beau préféré

Auteur:  DPSR [ 04 Sep 2017, 15:23 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Three billboards outside Ebbing Missouri est une comédie dramatique vénère où une Frances McDormand badass as fuck loue trois panneaux publicitaires pour brocarder l'inefficacité de l'enquête concernant sa fille violée et tuée sept mois auparavant. Hilarant et porté par d'excellents seconds rôles dont Woody Harrelson et Sam Rockwell, le meilleur film du real de Bons baisers de Bruges.

Nouvelle gamme de la grammaire documentaire wisemanienne, Ex Libris est une passionnante vue en coupe de plus de trois heures de la National Public Library de New York qui n est pas sans rappeler son précédent film sur le quartier de Jackson Heights. Dépassant le cadre de la simple exploration d'une bibliothèque, le lieu prendre une ampleur protéiforme entre banque d'archives à l'ère du digital et ultime bastion de débats, performances et autres cours de danse ou de langue des signes.

La villa est un Guediguian moyen, néanmoins non exempt de moments de grâce zadiens sur la perpétuation d'un certain idéal communiste. Ascaride, Meylan et Darroussin incarnent trois frères et soeurs revenant au bercail provençal dans un coin sinistré où les vieux préfèrent partir d'eux-même que s'accrocher à une époque où les utopies ne semblent plus peser bien lourd face aux impératifs de fric et de rentabilité.

Ecrin de choix pour une dream team d'acteurs ayant sécurisé leurs strapontins aux oscars, The leisure seeker de Paolo Virzi est un crowd pleaser efficace dévoué à Helen Mirren et Donald Sutherland tous deux au top dans un ultime road movie de seniors jubilatoire.

Avec le Kore Eda, L'insulte de Ziad Doueiri, réalisateur de la série Baron Noir, est un des deux films de procès présentés à la mostra où une querelle entre un libanais et un palestinien refusant de s excuser après une remarque raciste, prend des tournures qui les dépassent et enveniment tout le pays. Quelques ressorts de fiction artificiels (on apprend notamment au cours du procès que les deux avocats représentant les deux parties adverses sont en fait père et fille, tosgra) mais ça se laisse voir sans déplaisir ni pathos trop exacerbé.

Pas sûr que Brawl on cell Block 99 trouve le chemin des salles après un Bone Tomahawk resté déjà inédit chez nous, film de zonzon et de baston bien bourrine à l'ancienne au fatalisme noirissime dialogué bien cash, faute à une image de brique et de sang épurée très DTV et à un rythme qui prend son temps. Vince Vaughn prend visiblement son pied à démembrer et décapiter à la chaîne dans cette série B qui ne s'embarrasse pas de la bien-pensance et du sentimentalisme.

Auteur:  DPSR [ 04 Sep 2017, 21:19 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Pas aimé le Kore Eda, qui se complait à accumuler les zones d'ombres pour tenter de se donner de la profondeur mais qui croule surtout de longueurs soporifiques et d'un récit lesté de plomb.

Lauréat d'une caméra d'or déjà fort généreuse pour Las acacias, Pablio Giorgelli s'attaque cette fois au misery porn avec Invisible, une histoire d'avortement clandestin qui fait immanquablement penser à 4 mois 3 semaines 2 jours en beaucoup moins bien avec une optique dardennesque de faire durer les scènes façon j'y vais/ j'y vais pas qui constitue les pires travers des films de festival.

Comme le laissait déjà entendre le changement de titre, Marvin d'Anne Fontaine n'est plus vraiment l'adaptation fidèle d'En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis. Coécrit avec Pierre Trividic (d'ailleurs l'aspect le plus intéressant cette réécriture et à quand enfin un nouveau film de Bernard & Trividic plus de dix ans après L'autre avec Dominique Blanc?), la partie enfance prolo provinciale est assez conforme, même si j'ai l'impression que les parents sont moins chargés et que la naissance du desir homo et son refoulement y va moins fort. Mais plutôt que de décrire un Marvin intégrant une brillante école et trouvant un exutoire dans l'écriture, sans doute moins cinégénique, Fontaine en fait un comédien créant une pièce à partir de son histoire et dont la reconnaissance est intimement liée à sa rencontre avec Isabelle Huppert qui comble du chic interprète... Isabelle Huppert (qui garde les chats de ses copains et à qui je dois un fou rire nerveux grâce à cette réplique aussi meta que WTF: Allo Marvin c est Isabelle Huppert). Je prêche sans doute pour ma paroisse et certains tiqueront peut-être plus sur Gadebois qui y va franco niveau plouc alcoolo, ou même sur la vision cliché qui fait pitié du théâtre contemporain torse nu les pieds pataugeant dans la flotte avec un air transcendental mais je comprends Campillo qui disait nécessaire d avoir pris des acteurs gays pour avoir ce sentiment de vérité dans les rapports humains dans 120 bpm car j'en ai un brin ras le bol de ces acteurs heteros qui viennent interpréter des homos avec des compositions des plus foireuses entre Finnegan Odefield toujours aussi transparent mais surtout Macaigne qui joue un théâtreux maniéré hyper crispant avec notamment une scène avec une huître qui fait penser à celle de la biscotte dans la cage aux folles.

Auteur:  Karloff [ 04 Sep 2017, 21:27 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Le Kore-Eda a pas très bonne presse

Auteur:  DPSR [ 06 Sep 2017, 10:06 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

De loin ce que j'ai vu de plus réjouissant et hors norme en sections parallèles avec pas un plan qui ne soit visuellement à tomber, Les garçons sauvages de Bertrand Mandico (garçons tous joués par des femmes, de Vimala Pons à Elina Lowenson) est une relecture de Barbe Bleue revue et corrigée par Guyotat et Kenneth Anger, une robinsonnade transgenre inclassable comme si le Fassbinder de Querelle adaptait Jules Verne.

Histoire d'amour entre une bègue et un analphabète, M de Sara Forestier (qui interprète donc à trente ans une lycéenne en première littéraire dans un rôle il me semble longtemps annoncé pour Adèle Exarchopoulos) se voudrait plein de fougue mais est surtout confondant de naïveté. Ultra fauché, écriture prépubère, instrumentaux du dernier album de Christophe plaqués à la va comme je te pousse. A noter quand même un Redouane Harjane (le De Groodt à la guitare qu on voyait il y a quelques années chez Maïtena Biraben) qui y dévoile un charisme que je ne lui soupçonnais pas.

Tueurs de François Troukens et Jean-François Hensgens, du Olivier Marchal belge avec des dialogues du genre Je t'avais prévenu de pas jouer avec mes couilles, écrit avec des moufles par des gamins persuadés d'écrire le thriller politique du siècle alors qu'ils ne sont bons qu'à filmer des gunfights à la kalachnikov.

Caniba de Verena Paravel et Lucien Casting-Taylor (Leviathan), vaste arnaque documentaire sur un japonais anthropophage qui a bouffé la fille dont il était épris alors qu'ils faisaient leurs études ensemble à Censier il y a trente ans. Reconnu inapte psychiatriquement, il n a évidemment jamais retrouvé de travail mais a pu vivre de sa renommée. La méthode Paravel et Castaing-Taylor consiste à accumuler des gros plans de bouts de visage, souvent flous et mal cadrés, tandis que cet homme anonne dans un état proche de la mort cérébrale des bribes de remords et d'explications sur sa fascination pour les films Disney. Cut au bout de trente minutes de cette bouillie qui tangue autant que le rafiot de Leviathan, et on enchaîne avec une scène porno cracra (avec les organes sexuels floutés pour ne pas rajouter au voyeurisme déjà écrasant sans doute) où notre gugusse se fait pisser sur le visage puis branler jusqu'à éjaculation. Ensuite on a droit au feuilletage d'un manga qui relate tous les détails de sa grande bouffe des eighties. Puis des images d enfance en noir et blanc super 8, et hop on enchaîne avec son frère qui nous montre son goût pour le bondage au fil barbelé et comme il kiffe avec démonstration bien évidemment se trancher la chair avec des couteaux de cuisine. A la fin on a droit à un karaoké des Stranglers avec des paroles rose bonbon qui s'affichent sur l'écran. Que dire si ce n'est voilà voilà.

La nuit où j'ai nagé, le nouveau Damien Manivel co-réalisé avec Igarashi Kohei est un charmant film de festival reposant (pas une parole n'est prononcée) avec de jolis paysages et un petit garçon japonais trognon avec un bonnet à pompon et un anorak kawai qui crapahute dans la neige. Au bout d'une heure et quart arrive le générique de fin sans que le début du commencement d'une histoire soit amorcé. L'équivalent art et essai des vidéos de chaton sur youtube.

Auteur:  Art Core [ 06 Sep 2017, 10:29 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Très sympa ces petites critiques. Bien curieux pour le Mandico.

Auteur:  Arnotte [ 06 Sep 2017, 10:32 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Lol pour Tueurs...
Pas étonné que M soit foiré, le scénar était déjà bien lourdaud...

Auteur:  Art Core [ 07 Sep 2017, 17:32 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Retours désastreux sur le Kechiche :(.

Auteur:  Prout Man [ 08 Sep 2017, 11:54 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Art Core a écrit:
Retours désastreux sur le Kechiche :(.

Divisés plutôt. Film clivant.

Auteur:  Art Core [ 08 Sep 2017, 12:03 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Oui j'avais d'abord vu les critiques US et ce matin je vois les françaises qui sont enthousiastes.

Auteur:  DPSR [ 08 Sep 2017, 12:16 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

Oui désastre n'exagérons rien mais la réception est clairement moins enthousiaste que d'habitude. Parce que découvrir ce nouveau Kechiche, c'est un peu comme si on allait à un concert d'un orchestre symphonique en s'attendant à assister au prélude de Lohengrin et que contre toute attente il se mettait à jouer du David & Jonathan. Rhomer des bons gros boules, Kechiche signe le film ultime des amours de jeunesse en vacances, avec une légèreté et une absence d'enjeux qui ne prennent pas en compte les carcans qu'on se fait de la grande oeuvre.
Pourtant en plaçant en exergue deux versets de la bible et du Coran, son projet est limpide, montrer le fossé entre cette jeunesse insouciante et magnétique à Sète dans le 1994 de Docteur Alban et des Bucketheads et celle d'aujourd'hui retranchée dans ses tensions culturelles et religieuses. On a vu beaucoup à Cannes et à Venise (et ailleurs) cette année des films à l'enfance sanctifiée, sacrifiée voire même violée (et c était encore le cas dans les deux derniers films de la compétition présentés ce matin). Du coup, voir ce marivaudage des bootyshakes et des plans cul sans lendemain, ce film solaire et bienveillant envers ses personnages, magnifié par un casting de bombasses, à une époque où trois dindes mal baisées ne pépiaient pas encore sur twitter sur la prétendue objectification du corps de la femme avec 5000 moutons pour les RT là où il faudrait être aveugle pour ne pas voir la liberté de ces filles et de ces mères à profiter de la vie dans un hymne au plaisir et à la tolérance, paraitrait à certains presque suspect.
En procès avec France Television qui lui reproche d avoir fait deux films au lieu d'un (et on comprend la flippe devant un pari aussi casse-gueule où la fin se résume à voir deux personnages partir se faire cuire des pâtes), Kechiche vient d enfoncer le clou en annonçant que Mektoub mon amour serait maintenant le premier volet d'une trilogie. Même s'il a toujours cette manière inimitable de travailler la durée pour tenter de faire rejaillir une densité des rapports humains exceptionnelle et cette recherche impressionniste permanente d'un sentiment de vérité, le film reprend des motifs qu on a déjà vu chez lui ailleurs comme concassés jusqu'au poids d'une plume. C est du cinéma dans lequel on se sent bien mais dans lequel d'autres n'y verront que de l'inconséquence, du cinéma qui pourrait durer une heure comme trente.

Auteur:  Film Freak [ 08 Sep 2017, 12:57 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

OK je me contenterai de mater les scènes de boules sur Xhamster.

Auteur:  Déjà-vu [ 08 Sep 2017, 13:32 ]
Sujet du message:  Re: Venise 2017

DPSR a écrit:
Du coup, voir ce marivaudage des bootyshakes et des plans cul sans lendemain, ce film solaire et bienveillant envers ses personnages, magnifié par un casting de bombasses, à une époque où trois dindes mal baisées ne pépiaient pas encore sur twitter sur la prétendue objectification du corps de la femme avec 5000 moutons pour les RT là où il faudrait être aveugle pour ne pas voir la liberté de ces filles et de ces mères à profiter de la vie dans un hymne au plaisir et à la tolérance, paraitrait à certains presque suspect.

J'ai presque regretté la dernière virgule qui fait reprendre son souffle, mais non, elle est à sa place.

Citation:
(et on comprend la flippe devant un pari aussi casse-gueule où la fin se résume à voir deux personnages partir se faire cuire des pâtes)

En même temps dans La Graine et le mulet on attendait trois heures* que le couscous cuise.

*
Ça dure 2h30.

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