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Les Nuits de la Pleine Lune

Cela deviendrait presque saoulant de me rendre compte que chaque nouveau Rohmer que je découvre devient systématiquement mon préféré… Devant celui-ci comme les autres j’ai toujours cette impression de [mode cliché on] voir ma vie [mode cliché off] comme dans peu d’autres œuvres, mais cette fois il y a quelque chose de plus direct, sans doute apporté par un supplément de sensibilité qui est aussi un supplément d’âme. De par sa disparition tragique et prématurée, l’actrice Pascale Ogier est un véritable météore du cinéma rohmérien. Elle est la seule à trimballer avec elle une authentique mélancolie, une tristesse assez profonde qui confère au final de ce quatrième « Comédie et proverbe » un aspect plus profondément déchirant, assez éloigné de la distance ironique du maître souvent préservée. Ayant conçu beaucoup de décors du film, son apport transparaît aussi au-delà de son corps et de ses émotions d’actrice. Souvent considéré comme l’œuvre la plus générationnelle de Rohmer, la plus typé eighties (on s’amusera des musiques de Elli et Jacno !) je lui trouve toujours une profonde réalité dans les rapports humains décrits, même si les soirées en elles-mêmes sont différentes, il y a des comportements, des sentiments et des contradictions profondément intemporels. La photo de Renato Berta est très soignée : film de l’aube et du crépuscule ces « Nuits » nécessitait sans doute un travail caméra et photo plus « visible » (presque opératique avec le premier plan… bon on ne va pas dire que c’est du Argento ou De Palma non plus), c’est en tout cas le plus graphique du cycle avec « Pauline». Je n’ai pas finis de me le passer en boucle encore celui-là, après les chocs du « Rayon Vert » et de « La Femme de l’aviateur », je pensais pourtant avoir eu ma ration. En plus même Tcheky Karyo est très bon, c’est dire…

Tout a fait d'accord avec cette analyse.
Ok pour "le Rayon vert" auquel j'ajoute dans le même cycle "L'Amie de mon amie" ou "comment Rohmer nous montre la nouvelle banlieue et les HLM" ainsi que le "Beau mariage" (malgré la parfois iirritante Beatrice Romand) ou "comment Rohmer nous montre la ville ancienne et les rues pavées"
Mais je ne vois pas en quoi "La femme de l'aviateur" constitue un choque, je trouve que les scenes trainent toutes en longueur , surtout la derniere dans la chambre ou ça tourne en rond et c'est vide au niveau des dialogues par exemple. apres certaines scènes entre la nuit le jour sont magnigfiques comme la derniere mais bon.

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J'ai justement aimé comment Rohmer travaillait sur de longues scènes dans ce film dans une unité de temps réduite), pour mieux nous montrer à la fois comment les choses nous echappent et comment nous créons de de la fiction au quotidien... Celle du parc est incroyable. La dernière séquence dans la chambre moi m'a beaucoup touché, mais comme elle traite en douceur de la dégradation du rapport entre les deux personnages elle n'est pas forcément des plus faciles. j'adore aussi cette dernière scène dont tu parles sur la chanson d'Arielle Dombasle, mais il faut dire que c'est carrément un film un peu somnambulique déjà, comme "Les nuits de la pleine Lune", avec le fait de vivre la nuit et de dormir et réver en plein jour... Le personnage principal s'endort dans les cafés ce qui fait qu'on peut arriver à se demander s'il ne rève pas ses filatures et ses rencontres. Les scènes dans l'appartement de Marie Rivière se passent aussi dans la journée, il y a comme un effet bulle, hors de la réalité, c'est très beau. La mise en valeur de l'actrice dans ses sous vétement dodos et dans ses draps crée aussi une atmosphère confinée très particulière. Moi j'adore.

Je l'ai enregistré sur TV5, pas encore regardé, mais j'ai très envie.

Tu as vu "Le Genou de Claire"?

Oui ça tue...

je crois que je vais tester le fameux Perceval bientôt.

C'est pas evident "Perceval de gallois", j'ai eu un peu de mal au début, le fait de regarder le mini making-of du DVD avant de voir le film, aide je pense beaucoup. Et on en apprend un peu plus sur la façon de travailler de Rohmer.

Avez vous remarqué que dans pratiquement chaque Rohmer il y a toujours une scène ou un personnage explique de façon très detaillé un phénomène de société, un processus politique, une théorie scientifique etc.. Comme si le réalisateur voulais non seulement divertir le spectateur mais aussi lui apprendre des trucs à la maniere d'un instit ou d'un prof.
par exemple dans le rayon vert ou on a l'explication du phenomène justement (par un retraité sur la digue) ou encore le maire dans "l'arbre le le maire..." qui explique l'exode rural.

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Rohmer a fait beaucoup de films educatifs et scolaires pour la télévision dans les années 60, ça doit venir de là dans un certain sens, encore que ça peut-être différent à chaque fois... Dans "Le Rayon Vert" je trouve cette scène très particulière car c'est un bloc purement objectif et assez long en plein milieu des déambulations hasardeuses de son héroïne.

Dans "L'arbre, le maire...", les personnages parlent de politiques et sociologie comme d'autres de son cinéma parlent de littérature, de philosophie ou d'art. Rohmer aime confronter les points de vue sur des sujets intellectuels, filmer des débats d'idées, c'est aussi sa façon de confronter le subjectif à l'objectif. Mais c'est aussi une façon de caractériser ses héros dans l'univers dans lesquels ils evoluent. Rohmer s'est toujours plus réclamé de Balzac et la comédie humaine que de Marivaux ou Laclos, il se veut peintre des choses de son temps. Ses films prennent donc aussi un aspect "document historique" assez important. Je pense que ça vient plus de là qu'une attitude purement professorale. Rohmer parle simplement de ce qu'il observe.

Néanmoins dans ce film il y aussi un block "à la rayon vert" ou Arielle Dombasle fait un cours sur la prehistoire et l'apparition de la vie si je m'en souviens bien et qui n'a que peu de rapport avec le reste du débat.

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Je ne m'en souviens plus vraiment de ce passage j'ai vu le film y a longtemps... c'est sans doute aussi pour rendre certaine chose plus objective, remmener les agitations politiques à quelque chose de plus générale d'ailleurs dans mes souvenirs le personnage de Dombasle sert un peu à ça dans le film. C'était pas un truc sur la chance minime qu'avait la vie d'apparaitre? Celà serait très rohmérien.

Bizarrement, je déteste Les Nuits de la pleine lune, pourtant très souvent adoré aussi bien des fans que des anti-rohmer. Il faut dire que je déteste Bulle Ogier...
Sinon, mes préférés sont justement Perceval le Galois (d'un point de vue linguistique, le film est stupéfiant) et L'Arbre le maire et la médiathèque (la chanson finale !!!!!!!!!!!!).

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Vu récemment, l'un de mes Rohmer préférés aussi !

J'ai vraiment pris mon pied ! Pascale Ogier est géniale. J'adore sa voix, sa façon de parler...

Et tous ces dialogues cultes...

6/6

En replay sur arte +7 depuis hier soir
https://www.arte.tv/fr/videos/009594-00 ... eine-lune/

Un des rares Rohmer que j'ai vu et celui que j'ai préféré. J'avais trouvé ça très accessible et surtout très touchant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Vu une fois au lycée. J'avais détesté. Depuis, Rohmer est un de mes réalisateurs préférés...

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