Celui-ci, c'est encore plus un vrai film.
J'ai vu (et apprécié) le remake par Joe Johnston et beaucoup d'éléments étaient déjà là dans celui-ci, un scénario original et non une adaptation contrairement à Dracula, Frankenstein et L'Homme invisible. Je ne sais pas si ce sont les dix ans qui séparent ce film des précédents qui expliquent cela mais l'écriture est quand même autrement plus convaincante ici. On est certes encore globalement dans de la série B mais c'est fou ce que Le Loup-garou arrive à faire en 70 minutes seulement là où les deux plus connus ne font que survoler leur histoire.
Une fois de plus après L'Homme invisible, le fait de prendre un être-humain qui devient un monstre fait du protagoniste une figure tragique qui éveille davantage l'empathie. J'ai trouvé Lon Chaney assez touchant dans sa trajectoire de grand gaillard confiant (un peu forceur avec la meuf d'ailleurs) soudain victime d'une affliction improbable, confronté à sa part sombre. Cet Universal Monster-ci peut se targuer d'un sous-texte intéressant et si le film ne joue pas sur une quelconque ambigüité de lycanthropie fantasmée, le discours sur le comportement criminel adopté parce que tout le monde le voit comme un vaurien demeure bel et bien là et assez pertinent. Ça l'aurait sans doute été davantage avec un personnage de classe inférieure mais c'est peut-être aussi ce qui rend ça d'autant plus troublant, c'est le fils du noble local mais ce n'était pas le fils préféré (qu'était son aîné, décédé). D'ailleurs, toute la relation entre Talbot et son père (joué par mon gars sûr Claude Rains) est assez forte avec trois fois rien, jusqu'à son issue fatale (et si je me souviens bien, le Johnston surenchérit dessus en extrapolant).
Par contre, à l'inverse du maquillage de Frankenstein, du costume de l'Homme invisible ou même du look iconique de Dracula, je trouve vraiment la gueule du loup-garou très cheum, avec cette sorte de coupe afro affreuse et les canines et museau en mode groin. Et la transformation est étonnamment pauvrette (un simple fondu enchaîné...sur ses pieds de plus en plus velus et griffus, ils gardent le même effet sur le visage pour le dernier plan, en mode L'Homme invisible justement).
Mais c'est vraiment très bien mis en scène. A l'instar de L'Homme invisible, l'action contemporaine l'éloigne quelque peu des décors et éclairages expressionnistes, mais la photo reste superbement lugubre dans son nocturne embrumé.
Il ne me reste plus que L’Étrange créature du lac noir (et peut-être que je me ferai La Momie finalement, histoire d'avoir vu toutes les têtes d'affiche).
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