Forum de FilmDeCulte

Israël, 1991. Toute la famille Ohaion pleure la disparition de l'un des siens. Fidèles à la tradition, les proches sont censés se réunir dans la maison du défunt et s'y recueillir pendant sept jours. Alors que chacun semble se plier à la coutume, la cohabitation devient de plus en plus pesante. Contraints de se supporter jour et nuit, frères et soeurs ne tardent pas à laisser l'amertume et les disputes prendre le pas sur le recueillement. L'atmosphère devient bientôt irrespirable et les vérités enfouies depuis longtemps remontent enfin à la surface...

J'aimais beaucoup l'intensité fébrile de Prendre femme mais l'action était recentrée sur le couple Abkarian/Elkabetz. Ce deuxième volet d'une trilogie (concept en vogue qu'on ressert à toutes les sauces) élargit le spectre à une celle familiale étouffante, et les comédiens ont beau tous être exceptionnels, le résultat est aussi anxiogène qu'un Sans aucun doute. Ressentiments, non-dits et haine familiale latente qui s'enchaînent à n'en plus finir et tous azimuts... Je ne vais pas jouer mon Nonce Paolini (l'honnête travailleur qui revient crevé du taf, il lui faut des croque-morts siliconées bordel) mais arf c'est du lourd, du trop lourd quand on ne s'attache à aucun personnage, aussi bien croqués soient-ils. Assez pauvre en mise en scène aussi, avec ses scènes où les personnages s'entassent dans le plan qui ressemblent à des reconstitutions du caravage ou des révélations dans la buanderie au Cluedo.
2/6

Même pas de fiche sur imdb...

C'est entièrement en hébreu ou y a des parties en français?

Le coeur de Prendre femme c'est le couple d'Elkabetz et Abkarian qui se désagrège. Dans les postures, dans la manière de jouer très Ariane Mnouchkine, c'est la même chose.

rah putain je voulais pas le croire et... bah si... on a perdu tout le romantisme de Prendre femme, toute la merveilleuse naïveté de l'escapade amoureuse, on n'a gardé que le côté oppressant de sa première partie, mais sans sa subtilité de mise en scène et d'écriture. Résultat, un film bourré jusqu'à la gueule de conflits tournant en rond, jusqu'à l'hystérie, jusqu'aux cris permanents, et à l'écriture tellement chargée, tellement démonstrative, tellement gros-sabotesques, sur-appuyée par une mise en scène de l'étouffement via des plans séquences comme arrimés au sol par des filins en acier, biseautés comme des scènes de théâtre, et surchargés de motifs...

Un film-système qui s'auto-dévore et s'épuise à petit feu, malgré des envies de comédie rendues impossibles par la façon qu'il a de serrer les dents en permanence (la guitare de la scène de fin!).

Et c'est pas parce que Ronit a un charme invraisemblable, lumineux, sensuel, à chacune de ses apparitions, qui permettent de ne pas décrocher (c'est en gros le seul personnage sur lequel l'identification a vaguement marché pour moi), que ça va y changer quelque chose. J'irais jusqu'à dire qu'elle cabotine un peu (la scène du coucher que cite léo m'a paru interminable et pénible, un cauchemar, allez à qui le tour de parler? qu'est-ce que c'est sur-écrit, sur-téléphoné, surjoué...)

Rendez-moi femme!

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