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Les promesses de l'ombre (David Cronenberg - 2007)
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Auteur:  Jericho Cane [ 05 Nov 2007, 23:30 ]
Sujet du message: 

Un beau film qui ne manque pas de nerf, ni de maîtrise mais qui dégage malgré tout une impression plutôt mitigée (on ressent plus l'intention que l'émotion), même si certaines scènes valent le déplacement (dont une baston d'anthologie).

4/6

Auteur:  Film Freak [ 07 Nov 2007, 18:45 ]
Sujet du message: 

Mmm en fait je ne sais trop quoi en dire...comme l'impression de me retrouver face à la même ambiance froide et cruelle que pour A History of Violence mais sans la même maestria...

Ici, le récit se fait par moments plus longs, moins intéressants et là où le précédent ne manquaient pas de scènes fortes, on n'en retient réellement qu'une ici.

Le perso de Watts aurait pu être plus fouillé, quant à celui de Cassel, il demeure assez caricatural.
Par contre le parcours muet de Mortensen, jusqu'au dernier plan magnifique, est bien.

4/6

Auteur:  Film Freak [ 07 Nov 2007, 19:08 ]
Sujet du message:  Re: Les promesses de l'ombre (David Cronenberg - 2007)

Blissfully a écrit:
Et puis, c'est un détail, mais

le baiser final, tellement hors de propos, ressemble à une parodie de convention hollywoodienne. Est-ce que c'est le cas?


Oui j'ai trouvé que ça arrivait comme un cheveu aussi...

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 07 Nov 2007, 21:38 ]
Sujet du message: 

Mon avis se site exactement entre les deux premiers: celui de Cosmo et celui de Bliss.

Dans le film, pareil, rien ne m'intéresse vraiment. Rien ne me captive.
L'univers fait un peu bidon, y a un petit côté "Ouais... et alors ?"

J'ai beaucoup de mal avec
le baiser final.


Mais à côté de ça t'as Mortensen qui fait une belle performance avec un beau personnage (tout le contraire des persos de Watts et Cassel). Et plein de détails assez classe (la baston, les tatouages).

Bref, quand même déçu mais voilà.

Auteur:  Noony [ 08 Nov 2007, 08:35 ]
Sujet du message: 

Personnellement, j'ai adoré. Pour beaucoup de raisons, mais notamment le scénario. Je n'avais pas vu la mise en place d'une intrigue aussi simple mais aussi implacable depuis... A history of violence je pense. J'aime beaucoup le personnage de Watts et la toute dernière scène, dans laquelle les noeuds affectifs du film se délient prend tout son sens, au contraire de ce que disent les avis contraires ici (le baiser me parait indispensable, certes hollywoodien, mais il est le pendant de l'embrassement entre Mortensen et Cassel juste avant).

Je connais mal l'oeuvre de Cronenberg mais j'ai l'impression que la fascination pour le corps humain se prolonge largement ici. Et puis Viggo est impérial ici.

Et la scène clé est évidemment dantesque.

Auteur:  the black addiction [ 08 Nov 2007, 08:53 ]
Sujet du message: 

oh putain ça rassure. Merci Noony. Je pars plus confiant. :D

Auteur:  Film Freak [ 09 Nov 2007, 02:00 ]
Sujet du message: 

hal5 a écrit:
Et puis j'adore cette scène où Viggo explique ceci :

I can't become king if someone else already sits on the throne


8)


Mais grave...en fait, moi jvoudrais une suite au film :D

Auteur:  the black addiction [ 09 Nov 2007, 10:18 ]
Sujet du message: 

Jericho a écrit:
on ressent plus l'intention que l'émotion


Il faut que tu m'expliques.


Bon je me suis régalé mais c'est pas une surprise.
Comme tu dis Hal5 c'est le négatif de History of violence. Il s'agit toujours d'un entrechoc de deux mondes. Dans le précédent la virtualité de la petite ville tranquille était contaminé par l'autre monde. Ici Cronenberg ne s'attache pas à un seul et unique corps et, il faut être honnête, c'est ce qui fait que Les Promesses de L'ombre n'atteint pas la puissance de son grand frère. Moins de clarté dans les frontières.
Je trouve les personnages magnifiques. C'est vrai que celui de Naomie Watts aurait pu être plus fouillé mais elle est tout simplement un vecteur de récit, elle n'est pas d'un grand intêret, elle appartient au monde des gens "normaux".
Ce qui est beau c'est l'opposition entre cette normalité et ce virtuel univers de mort. Ce qui interesse le cinéaste c'est la figure du meurtrier, la subversion au sens large. Et ce versant là du film est teinté de mythe, au coeur du restaurant le spectateur peut perdre ses repères temporels, c'est un basculement vers une autre époque. Ici c'est donc le monde virtuel est celui du meurtre et c'est lui qui sera contaminé, et non l'inverse, par l'intermédiaire du grandiose personnage de Mortensen. Encore une fois un film sur la dualité des corps, des personnages mais également du récit.

Il y a les traces d'un récit de thriller classique mais le double fond cronenbergien perturbe ces repères. La dualité, toujours la dualité, lors d'une scène magnifique: Mortensen baise de force une blonde ressemblant étrangement à Naomie Watts... Sous le regard de Cassel, lorsque la caméra adopte son point de vue, cette fille nous apparait comme un morceau de viande, un simple corps objet inutile livré à la monstruosité de Kirill. Ensuite elle est allongée sur le lit et un simple plan suffit à transcender ce corps, un subtil travelling arrière alors qu'elle chante... de la chair inutile nous passons au personnage sublimé, un changement de point de vue suffit à ça, la pute devient une divinité chantante. L'éternelle dualité d'un seule et même corps. Malgré ses nombreuses avancées formelles cela ne changera jamais, il modifie uniquement les manières de le mettre en forme.

Cassel est en effet caricatural mais cela ne m'a pas trop dérangé, ça colle bien avec l'univers au sein duquel il évolue je trouve.
Pour le baiser final... j'ai du mal à comprendre ce qui vous gène. Les deux mondes s'entrecroisent simplement mais ce sont deux gens "normaux", seulement Mortensen est un leurre. Mais il ya une articulation, ce n'est pas juste un symbole à la con comme ça, ça se sent qu'ils sont attirés l'un vers l'autre tout le long du film quand même.

Bref le film n'est pas parfait (Pour moi son plus gros défaut est le fait qu'il s'éparpille trop) mais, comme l'a dit Freak je crois dans une page précédente, lorsqu'on réceptif à un style, lorsqu'il atteint notre sensibilité, inutile de lutter.
Il faut aller voir ce film. Parole de vendu.

5/6


PS: la scène dans le Hammam est géniale. D'une brutalité incroyable. Mortensen à poil,comme une nouvelle naissance on ne peut plus difficile... le personnage vient de dire "je n'ai plus de père ni de mère".

Auteur:  Billy Budd [ 10 Nov 2007, 00:07 ]
Sujet du message: 

Image
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Auteur:  Blissfully [ 10 Nov 2007, 00:09 ]
Sujet du message: 

On voit pas la 2e image Jason!

Auteur:  Billy Budd [ 10 Nov 2007, 12:11 ]
Sujet du message: 

Bizarre, je la vois chez moi, je tente un héberement shack

Edit : voilà, c'est fait

Auteur:  Zad [ 10 Nov 2007, 14:04 ]
Sujet du message: 

Bon, je n'en attendais pas énormément, et je 'nai été ni déçu ni surpris.

Une espèce de remake grand-guignolesque de History of Violence, dont j'étais pas fan, du coup plus drôle mais du coup assez vain.

Ce qui me plaît sans doute le moins là-dedans, c'est ce que j'appelerais "l'auto-conscience" du film... Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai l'impression que Cronenberg se regarde un peu filmer, mais plus que ça, se regarde sortir un film en salles. Qu'il soit (re?)devenu une valeur commerciale en l'espace d'un seul film (en ce moment, Les Promesses de l'ombre, c'est la sortie du samedi soir, j'ai l'impression... le film US à stars du moment, et que ce soit Cronenberg importe peu) c'est assez étonnant. Et je crois que Cronenberg en a conscience. Donc il prend ses stars, il prépare quelques séquences de "cinéma pur" bien ostensibles (comme en son temps le plan-séquence d'ouverture de HoV), pour la critique, ici l'impressionnante séquence du hammam, en appliquant à la lettre cette théorie qu'il semble avoir, qu'une série B ralentie deviendrait une série A (cf. l'ouverture où le rythme, le découpage, les cadres, disent exactement ça).

Alors ça fonctionne, hein, mais ça fait je trouve vachement calculé. D'ailleurs je trouve que ça ressent même dans ces séquences, qui malgré leur violence sèche et l'ultra-réalisme des effets, qui pourrait vraiment foutre mal à l'aise, j'ai l'impression que le film se "rattrape" toujours afin de rester poli malgré tout. Alors que le Cronenberg que j'aime vraiment, celui de Scanner ou de The Brood, était franchement malpoli et faisait exploser des têtes au premier degré, avec une rugosité qui foutait mal à l'aise, celui d'aujourd'hui pose un peu et, sourire en coin, fait dans le second degré/humour noir qui fait ricaner (c'est plutôt marrant, en effet, le coup du sèche-cheveux, ou la fin de la séquence du hammam, ce sursaut gortesque), mais qui fait qu'en sortant du film, on entend des gens dire "c'était joli, hein?" et on se dit oui, voilà, c'est joli cette post-prod numérique, ces marches qui débouchent dans l'eau, etc, c'est joli un peu comme une carte postale, mais voilà, ça reste des cartes postales du pays du film de genre.

Je veux dire, quand Rodriguez et Tarantino font les Grindhouses, ils pourraient s'en tenir à la b-a de Machete qui ouvre le Rodriguez, à cet esprit-là. Ca irait pas loin, on rigolerait comme ça et on passerait à autre chose. Mais au lieu de ça, ils réinvestissent la place, et réinterprêtent.

Cronenberg, lui, nous donne qqch de très conventionnel, compile, voilà, les trucs du moment (l'infiltration, tiens). Et je dirais même qu'il ne s'en cache pas : le scénario est terriblement programmatique et prévisible (difficile de ne pas deviner presque dès l'apparition de chaque personnage le rôle qu'ils tiendront dans l'intrigue), file sans surprise, donne dans la caricature et le sait et se regarde le faire (Cassel qui joue comme Magimel, mèche inclue, dans le dernier Charbol... :? ), prend des raccourcis et s'en tape (le coup de la moto noyée, j'ai trouvé ça presque vexant, qu'il fasse ça aux spectateurs, qu'il dise : voilà, vous avez bien compris où je vais alors j'ai opté pour la solution la plus basique... et je sais ce que je fais, c'est vachemnet postmoderne, non?)...

Ca donne une espèce de film-mutant, très classique, très balisé, très "je l'ai déà vu vingt fois mais comme y'a deux séquences étonnantes bah c'est un film d'auteur", très "avant j'étais undergroud maintenant je tourne avec des stars et du pognon et je fais des entrées alors je m'amuse et je donne à manger à tout le monde, comme ça tout le monde devrait être content".

Alors c'est pas détestable, hein, je peux pas dire que j'aie passé un mauvais moment, mais ça m'emmerde un peu que le dernier Cronenberg soit surtout du "divertissement", comme on dit.

ps : l'impression d'une auto-parodie, du même coup, avec par ex ce baiser final complètement déplacé, ou encore cette voix-off au pathos et pittoresque hyper-surligné... et ce folklore russe en toc...

Auteur:  Billy Budd [ 10 Nov 2007, 17:18 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
ps : l'impression d'une auto-parodie, du même coup, avec par ex ce baiser final complètement déplacé, ou encore cette voix-off au pathos et pittoresque hyper-surligné... et ce folklore russe en toc...


Pour ce qui est de la fin de ton spoiler,
le folklore russe en toc
, je ne puis que m'inscrire en faux

Auteur:  Noony [ 10 Nov 2007, 17:36 ]
Sujet du message: 

Zad, en terme de casting de star, c'est pas non plus la grosse grosse teuf. Viggo, c'est pas le mec le plus bankable du monde, Cassel est connu en France. Y'a que Watts qui est vraiment une "star"... Je comprends mal ce reproche.

Auteur:  Zad [ 10 Nov 2007, 17:39 ]
Sujet du message: 

c'est pas là mon reproche.

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