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L'esquive (Abdellatif Kechiche, 2005)
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Auteur:  the black addiction [ 13 Sep 2007, 14:34 ]
Sujet du message: 

Je trouve que l'esquive décroche parfaitement du documentaire justement, mis à part la scène avec les flics qui est là pour faire rupture.
On touche à autre chose ici: souviens toi du sublime décrochage lorsque Krimo est censé répéter la pièce, il s'éloigne mentalement, il part ailleurs, la caméra suit ce mouvement. Ce plan incarne parfaitement la finalité du film qui est autre qu'un simple constat social. Je vais pas m'étendre, Z a parfaitement défendu le film dans les pages qui précèdent.

Auteur:  Tristana [ 13 Sep 2007, 14:38 ]
Sujet du message: 

Peut-être faudrait-il que je le revoie, aussi. Je l'avais vu dans l'effervescence des Césars et je n'avais pu m'empêcher de me dire : 'tout ça pour ça ?'

Auteur:  the black addiction [ 13 Sep 2007, 14:41 ]
Sujet du message: 

Je pense qu'il faudrait que tu le revoies. Moi je l'ai vu bien avant tout ce remou médiatique et j'ai trouvé ça très clair: l'envelloppe est social mais le réel sujet est ailleurs

Auteur:  Z [ 13 Sep 2007, 15:27 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
souviens toi du sublime décrochage lorsque Krimo est censé répéter la pièce, il s'éloigne mentalement, il part ailleurs, la caméra suit ce mouvement. Ce plan incarne parfaitement la finalité du film qui est autre qu'un simple constat social. Je vais pas m'étendre, Z a parfaitement défendu le film dans les pages qui précèdent.


C'est le seul plan (dix secondes) où Kechiche se permet une mise en scène autre que de coller aux visages et aux gestes. J'ai beau aimer et défendre L'Esquive, je ne suis pas certain que Kechiche soit un cinéaste doué d'un point de vue mise en scène. D'un point de vue écriture, direction d'acteurs, je le trouve parfait. Mais sur la mise en scène avec la caméra, c'est difficile de répondre tant il ne s'est pour le moment pas risqué à quoi que ce soit.

Auteur:  Z [ 13 Sep 2007, 15:39 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:
L'autre grand défaut formel étant pour moi le fait que dans les scènes les choses sont systématiquement répétées deux fois.


Pas sûr de voir de quoi tu parles, mais possible.

Sinon ce que j'adore, c'est que plutôt que d'être dans "le monde de la cité", on est tout du long "dans le monde des jeunes de cité", dans un monde de gosses, dans un univers minuscule. Y a quatre adultes qui traversent le film comme autant de repères de leur jeune âge : le couturier, la mère de Krimo, la prof de français et les flics. Seulement quatre. A chacune de leur apparition, cela nous fait relativiser sur leurs problèmes, comment il les vivent, comment ils en parlent, comment ils les cachent. C'est vraiment cette impression d'être dans la souricière qui me plait, avec cet effet très Bugsy Malone.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 13 Sep 2007, 17:23 ]
Sujet du message: 

Ah t'es pas à fond sur le Sciamma ?

Je vais aller chercher ton avis.

Auteur:  _ZaZaZa_ [ 13 Sep 2007, 18:31 ]
Sujet du message: 

Revu l'autre jour sur la 5, je reste sur ma position : 0/6. Film inaudible.

Auteur:  Z [ 13 Sep 2007, 19:52 ]
Sujet du message: 

_ZaZaZa_ a écrit:
Revu l'autre jour sur la 5, je reste sur ma position : 0/6. Film inaudible.


Pourquoi ne suis-je pas étonné ?

Auteur:  the black addiction [ 13 Sep 2007, 22:20 ]
Sujet du message: 

Z a écrit:
the black addiction a écrit:
souviens toi du sublime décrochage lorsque Krimo est censé répéter la pièce, il s'éloigne mentalement, il part ailleurs, la caméra suit ce mouvement. Ce plan incarne parfaitement la finalité du film qui est autre qu'un simple constat social. Je vais pas m'étendre, Z a parfaitement défendu le film dans les pages qui précèdent.


C'est le seul plan (dix secondes) où Kechiche se permet une mise en scène autre que de coller aux visages et aux gestes. J'ai beau aimer et défendre L'Esquive, je ne suis pas certain que Kechiche soit un cinéaste doué d'un point de vue mise en scène. D'un point de vue écriture, direction d'acteurs, je le trouve parfait. Mais sur la mise en scène avec la caméra, c'est difficile de répondre tant il ne s'est pour le moment pas risqué à quoi que ce soit.


On est bien d'accord, le film n'en fait pas des tonnes à ce niveau là mais cette séquence, ce plan, est représentatif je trouve. Il donne des indications sur le désir du cinéaste, c'est un film sur un personnage particulier, atypique, Krimo n'est pas une métonymie ni un symbole, il est en marge. C'est une scène clé je trouve.

Auteur:  Z [ 14 Sep 2007, 07:07 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
cette séquence, ce plan, est représentatif je trouve. Il donne des indications sur le désir du cinéaste, c'est un film sur un personnage particulier, atypique, Krimo n'est pas une métonymie ni un symbole, il est en marge. C'est une scène clé je trouve.


Le personnage de Krimo est atypique, oui. Ni héros ni anti-héros. Même pas narrateur, ni témoin. C'est un peu le garçon qui n'était pas là. En ne le faisant pas s'épanouir, Kechiche échappe à la fable moraliste, et en le retrouvant à la fin à son point de départ, on n'est pas encore tout à fait dans le constat d'échec. Il y a quelque chose chez ce personnage de strictement propre à son caractère, à sa personnalité. Il ne s'épanouit pas, non pas à cause d'un contexte social, ou d'un frein dû au langage, mais à cause de son manque d'ambition, à sa timidité, à son manque d'imagination. J'aime beaucoup ça, ça relève considérablement le film, ça lui donne de la substance. L'Esquive est un film assez déprimant pour cette raison (et je comprends ceux qui s'y ennuient, tant le personnage central n'est moteur de rien, ou en tous cas de petits riens).

Auteur:  the black addiction [ 14 Sep 2007, 07:19 ]
Sujet du message: 

Citation:
ça lui donne de la substance. L'Esquive est un film assez déprimant pour cette raison (et je comprends ceux qui s'y ennuient, tant le personnage central n'est moteur de rien, ou en tous cas de petits riens).


Voilà, on est bien d'accord au final. Mis à part que je trouve au film un peu plus d'ambitions, le filme parfaitement les visages mais il ne le fait pas pour rien, le cinéaste nous offre une manière inédite (à ma connaissance) de dramatiser ses visages.

Auteur:  Z [ 14 Sep 2007, 07:25 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
il filme parfaitement les visages mais il ne le fait pas pour rien, le cinéaste nous offre une manière inédite (à ma connaissance) de dramatiser ses visages.


C'est certain que ce ne sont pas des gros plans TV sans imagination, ce ne sont pas non plus des plans caméra portée stylés à la Mann, il y a sans conteste de la mise en scène dans la représentation de ces visages. Mais en terme d'esthétique, c'est assez pauvre (photo moche, plans fixes moches). Le seul joli cadre hors visages, c'est précisément ce plan décroché sur un arbre et une fenêtre qui dure quelques secondes.

Je suis impressionné par le montage par contre, excellent.

Ah moi, dès que je parle avec un défenseur du film, rien de tel que de me mettre à en dire du mal !

Auteur:  Z [ 18 Sep 2007, 14:49 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:
C'est peut-être léger, mais je trouve que ça aggrave le cas de Kechiche... Dans "La faute à Voltaire", on avait déjà droit au coup du Maghrébin gentil comme tout


Naïf comme tout je dirais, voire con comme la lune aussi. Moi ce ne sont pas les personnages féminins qui m'intriguent, mais ce personnage principal masculin sans vie, Krimo puissance 10.

Citation:
qui était pris dans le tourbillon de femmes pas fiables du tout:
- Aure Atika, salope au point de planter son amoureux le jour même de son mariage...


Un mariage blanc...

Citation:
- Elodie Bouchez, très caractéristique des femmes françaises dont la sexualité libre fonctionne, c'est bien connu, sur une pathologie de nymphomanes...


Il fait sa connaissance dans un hôpital psychiatrique, elle michetonne pour avoir des clopes...

Citation:
Je trouve que cette angélisme d'un côté et cette vision des femmes de l'autre fabriquent de bien mauvais films et sont de bien mauvaises actions.


La Faute à Voltaire n'a pas besoin de ces éléments pour être un mauvais film. J'ai souffert à la revoyure, mais franchement, ce qui te reste en tête n'est pas nauséabond, c'est juste mauvais.

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