Forum de FilmDeCulte

En novembre 1970, Yukio Mishima, l'un des plus grands écrivains contemporains japonais, se fait hara-kiri. Quels sont les motifs qui ont pousse cet ecrivain célèbre, ce putchiste adepte du culturisme, nostalgique de la splendeur du Japon impérial, cet être multiple et contradictoire à accomplir ce geste ultime?

Je l'avais vu dans ma jeunesse cinéphile et j'avais surtout été marqué par la musique - l'une des plus belles partitions de Philip Glass. C'est un film assez incroyable, conceptuel en diable avec la recréation des oeuvres de l'auteur japonais façon théâtre contemporain mêlée à un biopic plus classique, raconté en voix of. Quand ça marche, c'est fabuleux - tout le passage sur le pavillon d'or est absolument sublime, Ken Ogata a une présence dingue à l'écran et la fin... Après, je trouve que le film souffre un peu de son principe narratif avec des aller-retours qui coupent parfois l'élan - j'aurais bien sacrifié les scènes de préparation du coup d'Etat. Mais c'est puissant, lyrique et un des sommets de la filmographie de Paul Schrader.

4-5/6

Son meilleur à mes yeux, dans une carrière qui comporte quelques sommets et inexplicablement beaucoup de déchets.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Grâce à Latique, vu récemment Hitokiri de Gosha, beau film effectivement. J’y ai découvert Mishima en train de faire l’acteur alors que je ne le connaissais qu’en tant qu’écrivain (Confessions d’un masque, ça m’avait remué comme livre). C’est très troublant d’y voir le rôle qu’il y tient quand on connaît son destin.

Il avait réalisé et joué par ailleurs dans un court de 25 minutes qui est déjà la répétition plus ou moins directe de son suicide. Cela a dû jouer aussi sur l'indifférence relative au moment de sa mise en oeuvre réelle (s'il l'a mis régulièrement en scène pendant des années..).

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Y%C5%AB ... et_de_mort

Je ne connais pas bien Mishima (sauf le recueil de nouvelles Une matinée d'amour pur, autour de Médée notamment, que m'avait offert une amie, en effet fort) mais Marguerite Yourcenar mentionne ce film lors de son passage à Apostrophe au moment où elle avait sorti une biographie.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Mais je me contentais de relayer l'avis d'autres forumeurs.
La scène est marquante. Mais comme dit Gontrand, il n'a cessé de mettre en scène sa mort, dans ses photos aussi.


Pas sûr qu'on puisse parler d' "indifférence relative": rien que Le Monde y a consacré 4 articles dans les jours suivants. Le "coup" est diffusé à la télé japonaise, et le lendemain, c'est la photo des têtes coupées qui fait la une des journaux.

Beaucoup, beaucoup aimé. Assez surpris de l'ampleur du film, je voyais pas Schrader aller par là mais c'est passionnant ces trois régimes (couleur, N&B, théâtre) qui éclaire chacun d'une manière différente la trajectoire tellement étrange et funeste de Mishima, espèce d'écrivain mal dans sa peau d'homosexuel qui s'invente une mission suprême fasciste pour atteindre une forme d'immortalité. La fin est géniale parce qu'il est totalement ridiculisé lors de son discours face aux militaires mais que sa conviction est faite et il mourra à la fois humilié mais en même temps sauver par sa force de conviction.
Vraiment un film riche et passionnant et qui représente une vraie anomalie de production quand on y pense. Coppola et Lucas qui produisent ce film sur ce personnage très controversé, dans une forme assez expérimentale. Osé et génial. La seule concession c'est cette curieuse voix-off en anglais (dans ma version elle était en français). Et le score de Philip Glass est magnifique. Excellente découverte et mon Schrader préféré avec First Reformed.

5/6

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CroqAnimement votre

Les mêmes n'ont ils pas produit Kagemusha ? ou Barfly de Schroeder?

Oui oui c'était une espèce d'époque dorée où les puissants aidaient les moins fortunés ou les vieux auteurs à monter des projets ambitieux. Pareil pour le Rêve de Kurosawa produit par Spielberg.

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CroqAnimement votre

Ce qui est marrant avec Mishima, c'est qu'il a une production infinement plus variée que ce qu'on connaît. Je suis un grand fan de La Musique, qui a été adapté en film, une espèce de comédie psychanalytique où il s'amuse à parodier une psychanalyse (la musique, c'est le nom donné par l'analysante à l'orgasme qu'elle n'arrive pas ou plus à atteindre). Récemment, un roman policier inédit en français vient d'être publié sinon.

J'avoue que je n'ai rien lu de lui mais ça donne envie.

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CroqAnimement votre

Faut lire le Pavillon d'or

Le truc triste avec Mishima, c'est qu'une bonne partie de sa production est traduite de l'anglais et pas du japonais, à sa demande, parce qu'il aimait la traduction anglaise de ses oeuvres. Donc impossible de trouver une bonne traduction de la Mer de la fertilité en français.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."