Forum de FilmDeCulte

C'est cette affiche qui m'a vendu le film et ma curiosité fut attisé par les échos que j'avais eu de Beyond the Black Rainbow, le premier long de Cosmatos (fils de).

Et pour une fois, le film est plutôt fidèle à son affiche.

Dans sa longue entrée en matière, dès son générique sur du King Crimson, jusqu'à la peinture du couple digne de celle de Manhunter, avec le même genre de BO planante à la Tangerine Dream (dernier score de Johann Johannson), l'exposition présente immédiatement quelque chose d'atypique pour le genre (et pour l'époque) mais le caractère bi-goût du film commence à se révéler par le biais de cartons en mode "typo de vieux romans fantastiques" avant de vriller totalement par l'incursion de personnages tous droits sortis d'un mix improbable entre Mad Max 2 et Hellraiser.

Même après, quand on passe de l'horreur au psychédélique en découvrant les antagonistes, j'étais plutôt dedans mais les longueurs commencent à se faire de plus en plus nombreuses et gênantes et si le film comporte toujours des fulgurances dans sa deuxième moitié qui vire au délire badass (la hache) basculant parfois dans le second degré (Cage dans la salle de bain), les baisses de rythme me font trop souvent sortir du trip pour être à fond et les morceaux de bravoure (tronçonneuse) ne sont pas assez poussés.

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Les intentions du film me parlent dans la façon dont il veut saisir la série b (dont Nicholas Cage est coutumier en tant qu'acteur - on n'est ici pas très loin de Drive Angry) pour en offrir un traitement expérimental et, comme on dit, halluciné.
Le méchant, gourou qui fait penser à Charles Manson (décidément un sujet en or), est pourtant assez réussi et offre un portrait presque fascinant de ces gens dont la sincérité, associée à la mégalomanie, est sans doute ce qu'il y a de plus effrayant en ce bas monde.
Cage a quelques répliques et scènes qui semblent avoir été écrites expressément pour lui afin de rejoindre des compilations youtube faisant le catalogue de ses prouesses d'acteur (la scène où il boit une bouteille de vodka ou le "You ripped my shirt" qui est comme une parodie de réplique culte, et tombe à plat comme à dessein).
Cosmatos commet par contre un péché contre le cinéma : SON FILM N'A PAS DE RYTHME. Les deux heures sont par trop lentes. Alors c'est bien de faire de jolies images (il a quelques bonne idées, comme ce champ-contrechamp où les visages des acteurs se fondent l'un dans l'autre puis se reforment, etc), mais il faut aussi créer du rythme. En l'état, on a juste un livre d'images et c'est comme si on nous forçait à nous appesantir durant de longues secondes sur chaque vignette, même pas tant intéressantes, d'une bd. C'est aussi ça le problème, chaque plan pratiquement est aussi délibéré, longuet, comme s'ils avaient tous la même valeur au sein du film.
Starless and Bible Black de King Crimson en générique, c'est ouffissime.

Vu hier soir sur projo, ce film a quand même une sacrée gueule. Et c'est metal as fuck.

Bon je suis un peu comme FF, les baisses de rythmes sont vraiment dommages. Y'a vraiment pas mal de longueurs entre les morceaux de bravoure. Mais ceux-ci l'ont finalement emportés sur mon impression finale, j'ai vraiment kiffé.
Cage et Riseborough sont épatants, Cage qui fait le taré comme il sait si bien le faire, et elle dans une retenue hallucinée et mélancolique, et forment à deux un couple attachant. Ca permet bien d'ancrer le film alors que le reste est totalement sous acide.

Et j'ai bien aimé le délire hallucinatoire et fantasy assumé, teinté d'aspects un peu plus "réels" : les bikers de l'enfer sont juste des drogués SM, les hippies cultistes sont juste manipulés. Le film essaie de tenir la ligne entre le grotesque cartoon et le réel et le réussit plutôt bien grâce à ces quelques touches.

Et puis merde, le côté fantasy/LSD est quand même vachement classe. Le jeu sur les lumières, les cadres, cette fin en mode combat de boss de JV, c'est du régal. Associé à une musique parfaite (à un moment j'ai cru entendre du Sunn O))), bah bingo y'a un des guitaristes qui a participé à la BO), entre électro rétro, avant garde et doom metal, c'était calibré pour moi.

Bref, un bon 4.5/6 car malgré les défauts, je vais en garder un très beau souvenir.

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J'adore ce film. Aussi grandiose que ridicule.

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CroqAnimement votre

Cette sentence d'Art core me rend le film aussi alléchant que repoussant.

Je vais le tenter quand même en prévoyant autre chose à faire au cas ou.

Je regrette de l'avoir découvert sur Netflix, où la dimension sonore et visuelle du film n'est sans doute pas exploitée à sa juste valeur. Mais je n'ai pas détesté, tout en reconnaissant bien sûr les limites du genre. C'est vraiment un revenge movie hyper basique dans son scénario - alors que les vingt premières minutes annonçaient un trouble maléfique plus grand. Le film manque aussi clairement de rythme, certainement en raison de son côté auto-satisfait et donc auto-indulgent, si bien que certaines répliques tombent complètement à plat. Mais bon, dans son registre macrabre-horreur, c'est un peu comme Possessor de Cronenberg, dont il partage l'actrice, le haut du panier en terme de direction d'artistique. Je pense quand même que Nicolas Winding Refn a plus de talent que le fils Cosmatos...

3-4/6

Art Core n'a rien dit.

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C'est rigolo vos critiques sur le rythme. J'étais tellement dans le trip et fasciné par ce qui se passait à l'écran que ces soit-disantes longueurs ou plutôt moments un peu lents fonctionnent bien sur moi. Je rentre encore plus dans le trip psychédélique du film. Après vous avez tout dit. On est face à un revenge movie basique sur le papier mais totalement transcendé par sa mise en scène et les partis pris du cinéaste. Bien séduit pour ma part et je suis curieux de voir le premier long de Cosmatos.

4,5/6

Ca ne vaudra jamais Rambo II.

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Toi tu t'ennuies...

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Lol, j'avoue

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