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MessagePosté: 14 Fév 2020, 17:46 
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Robot in Disguise
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Très bon premier plan qui montre l'irruption de la justice dans le quotidien le plus ordinaire. Après, ça devient un authentique film de procès à peine parasité par des scènes de quotidien qui n'alourdissent pas l'ensemble. La procédure est montrée par le menu, de façon méthodique. Pas de reconstitutions, pas de flashbacks, on reste sur les propos à la barre et on se fait son propre film. Il y a des moments où j'étais accroché aux lèvres des personnages, impatient de savoir ce qu'ils allaient dire. Passionnant, comme toujours. De plus, le film montre bien les petites absurdités et touches d'humour qui peuvent survenir lors d'un procès. Bien.

Ceci étant dit, le film a une froideur et une réserve qui lui est préjudiciable. Melissa Guers confond par moment opacité et automatisme, et son jeu, à trop être dans la retenue "indéchiffrable", devient robotique. Même Chiara Mastroianni est mécanique lors de son passage à la barre. Zem est mieux.

Et évidemment, c'est un film français donc
à la fin on évacue le verdict par une voix-off, on ne montre ni les réactions des parents, ni celles de la victime, ni celle de l'accusée. Le film est assez prenant tout du long mais le réal se sent obligé de faire le bon vieux pas de côté pour ne pas être trop collé à l'émotion. Et du coup le spectateur est comme arraché au film. C'est bête.

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MessagePosté: 14 Fév 2020, 17:52 
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Dans un avion à la fin de l’année.

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MessagePosté: 18 Fév 2020, 09:37 
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J'ai trouvé ça trop mécanique et ai peiné à trouver où m'accroché tant j'ai du mal à voir ce que le film cherche à raconter. C'est bien tenu dans l'émotion, la factualité des scènes de procès, l'incompréhension entre le mondes adultes et celui des adolescents, mais ça manque d'un point de vue fort / d'un projet de mise en scène pour vraiment décoller. Et j'ai pas grand chose à en dire de plus...


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MessagePosté: 18 Fév 2020, 10:05 
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Le film réussit assez admirablement ses deux projets: le film de prétoire, qui passionne car Demoustier nous met dans la peau des parents et des jurés (rongés par le doute), ET le portrait de l'adolescence, qui fait froid dans le dos, et qui est résumé par cette question terrible, "Que savons-nous de nos adolescents, de leurs vies?". J'ai trouvé le film franchement captivant de bout en bout, de ce premier plan très hanekien jusqu'au double final, très réussi lui aussi.
D'abord ce verdict qui ne résout en rien l'affaire (le doute est toujours bien là), puis ce geste (le bracelet), dont l'ambiguïté peut induire plusieurs interprétations. Me gusta.


Après, le film est quand même un peu trop "froid" (voire "plat") pour être totalement à fond, mais pour moi c'est vraiment une bonne surprise.

Gros 4/6

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MessagePosté: 18 Fév 2020, 10:13 
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Arnotte a écrit:
résumé par cette question terrible, "Que savons-nous de nos adolescents, de leurs vies?"


Le propos est tenu tel quel par l'avocate, ce qui est un aveu d'échec de la mise en scène à mon sens.

Arnotte a écrit:
ce premier plan très hanekien


Exactement. Mais je trouve que par la suite le film n'arrive jamais à se hisser au niveau de cette référence.

Arnotte a écrit:
jusqu'au double final, très réussi lui aussi.
D'abord ce verdict qui ne résout en rien l'affaire (le doute est toujours bien là), puis ce geste (le bracelet), dont l'ambiguïté peut induire plusieurs interprétations. Me gusta.



Sur ce plan final
J'ai pensé pareil que toi, mais ma femme m'a dit que le perso a ce même bracelet à la cheville lors de la séquence d'ouverture, ce qui atténue la portée de ce geste final et son ambiguïté


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MessagePosté: 18 Fév 2020, 10:51 
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Jerónimo a écrit:
Le propos est tenu tel quel par l'avocate, ce qui est un aveu d'échec de la mise en scène à mon sens.

Moui, pas forcément. C'est vraiment un film de "parole" donc ça ne me gêne pas.

Jerónimo a écrit:
Exactement. Mais je trouve que par la suite le film n'arrive jamais à se hisser au niveau de cette référence.

En effet, mais ce n'était pas spécialement son intention apparemment (de faire du Haneke).

Jerónimo a écrit:
Sur ce plan final
J'ai pensé pareil que toi, mais ma femme m'a dit que le perso a ce même bracelet à la cheville lors de la séquence d'ouverture, ce qui atténue la portée de ce geste final et son ambiguïté

Dans le premier plan on voit en effet qu'elle a un bracelet, mais rien n'indique que c'est le même qu'elle (re)met à la fin..
Et quand bien même ça ne change rien c'est le geste qui compte:
- soit elle le met pour se souvenir de son amie assassinée ("je ne t'oublierai jamais toi ma copine qui s'est fait butée")
- soit elle le met comme pour porter, tel un fardeau pour la vie, sa culpabilité..
(- soit les deux...)

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MessagePosté: 18 Fév 2020, 21:31 
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Arnotte a écrit:
dont l'ambiguïté peut induire plusieurs interprétations.
D'ailleurs j'ai trouvé la prise de parole finale dans le box sur-écrite dans son ambigüité. Ce n'est plus alors une ambigüité qui vient de la friction de deux gros blocs de potentialité (les preuves qu'elle l'a fait vs. les preuves qu'elle l'a pas fait) mais une ambigüité écrite, une ambigüité qui vient de mots tous pesés au trébuchet pour pouvoir être interprétable dans les deux sens. Une réplique comme ça, ça va. Trois répliques d'affilée, c'est too much.

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MessagePosté: 13 Mar 2021, 21:03 
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Billy Budd a écrit:
Hâte.

Dans un avion à la fin de l’année.


Finalement, ce soir sur canal.

J’ai trouvé cela excellent.

Mon avis inutile du jour.


Edit : j’ai enchaîné sur Acusada, film argentin dont le Dumoustier est un remake. Ben heureusement que j’ai commencé par La fille au bracelet, car je ne l’aurais jamais vu si j’avais commencé par l’autre.

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MessagePosté: 25 Mar 2021, 22:22 
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Film de procès assez prenant, admirable par moments, manipulateur par d'autres, mais avec une belle tension sur la fin, et une vraie démonstration (peut-être facile) du ridicule de la machine judiciaire (v'là les questions, par moments). Pour ma part j'aime beaucoup le jeu de la jeune actrice. Ca reste cependant infiniment moins fort que l'admirable Une intime conviction.
Après, concrètement, une fois le couteau retrouvé, y a plus rien dans le dossier. Ah si, elle est gauchère, comme le tueur...

4/6

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MessagePosté: 17 Déc 2023, 10:17 
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Vu l'autre jour et carrément oublié d'en parler.

Parce que je n'ai rien à rajouter à ce qui a été dit.

Le premier plan est effectivement le plus fort en termes de mise en scène, dans la façon dont la justice vient troubler le beau tableau familial, et le projet d'un film de procès limités aux témoignages plaçant le spectateur comme juré est bien tenu et laisse planer le doute, mais le récit aurait gagné à filer l'idée véhiculée par ce premier plan et donc davantage travailler le trouble au sein de la famille qui, à l'exception d'une phrase dans le témoignage de la mère, semble relativement inexistant. Heureusement qu'il y a ce dernier plan qui renvoie au titre pour donner un peu de consistance à cette fin sans finalité mais sinon c'est un peu léger (le découvrir après Anatomie d'une chute, qui a beaucoup de points communs mais se fait infiniment plus dense, n'aide évidemment pas).

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