oui, déception aussi pour ma part, mais moins importante que Bliss (alors je suis sans doute un vendu... mais bon, j'irai pas au-delà de 3-4/6).
techniquement, c'est très beau, j'étais curieux de voir quelle solution horizontale et lignes droites avait été trouvée au style résolumment vertical et tordu de Matsumoto. Eh bien la solution est plutôt chouette dès qu'il s'agit d'action, avec des angles vertigineux, des effets de caméra très sympas (ma palme va à la première scène d'action, qui finit sur un camion).
Le souci vient d'ailleurs et, en gros, c'est le montage. Les séquences s'enchaînent toutes bizarrement, sur une rythmique assez déroutante. Elles sont construites comme des unités de sens, portées par une dynamique interne souvent en crescendo, qui est soutenue par la musique, mais toute ou presque finissent en eau de boudin et on repart sur un début plus lent. Toutes les scènes d'action sont ainsi gâchées: ça part, ça monte, ça monte, ça promet grave, ça bondit ou ça hurle--et boum, c'est brisé et ça repart tout en bas. Forcément, c'est frustrant.
Ensuite, il y a de vrais problèmes de scénario. Arias a voulu condenser (enfin, 1h51 quand même... c'est trop long, d'ailleurs) les trois tomes en gardant tous les personnages. Du coup, les mômes sont malheureusement moins présents et mécaniquement, l'émotion est moindre, voire absente. Pourtant, le manga était poignant, les mômes étaient extrêmement touchants, on avait envie de leur donner l'affection dont ils manquent cruellement.
Là, Arias semble s'en tenir à la dichotomie qu'annoncent les prénoms (Blanc/Noir), et résume le tout à une lutte contre le côté obscur de la force. Toute la dimension humaine et terre-à-terre, qui était frappante dans l'univers tout de guingois de Matsumoto, avec ses gamins bondissants mais finalement très terriens, cède la place à un truc beaucoup plus volatil, spirito-chaipaquoi, qui ne passionne pas.
Autre chose: Matsumoto s'assumait grotesque. La solution très réaliste du graphisme atténue cette dimension et rend parfois le grotesque (les costumes des trois tueurs, par ex) plus encombrant que dans le manga.
Mais ça reste plus qu'honnête malgré tout. Même s'il est clair qu'à choisir, il vaut absolument mieux lire le manga (qui, j'espère, sera réédité pour l'occasion), qui est un vrai chef-d'oeuvre -- quand cet anime n'est qu'un hommage sympa.
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