Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Nuages d'été (Mikio Naruse - 1958)
https://forum.plan-sequence.com/nuages-ete-mikio-naruse-1958-t5743.html
Page 1 sur 1

Auteur:  Blissfully [ 25 Jan 2007, 21:33 ]
Sujet du message:  Nuages d'été (Mikio Naruse - 1958)

Image

Un journaliste s'installe à la campagne pour rédiger un article sur les paysans de la région d'Atsugi. Il fait alors la connaissance de Yaé, une veuve qui va lui conter l'histoire de sa famille.

Narboni dans les bonus dit que le film est quasi incompréhensible sans avoir à côté un arbre généalogique de tout ce dont on parle...je dois dire, pour m'être tapé 2 fois les 25 premières minutes que c'est assez juste (et assez décourageant). Ici du Naruse en extérieur, pas de caméra centrée sur un couple mais une mini-saga familiale sur un Japon rural qui s'étiole, parfaitement ennuyeuse à mes yeux même si ça reste assez splendide du point de vue de la forme (en couleurs) et de tous les manuels d'histoire du ciné que je salue ici. Je sais pas trop comment me procurer les autres Mikio par contre.

2/6

Auteur:  Bub [ 30 Juil 2008, 22:24 ]
Sujet du message: 

Image

(J'ai pas trouvé l'affiche, alors je mets cette image, trouvée sur un blog tirée d'un scène que j'ai trouvée superbe)



Première remarque, le film est beau.
Pourtant, au départ, c’est vrai, même si les couleurs sont chatoyantes, on se demande si ça n’affadit pas un peu l’ensemble, en lui donnant un côté plus commun que nuages flottants par exemple.

Mais une fois immergés dans ce cadre, elles finissent par nous envahir et on se laisse mener tranquillement dans ce très beau drame social, racontant la vie d’une famille de paysans en plein période d’exode rural.
Tout y est finement analysé et illustré, d’une réforme agraire au changement de mode de vie de la population, jusqu’au ressneti de chacun dans une histoire complexe où se multiplient les personnages et les situations.

(Pour les personnages, c'est pourtant très simple, Bliss! Y a le père, Wasuke. Il a trois enfants, Hatsuji, dit Hatsu, qui exploite encore des terres et va épouser une feme dont la mère a été chassée de l'exploitation par le gand père, c'est à dire le père deWasuke. Le deuxièmefils, dont je me souviens plus le prénom, est employé de banque dans la ville proche. Il est célibataire. Ensuite, il y a le dernier fils, Shinji, dit Shin, que le père essaie de faire épouser la fille de ses voisins pour qu'il hérite de terres malgré la réforme. Tu ajoutes à ça la soeur de Wasuke, Yae, qui a presque une relation avec un journaliste. Et je crois que tu comprends tout)

La progression du film est aussi intéressante lorsque l’on passe discrètement de cette histoire d’enfants qui veulent quitter leur village au drame touchant d’un père paysan devant vendre ses terres.

Néanmoins, cela reste beaucoup moins poignant que Nuages d’été, et certaines choses m’ont plus ou moins saoulé. Comme par exemple ce thème répété du film sur le changement d’époque. Lorsque c’est dû à un changement législatif, comme pour le cas de la réforme agraire, d’accord, quand c’est dû à un changement des rapports sociaux, comme pur le cas du rôle de l’épouse, qui ne vit plus chez la famille mais avec le mari, d’accord, mais parfois, ça vire à la simple prise en compte des changements de mœurs, voire simplement à du « il faut vivre avec son temps »… Et là, j’adhère plus du tout, je trouve ça triste un si beau film qui passe si proche de la bonhommie.
Du coup la fin, avec le père qui était dramatiquement touché par la nécessité de vendre ses terres, devient très conne quand on apprend qu’il n’est pas triste, parce que les temps ont changé et qu’il doit s'y faire… (surtout, qu’au final, il l’a pas fait pour ses enfants, mais à cause du « temps »)

C’était sa résistance qui était belle et son drame aurait été beau, mais l’acceptation, non… Même si c'est pour montrer comment il peut le vivre, par souci de réalisme sur ce vieux bonhomme, ça 'a aucun intérêt ni esthétique ni éthique (d'autant que ce n'est pas plus réaliste de le lui faire accepter. Surtout au vu de la manière dont il s'apprêtait à le vivre). Là où un Visconti aurait dit "Nous sommes des guépards", où un Coppola aurait dit "Nous sommes chez nous ici" Naruse nous dit "il faut accepter…"

Grosse déception pour ma part de voir une morale qui n’est pas à la hauteur de sa superbe illustration.
Au moins, la force et la motivation de la belle-fille (complètement à contre-courant, elle) nuancent ce constat et achève le film par un note forte. 4,5/6

Page 1 sur 1 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/