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There is no direction (Sarah Bertrand - 2005)
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Auteur:  Zad [ 16 Nov 2006, 15:53 ]
Sujet du message:  There is no direction (Sarah Bertrand - 2005)

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Armée de sa caméra super 8, Sarah Bertrand nous entraîne à la rencontre de quelques-uns des plus grands cinéastes d'aujourd'hui (Abel Ferrara, Hector Babenco, Bernardo Bertolucci, Larry Clark, Stephen Frears, Emir Kusturica, Denys Arcand, Fred Wiseman, Benoît Mariage, Philippe Grandrieux, Jonas Mekas, Monte Hellman, Alejandro Chomski, Spike Lee, Nuri Bilge Ceylan, Youssef Chahine, Francis Ford Coppola, Mike Figgis, Shekhar Kampur, Sanjay Leela Bhansali, Yash Chopra...). D'un pays à l'autre, d'un visage à l'autre, la même question résonne: que ressent-on lorsque l'on est cinéaste ?


WHEN YOU HAVE TO SHOOT, SHOOT, DON'T TALK



Le 9 mai 2005, la compagnie Kodak annonçait son intention de cesser la production de pellicule Kodachrome pour le Super 8 mm. Le rappel n'est pas anodin: There is no direction se pose, à son aune, comme un objet filmique paradoxal, à la fois rescapé d'une esthétique en voie de disparition, désormais rattachée aux archives et à l'expérimental, et témoignage à vif du paysage mondial du cinéma contemporain. Pendant trente-cinq minutes de sons non-synchrones, au magnéto, d'une si familière image tremblée, couleurs saturées, contrastes affirmés, lumière fuyante, Sarah Bertrand court après les étoiles filantes d'une cinéphilie souvent audacieuse, volontiers confidentielle, et sans cesse réaffirmant son plaisir et son besoin de filmer. En résulte une suite d'aphorismes plus ou moins heureux (on préférera la joie simple d'un Wiseman, par exemple, à la pose métaphorique et pompeuse d'un Arcand) et de rencontres tantôt réussies (Grandrieux), tantôt avortées (Godard), qu'on suit sourire aux lèvres. Si le montage est régulièrement tenté par le confort de l'enfilade de maximes goguenardes, il conserve toutefois un atout copieux dans sa manche, lui permettant au final de reprendre le dessus, en l'intenable personne d'Abel Ferrara, concentré d'énergie pure, véhicule narratif en ébullition et infatigable machine à pondre des formules impérissables — toutes choses déjà ressenties dans l'excellent Abel Ferrara, not guilty de Rafi Pitts. Montagne russe vivante, Ferrara lance le fragile There is no direction sur ses rails d'errance sidérée. Pour sûr, Sarah Bertrand lui doit beaucoup.

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