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Pulsions (Brian de Palma, 1980)
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Auteur:  Cosmo [ 22 Mai 2006, 14:58 ]
Sujet du message:  Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Ce "classique" de de Palma manquait à ma culture, voila qui est réparé... A moitié, puisque vu sur une petite télé, en vf, et dans la copie dvd zone 2 (il me semble me souvenir qu'il y a un problème avec la version proposée, non ?)...

Malgré la taille de la télé, je reste subjugué par la mise en scène, notamment bien entendu celle de la fameuse scène de l'ascenseur, dont on m'avait tant parlé...

En revanche, le scénario... Pffffiou. Autant j'aime beaucoup les thèmes ressassés et les détails autobiographiques, autant la fin est lamentable. Une résolution d'intrigue bidon, du genre "ah ben oui, c'est lui le tueur ?", qui ne surprend pas du tout, tombe totalement à plat, etc.

Reste le côté ultra sulfureux, presque choquant (comme dans Body Double, que je trouve 1000 fois supérieur).

2/6, tant la fin m'a déçu.

Auteur:  Ozymandias [ 22 Mai 2006, 15:00 ]
Sujet du message: 

Certains plans n'apparaissent pas dans la version zone 2, censurée donc.

Auteur:  Cosmo [ 22 Mai 2006, 15:01 ]
Sujet du message: 

Ozymandias a écrit:
Certains plans n'apparaissent pas dans la version zone 2, censurée donc.


Ah merde, il me semblait bien qu'il y avait un truc du genre.

Bon, pas grave, en même temps. Je m'en fiche un peu.

Auteur:  Zaphod [ 22 Mai 2006, 18:02 ]
Sujet du message: 

Il y a effectivement quelques plans (très courts) qui manquent à la copie zone 2.
En fait ce sont des plans qui sont raccourcis de quelques secondes par-ci par là et quelques dialogues qui changent.
C'est regrettable, mais ça ne change pas l'avis que l'on peut se faire du film.

Pour le film, perso j'adore.
C'est mon de Palma préféré après Phantom of the Paradise.
Le film est une suite de scènes plus jouissives les unes que les autres.

Après c'est un scénar pretexte, mais le reste est tellement bon et fort que ça passe très bien à mon gout.
Tout passe par l'aspect visuel et la maitrise du montage (car l'histoire seule en serait incapable).
C'est maitrisé dans les moindres détails mais on n'a pas le temps de s'en rendre compte tellement ça s'enchaine vite et tellement la tension est forte.

Je trouve que de Palma n'est jamais aussi bon que quand il est excessif... et ici il l'est assurément.

Auteur:  Mister Zob [ 23 Mai 2006, 16:50 ]
Sujet du message: 

DRESSED TO KILL for ever. :P

J'adore. C'est un des films qui ont droit systématiquement à leur zobséance annuelle. C'est donc forcément un putain de chef-d'oeuvre.
La petite zobcritique... d'il y a 3 ans presque jour pour jour ! :o

Auteur:  Cosmo [ 14 Jan 2013, 14:33 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma)

Seconde vision, cette fois dans de meilleures conditions (édition uncut en blu-ray) et sur une meilleure télé. Les quelques ajouts (la foufoune d'Angie, les plans gores) ajoutent du sulfureux au film, lui donnent plus d'homogénéité, une cohésion plus forte entre la forme et le contenu. Mais ça reste toujours aussi mal joué (Keith Gordon est insupportable) et con niveau histoire. Je passe quand même à 3/6, parce que la mise en scène prend une putain de tournure lorsqu'elle n'est pas recadrée n'importe comment par MGM.

Auteur:  Film Freak [ 18 Juin 2018, 00:02 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma)

Énorme surprise que la redécouverte de ce film que j'avais trouvé globalement bidon la première fois, il y a au moins 12 ans, comme un remake cheapos de Psychose et qui m'est apparu comme un exercice de style particulièrement probant cette fois-ci, davantage une perversion du modèle qu'un hommage comme pouvaient l'être Sisters et Obsession.

SPOILERS

Dès la première séquence, t'as l'impression d'être devant un film qui va faire du sous-texte du Hitchcock le texte de celui-ci. On refait la scène de la douche sauf que cette fois, c'est une cougar qui se masturbe carrément, sauf que ce fantasme est interrompu par un viol et le tout n'est qu'un rêve illustrant la vie sexuelle non-épanouie du personnage. Et le film de jouer par la suite les chaises musicales avec les archétypes du film de 1960 (le psy est le tueur souffrant de dédoublement de personnalité et se déguisant en femme, le fils introverti est un gentil) ou en modernisant les protagonistes par une sexualité mise en avant qui se fait carrément progressiste (la première victime n'est pas une criminelle mais une femme qui ne cherchait que l'épanouissement sexuel, le nerd n'est pas un tueur mais un apprenti détective, l'enquêtrice n'est pas la soeur de la défunte mais...une pute, même le rapport à la transexualité est plutôt bien traité, malgré les tendances homicidaires :mrgreen:).

Derrière la vulgarité assumée du film, il y a une pertinence dans la relecture qui fait qu'on est pas dans le fétichisme creux. Ça apporte quelque chose, contrairement à Obsession. Mais quand bien même il serait creux, quelle mise en scène! Putain, tenir presque dix minutes muettes sur une MILF qui veut se faire troncher et traque un inconnu dans un musée ou oser ce découpage, ces gros plans, ces effets de lumière et ces ralentis durant la scène de l'ascenseur, c'est quand même fort. De Palma avait à l'époque une maîtrise du too much qui était juste jubilatoire. Là ce n'est plus du cinéma de voyeur, c'est du cinéma de jouisseur.

Je me serai passé de l'épilogue, longuet lui pour le coup, avec cet ultime retournement à la con (faut qu'il arrête les "en fait c'était un rêve!", Brian) mais sinon c'était bonnard.

Auteur:  Mickey Willis [ 31 Juil 2019, 22:57 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Revu mais c'est comme si je le découvrais tant je m'en souvenais pas. Et oui franchement déçu par cette dernière que je trouve incompréhensible et qui fait pour le coup tomber le film dans le vulgaire alors que jusqu'ici, comme tout De Palma majeur, la mise en scène emportait tout.

L'histoire est très simple finalement et je trouve qu'il lui manque quelque chose par rapport à Obsession qui nous traînait dans les traumas et la psyché des personnages. Ici ça aurait pu être le cas mais en réalité on perd cette dimension, au profit d'exercices de style tels qu'effectivement la scène du musée ou la poursuite dans le train (avec encore une longue scène muette avec le flic dans le wagon, et la lumière qui disparaît toutes les 5 secondes... Il se passe rien et c'est captivant) tout de même assez réjouissants.

Tant que j'y suis dans ma (lente) rétro, j'hésite à me matter Body Double que j'avais moyennement aimé (et qui est rangé avec Pulsions et Obsession dans le livre de Luc Lagier)... J'ai envie de passer direct à Carrie et Blow Out que je rêve de revoir !

Auteur:  Déjà-vu [ 01 Aoû 2019, 07:41 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Mickey Willis a écrit:
Tant que j'y suis dans ma (lente) rétro, j'hésite à me matter Body Double que j'avais moyennement aimé (et qui est rangé avec Pulsions et Obsession dans le livre de Luc Lagier)... J'ai envie de passer direct à Carrie et Blow Out que je rêve de revoir !

Mec qui veut faire l’impasse sur le meilleur De Palma.

Auteur:  Mickey Willis [ 01 Aoû 2019, 08:39 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Ah non j’ai revu Phantom of the Paradise

Auteur:  Déjà-vu [ 01 Aoû 2019, 08:46 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Il y a douze meilleurs De Palma.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mar 2020, 23:00 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma)

SPOILERS

Rien à ajouter à la critique de Bob ci-dessus. Gros plaisir que cette réinvention de PSYCHO comme BODY DOUBLE réinventait FENÊTRE SUR COUR. Ludique, osé, méta, plein de retournements scénaristiques et thématiques, riche en fausses pistes (tout le délire sur Angie Dickinson qui perd sa bague, la maladie vénérienne...), truffé de plans à la lentille fendue, une scène sur deux est un morceau de bravoure.

Je me demande malgré tout à quel point on est censé capter dès la première scène que Michael Caine est la tueuse. L'héritage du Hitchcock, le titre, le côté grillé du maquillage laisse penser que oui mais si ça se trouve en 1980 y a des gens qui étaient en mode Mind: blown à la fin...

Auteur:  Billy Budd [ 29 Mar 2020, 00:55 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Body Double « réinvente » d’abord Vertigo.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 29 Mar 2020, 08:10 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Billy Budd a écrit:
Body Double « réinvente » d’abord Vertigo.
Oui oui, il remixe les deux quoi.

Auteur:  elmergantry [ 30 Avr 2020, 10:20 ]
Sujet du message:  Re: Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Revu avec beaucoup de plaisir aussi.

Comment résister à la scène virtuose du musée ? J’avais oublié la manière dont De Palma utilise les œuvres d’art dans cette scène quasi muette, comment il s’amuse avec pour en faire une espèce de voix off silencieuse du personnage féminin, avec beaucoup d’humour.

Trois œuvres sont convoquées. Dans l’ordre d’apparition :

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Il s’agit de la statue de Diane, déesse de la chasse par l’artiste Auguste Saint-Gaudens. D’emblée on est prévenu : Kate l'héroïne n’est pas simplement venue dans ce musée pour admirer des tableaux et des sculptures, ce que la suite va confirmer.

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C’est une peinture de l’artiste Alex Katz nommée West interior et qui représente sa femme. Aussi brune que Kate est blonde, elle est pensive comme elle, elle se souvient peut-être aussi de ses années passées, quand elle flirtait avec les garçons, leur tentative maladroite pour la séduire puis son devenir maman… autant de pensées qui sont en correspondance avec ce que voit Kate de sa place : le très jeune couple qui se tripote, le dragueur aux gros sabots, l’autre couple avec l’enfant qui trépigne d’impatience.

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Il s’agit d’une peinture de Tommy Dale Palmore intitulée Reclining nude. Inutile de souligner ce que ce gorille et sa position lascive représentent dans la psyché de l’héroïne, ça paraît assez évident. D’ailleurs, le mot que Kate inscrit dans son carnet dans le plan suivant celui du tableau est : nuts !

En tout cas, les peintures choisies ici par De Palma ont du style, rien à voir avec l’espèce de croûte qui fascine tant Madeleine dans la scène du musée de Vertigo. Comment dans un film si beau visuellement Hitchcock a-t-il pu laisser passer ça ? Comment peut-on croire qu’un tel tableau figure dans la collection du musée ? Ca m’a toujours interpellé.

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Il s’agit d’un tableau exécuté par John Ferrer, designer également dans Vertigo de la séquence du rêve, l’autre faute de goût du film, qu’Eric Rohmer évoquait dans sa critique, parue aux cahiers en mars 1959, en termes suivants : « « un rêve dont, je l’avoue, les schémas clinquants détonnent avec la grâce sobre des paysages vrais ». Tout est dit.

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