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Pig (Michael Sarnoski, 2021)
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Auteur:  bmntmp [ 23 Juil 2021, 09:17 ]
Sujet du message:  Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Le pitch est marrant, en forme de variation sur le thème éculé du film de rétribution : Cage, jouant un marginal vivant dans les bois aux abords de Portland, se fait voler son cochon qui lui sert à trouver des truffes. Le voilà qui retourne en ville, où il a été un chef respecté, pour le récupérer. Le cochon est un macguffin dont le caractère absurde jouerait sans doute en faveur du "message" du film s'il y avait ne serait-ce qu'un peu de talent derrière la caméra.
L'interprétation de Cage lui vaut les éloges de la presse, et il est inhabituellement subdued, contenu dans le film, même si à l'évidence, quand il jouerait la carte de la sourdine, il ne peut s'empêcher en fait d'en faire des tonnes. Il est pas mal.
Le problème est que le film est extrêmement lourd, ponderous, c'est le genre de film où chaque ligne de dialogue est pesamment prononcée, entrecoupés de lourds silences, où les rares moments où il y a de la musique, ce sont des scies de musique classique qui retentissent à nos oreilles (ici par exemple l'air des clochettes de Lakmé). Dans le style, on n'est pas loin du cinéma dévitalisé, affecté de S. Craig Zahler. Le filmage, qui fait dans la rétention, au lieu de paraître astucieusement minimaliste paraît pauvre dans ses détails. Ainsi quand l'acolyte de Cage, un jeune trentenaire qui lui rachète ses truffes, lui fait à manger et s'excuse de la qualité de son petit déjeuner, la caméra reste au-dessus des assiettes comme si ça demandait trop d'effort à l'équipe du film de cuisiner un vrai truc.
Plus tard, il rend visite à sa mère en fin de vie en maison de retraite, qui est figurée par une sonde ou une couverture floue. Le film est toujours allusif, de manière commode et superficielle.
ça se prend très au sérieux, c'est parfois franchement grotesque (une description de combats clandestins complètement débile et prétentieuse) mais les efforts n'ont pas été faits. Pourtant il y avait un film intéressant dans cette description de Portland, devenue un des bastions alternatifs de l'Amérique. Pour ce qui est de la représentation du deuil, d'une tristesse comme insondable, Cage a fait mieux dans des séries B/Z où les réals faisaient finalement preuve de plus d'imagination, n'en déplaisent aux critiques généralement pas trop mauvaises pour une fois (comme cela était arrivé pour le raté Joe de David Gordon Green). Je pense notamment au touchant A Score to Settle.

Note : Pour l'anecdote, la co-star de Cage joue un jeune homme prénommé Amir, d'origine vraisemblablement iranienne (son père dans le film s'appelle Darius). Alex Wolff vient d'une famille huppée de Manhattan, ce qui finalement correspond un petit peu à son rôle dans le film (à une échelle bien moins grande).

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 27 Oct 2021, 22:14 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Je ne savais rien du film avant de le voir hormis que c'était une sorte de JOHN WICK porcin. Je me doutais que ça n'allait pas défourailler à tout va mais bon... En tout cas la critique du Monde parlait d'un "film noir inclassable".

En fait c'est carrément pas un film noir, ou alors à peine, mais bien un drame. Et un drame assez lourd en effet, dont on ne sait jamais trop s'il est hyper dense ou hyper fumeux. J'ai un peu somnolé pendant le film donc ça n'a pas aidé mais j'avoue ne pas avoir compris grand chose à l'intérêt de cette histoire, ce que le personnage de Cage était censé régler, ni comment tout ce petit milieu culinaire de Portland s'agençait. Trop de "Par contre pas compris", comme dirait Art Core: la femme de Cage c'était qui en fait ? Celle qui sort avec Adam Arkin et qui est dans le coma ? Et de quel droit Cage a le droit de cuisiner pour Arkin à la fin alors que celui-là l'a mis dehors juste avant ? Bref, trop de moment où je comprend sincèrement pas ce qui se passe.

Après je dois reconnaître au film une vraie originalité, aussi bien dans le choix du sujet que dans le milieu dépeint, c'est pas du tout cookie cutter. Mais bon, de là à rendre ça pertinent ou passionnant... En fait plus je pense au film plus il baisse dans mon estime, comme si le vernis intrigant se craquelait.

Auteur:  Arnotte [ 27 Oct 2021, 22:52 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Bien bien chiant comme film. Impossible de se soucier une seconde du sort de ce cochon, du perso principal, du perso secondaire, de l’histoire… Balek total. On perçoit la tentative d’originalité mais c’est juste zarbi et on ne croit en rien. Le meilleur moment du film c’est quand Robin se décide enfin à LAVER ses PUTAIN de TACHES de sang qu’il a sur la gueule.

Si vous espériez un comeback de Nicolas Cage dans un grand rôle dans un super film, détrompez-vous…

Auteur:  Film Freak [ 27 Oct 2021, 23:56 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Et bé j'étais vaguement curieux vu les bons échos, vous m'avez calmé.

Auteur:  scienezma [ 28 Oct 2021, 01:55 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

ben mon cochon

Auteur:  Art Core [ 28 Oct 2021, 09:13 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Qui-Gon Jinn a écrit:
. Trop de "Par contre pas compris", comme dirait Art Core: la femme de Cage c'était qui en fait ? Celle qui sort avec Adam Arkin et qui est dans le coma ? Et de quel droit Cage a le droit de cuisiner pour Arkin à la fin alors que celui-là l'a mis dehors juste avant ? Bref, trop de moment où je comprend sincèrement pas ce qui se passe.


lol :mrgreen:

Auteur:  bmntmp [ 28 Oct 2021, 10:31 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

La critique si j'en crois allocine (que mon Mac transforme en hallucine) est quand même sacrément à côté de la plaque. Ainsi Ostria qui parle de l'incursion du cinéma de Reichardt dans le cinéma mainstream : on a ici une petite série b prétentieuse sundancienne comme on aime bien dire.

Auteur:  Abyssin [ 28 Oct 2021, 23:07 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Qui-Gon Jinn a écrit:
. Trop de "Par contre pas compris", comme dirait Art Core: la femme de Cage c'était qui en fait ? Celle qui sort avec Adam Arkin et qui est dans le coma ? Et de quel droit Cage a le droit de cuisiner pour Arkin à la fin alors que celui-là l'a mis dehors juste avant ? Bref, trop de moment où je comprend sincèrement pas ce qui se passe.
Je mettrais en spoiler demain mais c'est sincèrement pas le film trop complexe à comprendre. Bon allez une petite explication car ça m'a fait rire
La vieille dans le coma c'est la mère du jeune distributeur de truffes. Tu n'as rien à savoir de plus sur la femme de Cage qui elle est morte il y a plusieurs années et que c'est ce qui a poussé à Cage, rongé par la tristesse, de vivre en ermite dans les bois


bmntmp a écrit:
La critique si j'en crois allocine (que mon Mac transforme en hallucine) est quand même sacrément à côté de la plaque. Ainsi Ostria qui parle de l'incursion du cinéma de Reichardt dans le cinéma mainstream : on a ici une petite série b prétentieuse sundancienne comme on aime bien dire.
Ouais j'ai vu cette critique, ça m'a fait rire aussi.

Bien aimé pour ma part, film inclassable entre le thriller cuisinier et le film métapphyisque qui parle assez subtilement de la mort, de l'attachement à l'humain ou de l'animal. C'est sans cesse surprenant et Nicolas Cage a rarement été aussi touchant sur grand écran. Je développerais plus tard mais petit coup de coeur. J'aime bien comment Sarnoski déjoue les attentes du revenge movie qu'on s'apprête à voir et la manière dont il repousse la violence à chaque fois.

Auteur:  bmntmp [ 29 Oct 2021, 00:35 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Dire que tu t'attends à un bain de sang ou à une vengeance, qui ne se produit pas, je ne vois pas en quoi ça peut constituer un argument en faveur du film (dire que la violence est repoussée alors qu'on a droit à une scène de baston masochiste gratuite - ce qui veut dire sans intérêt narratif ou de mise en scène, c'est faux de surcroît). Mais bon.
D'autant plus que Nicolas Cage se fait voler son cochon, qu'il essaie de retrouver. Sa famille n'a pas été tuée et violée en même temps. En fait le film est aussi ridicule que son postulat, dont il pourrait faire quelque chose de plus fun. Le truc le plus fun qu'il fait, c'est la réplique de Cage qui dit "je me souviens de tous les repas que j'ai concoctés et de tous les clients à qui je les ai servis" digne de la pire série Z , sauf que le film se prend au sérieux et apparement semble pris au sérieux.

Auteur:  Abyssin [ 29 Oct 2021, 08:43 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

bmntmp a écrit:
Dire que tu t'attends à un bain de sang ou à une vengeance, qui ne se produit pas, je ne vois pas en quoi ça peut constituer un argument en faveur du film (dire que la violence est repoussée alors qu'on a droit à une scène de baston masochiste gratuite - ce qui veut dire sans intérêt narratif ou de mise en scène, c'est faux de surcroît).
Citation:
Disons que le film déjoue 'lattente de facilité du revenge movie pour se reposer sur la psychologie des personnages. Le gros atout du film c'est justement l'épaisseur de ses personnages. L'histoire du cochon, ce n'est qu'un MacGuffin (autant ridicule qu'il soit sur le papier) pour déplier son petit théatre crépusculaire. Le personnage de Cage est remarquablement construit mais bien aimé le soin apporté aux personnages secondaires avec une mention pour le fils vendeur de truffes. On va être clair, tu ne sais pas sur quel pied danser, on ne sait pas vraiment où ça va et je trouve que le film décolle et m'enchante particulièrement à partir de la scène du resto avec son ancien commis. Là où je suis OK avec toi, c'est que ce premier film repose un peu sur quelques tics Sundance même si il y a une vraie séduction dans sa mise en scène. Bien aimé les lents travellings comme celui de la fin quand Cage rentre chez lui.


bmntmp a écrit:
sauf que le film se prend au sérieux et apparement semble pris au sérieux.
Le souci quand je te lis, c'est que tu prends le film pour une série B ou un revenge movie alors qu'il est tout sauf cela. Ceux qui s'attendent à un John Wick avec un cochon vont être vachement déçus. C'est un joli film qui raconte l'histoire d'un mec cabossé par la vie qui ne lui a pas fait de cadeaux et hanté par la mort de ses proches. Je le répète mais c'est vraiment une des meilleures performances de Cage. Il est impressionnant de force tranquille, on sent le gars traumatisé mais sans en faire trop. Le bloc de mystère qu'il est au début et se révèle petit à petit est fascinant. C'est vraiment un beau film envoutant où tu te laisses porter par ses personnages et l'ambiance crépusculaire. Sarnoski arrive parfaitement à faire passer l'importance des liens et l'affection que peut avoir un homme avec son entourage : famille, amis, animaux de compagnie...Bref ça vaut largement son buzz, curieux de voir ce que le mec va nous pondre après ce premier film. Il a une patte et un univers singulier.

4/6

Auteur:  bmntmp [ 29 Oct 2021, 10:36 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

C'est un Nicolas Cage movie traditionnellement désargenté comme il en apparaît trois fois par mois, mais on est dans la veine intimiste, qui se veut sérieuse à la Joe mais avec des détails de série B comme cette baston, ce méchant de pacotille, dont la violence est en effet, comme désamorcée. En lisant les critiques du film, j'ai l'impression que la critique y a vu une sorte de Cockfighter de Monte Hellman alors que... mais bon je trouve déjà le Hellman surestimé mais ça me donne envie de le revoir pour me refaire une idée.

Auteur:  Abyssin [ 29 Oct 2021, 11:27 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

bmntmp a écrit:
C'est un Nicolas Cage movie traditionnellement désargenté comme il en apparaît trois fois par mois, mais on est dans la veine intimiste, qui se veut sérieuse à la Joe mais avec des détails de série B comme cette baston, ce méchant de pacotille, dont la violence est en effet, comme désamorcée.
Oui, c'est plus dans la veine de Joe. Pas du tout d'accord avec ton Nicolas Cage movie. Honnêtement, avant de rentrer dans la salle, je m'attendais à un délire bien perché comme Mandy, une série B délirante vu le pitch, mais c'est totalement l'opposé. Sur la violence désamorcée, dans la scène du méchant par exemple, tu t'attends à un affrontement badass mais on atterit finalement à un truc très "civilisé" où la psychologie des personnages prend le dessus et le dénouement est très simple. Le déroulé du film est finalement très sobre, on accroche ou pas, mais Sarnoski mise tout sur l'atmosphère et la psychologie + traumatisme des personnages. Donc ouais plus Joe que Mandy. Faut pas s'attendre à un film d'action, ça c'est clair.

Auteur:  Déjà-vu [ 11 Jan 2022, 22:14 ]
Sujet du message:  Re: Pig (Michael Sarnoski, 2021)

Après le départ de Jeff Nichols, Paramount tient le réalisateur du prochain A Quiet Place.

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