Forum de FilmDeCulte

If it only had a brain...

Bon, alors, Julie va me tomber dessus, mais quand même, c'est pas bien malin le Magicien d'Oz... J'avais plus tellement de souvenir de la trame, mais je m'attendais pas à ça... On est quand même très loin du dessus du panier du conte pour enfants (à des kilomètres d'un Peter Pan, ou d'Alice, par ex) et la morale est d'une connerie monumentale. Alors c'est sûr, faut sans doute le replacer dans son époque, mais ça reste quand même (aïe, le mot qui va hérisser plein de gens) pas mal réac ("There's no place like home").

Du coup, cette revoyure bouche bée (du coup, j'ai subitement peur de revoir Mary Poppins...) m'a renvoyé à ma séance de Charlie et la Chocolaterie de Burton, qui je pense a revu le film de Fleming avant de s'embarquer dans ce triste (pour moi) film.

La différence, c'est que là où le Burton m'agaçait en partie par son fond légèrement rance, le Fleming se rattrape bizarrement sur la forme (tandis que, et c'est surtout là que vont mes reproches majeurs envers Charlie, je trouve que le Burton, passée la 1è demi-heure, cumule les tares narratives - événements sur un rail - et formelles - je trouve la chocolaterie écoeurante comme une crise de foie) : les numéros de chant sont globalement très bons (d'ailleurs, autant je me souvenais fort peu de l'histoire, autant je me suis pris à fredonner les chansons immédiatement), l'histoire se laisse suivre sans trop sourciller (scénar' classique mais sans le côté "à sens unique" du Burton), les décors kitchos peuvent sans doute prêter à rire, moi je les trouve classes malgré leur désuétude (ça donne un charme), de même pour les effets spéciaux, qui ont vieilli mais ne sont pas crados, parce qu'ils fonctionnent surtout sur des trucs d'illusionnistes (entrée/sortie de champ, jeu sur les raccords - voir le cheval qui change de couleur), et puis les maquillages sont chouettes (surtout celui du lion).

Voilà, c'est une grosse sucrerie un peu dégueu et collante, mais une madeleine quand même. Un peu comme ces trucs, là, les pommes d'amour, qui sentent bon à la foire, ont de la gueule, mais pourraient tuer un diabétique et te foutent une gerbe acidulée aux lèvres en trois bouchées.

_________________

*

au passage, une page très simple mais en même temps très claire et très instructive : http://www.abc-lefrance.com/Echanges/echmagiciendoz.htm

_________________

*

Houlà, absolument pas, faut pas croire que je sois avec des oeillères hein. OK j'aime la comédie musicale mais je sais reconnaître quand un truc est nul ou neuneu hein. C'est super con le Magicien d'Oz et c'est pour ça que c'est bon. L'histoire est plutôt nulle mais comme tu l'as dit le traitement et le côté kitch sauvent le film. Ceci dit si ça a marqué l'histoire du ciné, c'est clairement pas, à mon avis, ce qui se fait de mieux en CM.

Je n'ai pas encore vu Charlie et la Chocolaterie (Mufti a fait la même analogie que toi quand je lui ai montré le Magicien la semaine dernière) mais pour tout ce que tu dis sur Oz je suis tout à fait d'accord avec toi...



Ha ben ça c'est sur, mais c'était la morale préférée du cinéma populaire US des années 40 (fin des années 30)... du moins en tout cas dans les comédies musicales c'était presque ça à tous les coups. Et le public en rafolait.

Quand tu regarde c'est la même dans Le chant du Missouri de Minnelli par exemple qui se fini pratiquement sur la même phrase. (hop un petit coup de pub: http://www.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=141)

Et puis ça se trouve aussi de énormément de contes, même Peter Pan (puisque tu prends l'exemple plus haut de ce conte) ça se fini sur ce thème, l'adaptation Disney insisite d'ailleurs beaucoup là dessus.



Je vois pas trop le rapport entre les deux à part que ce sont de com musicale, mais juste en passant, Mary Poppins au niveau de l'ambiance et de l'esthétique c'est quand même en deça de Oz, enfin je trouve. En même temps à part Chem-Cheminé et Superkalifragili... j'ai jamais accroché à Mary Poppins.



Là par contre je m'insurge, il pue trop le maquillage du lion aves ses joues qui pendouillent. Non non non, le lion c'est vraiment le pire perso du film! Quoi que Le grand Oz il est bien craignos aussi...

_________________

ok, ça me rassure

sinon, j'insiste, je kiffe le lion avec sa tronche de grand-mère velue...

_________________

*

Vu sous cet angle là effectivement on peut kiffer

Mon préféré reste le tin man en fait. J'adore sa chorégraphie.

_________________

Le film enchaine les scènes cultes, le spectacle est là et reste encore assez fascinant aujourd'hui (la sorcière à sa fenêtre regardant les singes volants à l'horizon)...J'ai du mal à comprendre comment la morale forcément simple et réductrice de ce conte puisse gacher un film en son entier... Plus généralement je trouve absurde qu'une appréciation soit radicalement transformé dès lors qu'un message n'est pas à son gout. Le cinéma c'est quand même autre chose qu'une morale ou un tract politique. Sinon on brûle Soy Cuba ou Leni Riefensthal (attention je ne mets pas Wizard of Oz dans le même panier)

Voilà c'était une petit parenthèse sur un esprit critique que je n'ai jamais vraiment saisi. Et je pense la même chose pour Polard express par exemple.

Enfin pour en revenir à Wizard of Oz, je le regarde toujours avec autant de plaisir.

Ha ben tout à fait d'accord avec ça, d'autant plus que comme dit plu haut c'était vraiment monnaie courant ce genre de morale en fin de film à l'époque. Ca ne change absolument rien aux qualités esthétiques du film.

Les images que j'adore moi c'est les jambes de la sorcière coincée sous la maison, le champ de pavot, Dorothy au milieu du carrefour jaune, le lion en train de se faire coiffer, l'arrivée de Glinda dans sa bulle, pfiou en fait je crois qu'il y en a trop

_________________

Je l'ai découvert Noël dernier, et j'ai ressenti la même chose (à part la fin qui s'étire un peu dur, c'est génial). La sorcière quoi. La fée. Les Munchkins!!!

Surtout quand tu sais qu'ils étaient tous bourrés et dépravés sur le plateau les vieux gnomes.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

ben comme je l'ai dit, c'est pas le cas, ni pour le Fleming, ni pour le Burton : ce simple fait ne me les gâche pas en entier (c'est une accumulation qui me fait ne pas aimer la deuxième partie du burton, et y'a plein de trucs que je trouve chouette dans Oz).

(alors que par contre, je suis pas fait pour mater un film comme Walking Tall avec ce plaisir coupable de voir un gros truc politiquement dégueu...)

et sinon, Bliss, pas d'accord pour la fée (ou plutôt : la gentille sorcière) : je la trouve désespérèment insipide et inexpressive avec son sourire scotché au visage. Alors que la Sorcière méchante tue tout, et sa forêt aussi, avec ses hibous aux yeux qui clignotent façon guirlande de noël...

_________________

*

tout d'accord sur ça : le passage chez la sorcière est vraiment épatant (même si le sablier n'a pas d'autre utilité que visuelle, ce qui en soi n'est déjà pas mal...). Et puis j'aime bien l'oeil du cyclone, avec le coup de la fenêtre/écran.

_________________

*

C'est comme ça que je l'aiiiiii-meuh.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Découverte ce soir de ce grand classique donc je connaissais les grandes lignes tant elles ont perfusées au travers de la culture générale américaine et donc dans 100 000 films et séries.

Et je me rends compte, après avoir vu le film, que ce que j'apprécie le plus, ce sont justement ces grandes lignes, qu'il s'agisse de la forme (l'intro sépia qui passe à la couleur lorsque Dorothy arrive dans Oz, le design général d'Oz notamment la Yellow Brick Road et Emerald City, les maquillages) ou du fond (le voyage rêvé, la quête de chacun des personnages, la réelle identité du fameux Magicien).

Parce que sinon, le reste...alors évidemment, il m'est impossible de recontextualiser le film dans son époque, et donc de le juger selon les critères de 1939, et aujourd'hui, ça fait un peu mal ce scénario épisode et presque elliptique où il ne se passe pas grand chose.
En fait, je ne sais pas si l'adaptation est fidèle et/ou exhaustive, mais j'en ressors avec une grosse impression de sous-exploité. Cet univers et ces thématiques que j'apprécie justement restent globalement en friche alors que le parcours de chaque personnage aurait dû davantage être approfondi. Là y a comme un air de film sans réel enjeu : Dorothy aime son chien, elle arrive/rêve d'un autre monde, dès qu'elle arrive, elle veut rentrer chez elle, elle rencontre un gars, puis un autre gars, puis un autre gars, ils vont tous voir le Magicien, la Sorcière lance une ou deux embûches, qui sont déjouées en DEUX SECONDES CHACUNE, on retourne voir le Magicien, et hop c'est fini.

C'est un peu court, jeune homme.
Le matériau est riche mais le résultat final me paraît un peu vide.

Pour ce qui est de la mise en scène, je comprends la volonté d'avoir un Oz très factice, avec ses matte-painting qui font délibérément peintures de fond, mais le tournage en studio m'est beaucoup, beaucoup trop palpable, tout le long. C'est un peu claustro et du coup j'adhère jamais vraiment. Le jeu super théâtral (surtout de Judy "Trop Vieille Pour Le Rôle" Garland) n'aide pas non plus.
Les chansons aussi, je les trouve pas fofolles, à part évidemment les deux que je connaissais déjà ("Over the Rainbow" et celle qui fait "We're going to see the Wizard..."), et surtout la mise en scène de ces passages-là est super plate. Y en a (genre celle du Tin Man) qui sont filmées en 2 plans fixes quoi.

Quelque part, je regrette que ce soit un aussi grand classique parce que personne ne va s'y frotter frontalement aujourd'hui (je sais qu'il y a eu des téléfilms/miniséries avec un twist sur l'histoire originale puis y a bientôt la préquelle de Sam Raimi) alors qu'une nouvelle version s'imposerait.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Faut voir la version
Michael jakcson. Absolument hallucinante.

_________________

Non, les critères de l'époque n'y font rien. C'était tarte en 1939 et ça reste tarte en 2010...

_________________
N'écoutez pas Film Freak

C'est la première fois que je lis / entends une autre personne que ma mère dire / écrire le mot "tarte"