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MessagePosté: 01 Oct 2020, 09:19 
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C'est quand même un miracle Hong Sang-soo parce que son cinéma est fait de petites fluctuations et de variations discrètes et parfois on peut trouver ça vain et superficiel et d'autres fois on se laisse cueillir sans trop savoir pourquoi. Et après un Hotel by the river qui m'avait très moyennement plu je me suis surpris à trouver cette Femme qui s'est enfuie magnifique et émouvant.

Déjà je crois que ce qui fait la grande différence c'est le personnage principal. Dès que c'est une femme ça passe tout de suite beaucoup mieux, les personnages masculins chez HSS sont toujours les mêmes artistes vaniteux et lâches et les personnages féminins toujours ces figures humbles et fragiles. Et là ce personnage principal dont on ne sait quasiment rien, qui répète toujours cette même chose sur son couple prétendument heureux, qui enchaine des visites à des amies perdues de vue, est tout simplement magnifique. Elle porte en elle comme souvent chez HSS, une étrange mélancolie douce. Une espèce d'ennui existentiel qui ne peut se remplir que par ces rencontres et leurs micros évènements. D'ailleurs à plusieurs reprises elle sera témoin de la vie des autres et de leurs drames par écran interposé. Son drame à elle n'arrivera que tardivement au détour d'une rencontre inopinée avec une vieille amie dont on comprend qu'elle lui a pris son mec. Là encore la rencontre des deux femmes est superbe, d'une espèce de douceur triste délicieuse.

Vraiment j'ai adoré ce film, me laisser porter par ces petites rencontres, il y a là une douceur, une mélancolie que j'ai trouvé bouleversante. Quand à la fin, elle decide de faire demi-tour pour retourner voir le film et y cacher sa tristesse d'avoir replongé dans cette histoire d'amour contrariée, j'ai trouvé ça tout simple et magnifique. Une fois n'est pas coutume, aucune scène dans un bar ou un restaurant, pas de scènes de beuverie (même si on en parle). Ce HSS est plus apaisé, plus tendre, plus doux, comme un portrait de la sublimissime Kim Min-hee en femme qui s'est enfuie d'elle-même et qui ne sait plus très bien quoi faire de sa vie.

Sans problème dans mon top 5 (voir même top 3) de mes HSS préférés alors que je partais pas du tout confiant. A noter une jolie BO toute minimaliste composée par HSS lui-même (je ne sais pas si c'est courant chez lui, je ne vois rien sur IMDB à ce sujet).

5/6

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MessagePosté: 01 Oct 2020, 09:35 
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MessagePosté: 01 Oct 2020, 10:02 
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C'est déjà trop long pour moi. J'ai même pas tenu jusqu'au bout de "Sunhi", et j'ai regardé "Haewon et les hommes" en huit sessions.

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MessagePosté: 01 Oct 2020, 10:05 
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Cosmo a écrit:
j'ai regardé "Haewon et les hommes" en huit sessions.
Ah il est sur Quibi ? Cool.

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MessagePosté: 01 Oct 2020, 10:09 
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Putain, j'ai dû chercher ce qu'était Quibi...

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MessagePosté: 12 Oct 2020, 15:01 
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Art Core a écrit:
Sans problème dans mon top 5 (voir même top 3) de mes HSS préférés alors que je partais pas du tout confiant.

De tous ceux que j'ai vu je crois bien que c'est celui où j'ai pris le moins de plaisir. Même La Caméra de Claire, qui sur le coup m'avait paru mineur, m'a semblé plus généreux que celui-là. Comme tu le dis le cinéma de HSS est extrêmement ténu, avec d'infime variation d'un film à l'autre (ce qui fait qu'aucun n'est plus superficiel qu'un autre, ou alors ils le sont tous). Mais depuis que je l'ai découvert au travers d'Un jour avec, un jour sans (rétrospectivement je me rends compte que j'ai eu de la chance de ne pas le découvrir "trop" tardivement, sans quoi je ne sais pas si je lui serais toujours aussi fidèle), j'ai l'impression que ses œuvres sont de plus en plus dépouillées, de moins en moins aimable avec son public. Et le choix de ses acteurs me semblent participer de ce mouvement, pas concernant Kim Min-Hee bien sûr, mais ceux qui l'entourent sur les derniers films me sont assez antipathiques (les deux premières amies auxquelles elle rend visite et son ex qu'elle croise à la fin). Tout ça pour dire que je ne recommande pas de découvrir HSS avec celui-ci, malgré sa courte durée.

Art Core a écrit:
Vraiment j'ai adoré ce film, me laisser porter par ces petites rencontres, il y a là une douceur, une mélancolie que j'ai trouvé bouleversante.

J'avoue ne pas avoir un avis tranché sur le point de vue exact de HSS. Je n'ai pas trouvé que la douceur soit une caractéristique si forte dans le film, j'ai au contraire parfois eu l'impression d'un vrai champ de ruine entre deux mondes quasi irréconciliables, les hommes d'un côté, cantonnés à l'extérieur (parce qu'ils dominent l'espace publique?) et à qui on refuse de passer le pas de la porte, les femmes de l'autre, fragile sororité qui semble autant se réconforter que ruminer leur rapport toxique à la masculinité. Ça ne m'a pas semblé clairement dit dans le film, mais j'ai cru comprendre que la première amie est devenue lesbienne, et lorsque sa compagne a ce dialogue de sourd avec son voisin au sujet du chat qu'elles nourrissent (scène par ailleurs très drôle qui ne peut se passer qu'en Corée ou au Japon, en France ils en seraient venus rapidement aux mains), j'ai eu le sentiment qu'elle campait avec d'autant plus de certitudes sur sa position que la raison avancée par son voisin est que sa femme a peur des chats, comme si elle punissait cette femme d'avoir laissé son mari se plaindre plutôt que d'avoir fait cette démarche elle-même (elles ont par ailleurs un engagement pour la cause animale très lâche, elles ont songé à devenir végétarienne mais se régale de leur plat de bœuf). Idem pour les suivantes (la seconde amie qui n'assume pas d'avoir couché avec un jeu étudiant, d'autant plus qu'elle a des visées sur un architecte qui fréquente le même bar, la troisième qui n'aime pas que son mari soit populaire, Kim Min-Hee enfin qui semble regretter son ex et à force de répétition cherche à se convaincre qu'elle est mariée avec le bon). A l'inverse l'image des hommes m'a semblé plutôt préservée, bien moins écornée que dans bien d'autres films de HSS. Je serais vraiment curieux de lire ce qu'il peut en dire dans les interview.


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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:03 
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Je peux comprendre qu'Art Core se soit laissé bercer par ce récit minimaliste, à vrai dire assez étonnant dans son dépouillement. C'est doux, mais en effet comme dit Lohmann avec une certaine dureté, cette solitude de ces nanas autour de tables bien carrées, enfermées, protégées des hommes qui les "assiègent" presque.
Si j'admire ce cinéma des "petits riens", j'avoue avoir du mal avec certains effets poseurs qui viennent tout gâcher comme ces recadrages zooms trop conscients d'eux-mêmes et cette B.O. doucereuse avec son effet lo-fi bien calculé. Par contre, la conclusion, comme pointée par Core, est jolie, ce refuge auprès de notre doudou préféré: le cinéma.

Au final ça m'a relativement peu passionné, mais c'était une séance assez confortable où j'ai piqué un petit roupillon - moins cependant que Déjà-Vu, qui gisait inerte sur son siège comme s'il s'était pris une balle.

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:14 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
moins cependant que Déjà-Vu, qui gisait inerte sur son siège comme s'il s'était pris une balle.

lol

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:29 
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lol, mais je vois ce que vous voulez dire en parlant de dureté.
Mais comme le dit QGJ, c'est vraiment la séance confort, où tu te laisses porter par le film. Il y a chez HSS tout un truc autour du sommeil, ces films ont une certaine texture soporifique volontaire je pense comme si tout n'était toujours un peu qu'un rêve délicat qui, si on était trop bruyant, menacerait de réveiller son hôte.

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:33 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
j'avoue avoir du mal avec certains effets poseurs qui viennent tout gâcher comme ces recadrages zooms trop conscients d'eux-mêmes.

Ça n'a rien de poseur et c'est totalement réfléchi, les zooms recadrés de HSS ont un sens profond dans son cinéma, celui d'assurer le lien entre intériorité et extériorité. Et je préfère les effets conscients (donc maîtrisés et voulus) à ceux inconscients (ce qui reviendrai à dire que le réalisateur ne maîtrise pas son médium).


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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:39 
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Oui je hais les zooms en général mais c'est le seul qui les utilise avec une certaine élégance.

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 14:53 
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Ca vous arrive donc aussi de dormir au cinéma ? C'est de plus en plus fréquent, chez moi. Hier encore, une vraie sieste devant Relic...

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 15:02 
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C'est un vrai problème pour moi depuis toujours et ça n'a rien à voir avec l'ennui provoqué ou non par le film.
Une des raisons pour lesquelles je ne vais presque plus au ciné, les seuls moments où je pourrais sont en séance du soir, et le plus souvent je sens que ce sera mort pour voir le film en entier.


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MessagePosté: 13 Oct 2020, 15:07 
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Oui je peux m'endormir assez facilement, genre la séance du début d'aprem alors que pas du tout en soirée. Mais il y a rien de pire que s'endormir devant un film qui plaît. Souvenir d'être allé voir Nausicaa et d'avoir dormi genre pendant 45mn. J'étais dégouté (j'ai revu le film après). Mais c'est pire chez moi. L'autre jour je lance Coeur de verre de Herzog et bam je m'endors après 5mn pour me réveiller quasiment une heure après :mrgreen:.

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MessagePosté: 13 Oct 2020, 15:10 
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Chez moi je ne cherche plus : si je pique du nez dès le début, je coupe et je pars pour une heure de sieste.

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