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Mank (David Fincher, 2020) https://forum.plan-sequence.com/mank-david-fincher-2020-t30822.html |
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Auteur: | Benoit [ 05 Déc 2020, 21:48 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Tout est très bien dit par Freak. C'est formidable et ça ne s'adressera peut être pas à tout le monde car c'est l'oeuvre en partie d'un cinéaste qui a grandi avec des références d'un autre temps mais peut être pas, faut voir... En tous cas c'est vraiment brillant et sans doute que sans Netflix le film n'aurait pas vu le jour. Gary Oldman est génial et les seconds rôles excellents. La réalisation est d'une classe à la fois "simple" pur sans effet gratuit et finalement avec cette lumière, ce noir et blanc, impressionnant. 5/6 car je manque des choses avec ma culture. Mais ça vaut 6/6 dans l'absolu. L'oeuvre d'un Artiste ! |
Auteur: | Benoit [ 05 Déc 2020, 21:54 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Je ne crois pas que tu le soulignes Freak mais ça parle aussi de la paternité.. avec son oeuvre, sa création. En sachant que le scénario est écrit par le père de David Fincher on peut le rapprocher de la paternité du père avec son fils. Je vais peut être un peu loin ? |
Auteur: | scienezma [ 06 Déc 2020, 01:42 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Allez lire la fiche wikipedia du bonhomme, vous en saurez plus et vous perdrez moins de temps... encore un film Netflix d'un "auteur" qui se regarde filmer et qui pourrait faire une bonne heure de moins en coupant la parlotte et les anecdotes inutiles. Prenons au mot l'argument habituel des discours d'auteurs-martyrs qui se font produire par Netflix : pourquoi un studio aurait-il perdu son temps et son argent à produire un film pareil ?! Citation: user-friendly sauf ton respect, tu en as bcp des expressions débiles comme ça pour vendre un film ? |
Auteur: | Film Freak [ 06 Déc 2020, 02:02 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Tu parles pas anglais? |
Auteur: | Art Core [ 06 Déc 2020, 10:31 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
J'ai trouvé ça totalement décevant. Extrêmement décevant de la part de Fincher et tout simplement un film décevant et surtout terriblement ennuyeux. Je trouve qu'à peu près rien ne fonctionne. La première heure est une horreur, la construction est très chaotique et j'ai l'impression de comprendre la moitié des dialogues, ça se veut sans doute "sorkinien" avec ces phases de dialogues où l'on marche, où l'on fait référence à des persos qu'on connait pas et à des choses qu'on nous a pas présenté et du coup j'avais l'impression de passer totalement à côté. Et le problème c'est que ça m'était égal tant ce que dit le film n'est tout simplement pas intéressant. Le problème majeur c'est ce personnage principal de Mankiewicz que j'ai trouvé inintéressant au possible. Déjà personne ne le dit mais Gary Oldman est un total miscast. Attention pas qu'il soit mauvais, au contraire. Mais pourquoi diable faire jouer un personnage qui a 43 dans le film (il le dit lui-même), par un acteur qui a 20 ans de plus ? Je comprends pas et du coup je trouve que c'est un personnage totalement dévitalisé, ennuyeux qui n'a jamais réussi à m'emporter. En fait j'avais un peu lu sur lui avant le film et je m'attendais vraiment à un personnage borderline permanent, dans un style alcoolisme extrême et et décadence et c'est n'est pas du tout ça (ou très peu). C'est marrant d'ailleurs parce que le personnage est immobilisé durant toute l'écriture de Citizen Kane et tu penses que le film va jouer avec ça mais en fait pas du tout. C'est pareil pour l'écriture de Citizen Kane, toute cette partie est totalement décevante. D'une part parce que finalement c'est totalement secondaire et d'autre part parce que le peu qu'on y voit est très grossier, notamment cette description à la serpe d'un Orson Welles, jeune loup arrogant et détestable. Alors ce qui est intéressant c'est la thèse du film. Ce n'est pas Citizen Kane en lui-même mais ce qui a mené Mank a écrire ce film, ses convictions politiques face à ce rôle de témoin qu'il avait de toute cette période entre hégémonie des studios en souffrance au moment du parlant, magnat de la presse qui manipule les masses etc... Cela donne au film un parfum tout à fait contemporain mais au final tout ça m'apparaît comme un peu stérile tant cela reste purement théorique. J'ai sans cesse eu l'impression d'un film "hors-sujet" qui se perdait dans des circonvolutions qui ne cessaient de nous éloigner de son cœur (l'interminable scène horrible où ils parlent de l'Allemagne avec la ballade nocturne au milieu du zoo qui suit - la scène la plus réussie visuellement et pourtant d'un ennui mortel tant on en a strictement rien à foutre de ce qu'ils racontent). Le récit soudain de l'ami malade sorti du chapeau (et qui visiblement n'existe même pas) etc.... J'ai regardé le film agacé en attendant sans cesse qu'il retourne à ce qui nous intéressait vraiment sans finalement qu'il n'y parvienne jamais véritablement. Après oui la reconstitution est souvent magnifique, Fincher se fait plaisir et la surprise vient sans doute de son contenu politique assez complexe et inattendu. Mais même visuellement je n'ai pas du tout retrouvé Fincher. J'ai détesté cette photo numérique noir et blanc "vieillie" comme pas assumée avec des conneries puériles comme les cigarette burns toutes les 5mn, sans parler du chapitrage en mode scénario, idée d'étudiant. Et le film se cherche au niveau du ton avec ce petit jazz enlevé qui donne l'impression d'être dans un Woody Allen léger alors que même ce coté comédie noire m'a semblé raté. Le pire c'est finalement l'aspect consensuel de l'ensemble, surtout sur la fin avec ces cartons explicatifs supposés nous rendre triste pour Mank ce personnage dont pourtant on se fout totalement depuis plus de deux heures. C'est le grand paradoxe du film selon moi. D'un côté il est bizarre, très étrangement construit, écrit, avec un ton insaisissable mais de l'autre il répond quand même pas mal au côté "film à Oscars" bien consensuel, bien scolaire. Vraiment un film que je n'ai pas aimé, que j'aurais jamais envie de revoir tellement je l'ai trouvé chiant et mort. Je me suis fait cette réflexion qui dans mon cas veut tout dire, il n'y a pas une seule scène de ce film qui m'ait marquée où je me suis dit, "excellente scène", pas un moment qui soit sorti du lot (la scène du banquet final allez pour être gentil même si j'ai détesté cette écriture théâtrale toute en monologue). De très loin pour moi le plus faible de Fincher, je préfère revoir dix fois Alien 3 que devoir revoir ce film. 2/6 |
Auteur: | Art Core [ 06 Déc 2020, 10:38 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Sinon ce thread de Jean Jacky explique très bien tout ce qui m'a également déplu dans le film : https://twitter.com/JeanJacky/status/13 ... 2572492803 |
Auteur: | Karloff [ 06 Déc 2020, 11:38 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Je me situe dans l'entre-deux, comprenant les avis du Freak et d'Art Core. Le film a un côté Huit et demi assez fascinant, ne cherche jamais la facilité, semble s'adresser avant tout à un public cinéphile averti (et sans doute déjà mort) et te pousse (en tout m'a poussé) à me renseigner sur Citizen Kane et à cette époque. J'aime beaucoup les personnages secondaires - les femmes surtout - mais comme Art Core j'ai du mal avec le personnage principal - qui est loin de la démesure attendue, ça peut être une qualité en soi, mais cette sur-sobriété d'un alcoolique bon... Sur le plan formel, Art Core signale une évidence : Woody Allen. De la zik jazzy, aux bons mots, du perso désabusé "outsider" à la photo aussi, le film semble établir un lien entre Hollywood Ending et Café Society, c'est assez troublant. Je ne dirai pas que j'ai passé un mauvais moment mais il y a quelque chose qui me dérange chez Fincher, cette différence entre ce qui dit dans ses films et ce qu'il est. Enchainer pub et clip pour ensuite fustiger la société de consommation (Fight Club), ici faire l'éloge du socialisme alors que bosser pour Netflix tient justement de l'individualisme créatif (et pourquoi pas, hein). Après il est assez évident que ce n'est pas lui Mank, mais son père et que le film rend hommage à ce dernier. Enfin bref, 3/6 (tout de même), et deuxième Fincher que j'aime moyen d'affilée. Mon top Fincher 1. Social Network 6/6 2. Se7en 6/6 3. Zodiac 5/6 4 Benjamin Button 5/6 5 Panic Room 4/6 6 Millenium 4/6 7 Alien3 4/6 8 Gone Girl 4/6 9 Mank 3/6 10 Fight Club 3/6 11 The Game 3/6 |
Auteur: | scienezma [ 06 Déc 2020, 11:43 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Comparé au dernier Tarantino (que j'aime pas non plus ms pour d'autres raisons), Fincher est à fond dans son histoire ancienne et cherche jamais à la rendre attrayante, au goût du jour, même s'il tente de creuser des comparaisons avec la situation politique sous Trump (ms c'est franchement tiré par les cheveux - et déjà périmé). On dirait un vieux qui raconte très platement une histoire ultra référencée à ses gamins dont en plus ils n'ont absolument rien à foutre. Ce qui fait bizarre c'est qu'il parle d'un des films les plus connus de l'histoire du cinéma mais que très tôt je me suis dit que je m'en fichais complètement de ces anecdotes, surtout racontées sur un mode aussi moisi, et pourtant je suis encore d'une génération qui connaît Citizen Kane, qui l'a regardé parce qu'il fallait le voir en tant que "chef d'oeuvre du cinéma moderne". Réellement je me demande qui ça intéresse vraiment aujourd'hui ce type de film, indépendamment du fait que c'est "le nouveau Fincher"... ça parle sans recul d'un monde qui pour ainsi dire n'existe plus ou presque mais comme si le scénariste/réalisateur n'en avait pas du tout conscience, comme si c'était hier... |
Auteur: | Karloff [ 06 Déc 2020, 11:49 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Je pense que le film doit être vu comme un hommage direct et concret à son père. Après, il y a bien que Netflix pour produire un tel délire auteuriste, tant mieux pour l'auteur. |
Auteur: | scienezma [ 06 Déc 2020, 11:55 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Karloff a écrit: Je pense que le film doit être vu comme un hommage direct et concret à son père. Après, il y a bien que Netflix pour produire un tel délire auteuriste, tant mieux pour l'auteur. non j'utiliserais pas "délire" (d'autres parlent de "cinéma expérimental" - lu sur allociné), c'est juste un film à côté de la plaque, qui n'a pas été encadré sans doute parce que "tu es un auteur et nous Netflix on est pour la liberté des Artistes blablabla..." (ce type de liberté pour le réal peut donner un "Ctitzen Kane", mais aussi le pâté qu'il a réalisé). Hommage à son père, bon ok, on est content pour lui ms les notes d'intention on s'en fout un peu, c'est surtout bon pour le dossier presse ou Film Freak hihi... |
Auteur: | Film Freak [ 06 Déc 2020, 12:18 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Pour le coup, je me fous de l'hommage à son père. Ma critique ne parle pas de ça. Je dis même que c'est la lecture la plus évidente et sur laquelle saute la presse le plus facilement. |
Auteur: | Karloff [ 06 Déc 2020, 12:21 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
tiens d'ailleurs jetons un petit pavé dans la mare : Citizen Kane, le scénario on s'en tape non ? C'est la mise en scène qui est incroyable non ? |
Auteur: | Film Freak [ 06 Déc 2020, 12:35 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
Non, ce sont les deux. |
Auteur: | Art Core [ 06 Déc 2020, 13:16 ] |
Sujet du message: | Re: Mank (David Fincher, 2020) |
scienezma a écrit: Comparé au dernier Tarantino (que j'aime pas non plus ms pour d'autres raisons), Fincher est à fond dans son histoire ancienne et cherche jamais à la rendre attrayante, au goût du jour, même s'il tente de creuser des comparaisons avec la situation politique sous Trump (ms c'est franchement tiré par les cheveux - et déjà périmé). On dirait un vieux qui raconte très platement une histoire ultra référencée à ses gamins dont en plus ils n'ont absolument rien à foutre. Ce qui fait bizarre c'est qu'il parle d'un des films les plus connus de l'histoire du cinéma mais que très tôt je me suis dit que je m'en fichais complètement de ces anecdotes, surtout racontées sur un mode aussi moisi, et pourtant je suis encore d'une génération qui connaît Citizen Kane, qui l'a regardé parce qu'il fallait le voir en tant que "chef d'oeuvre du cinéma moderne". Réellement je me demande qui ça intéresse vraiment aujourd'hui ce type de film, indépendamment du fait que c'est "le nouveau Fincher"... ça parle sans recul d'un monde qui pour ainsi dire n'existe plus ou presque mais comme si le scénariste/réalisateur n'en avait pas du tout conscience, comme si c'était hier... Assez tristement d'accord avec ça. Fincher échoue totalement à rendre son récit universel, à nous y intéresser et je me demande vraiment à qui s'adresse le film (même les cinéphiles n'y trouvent pas vraiment leur compte). Et quand je lis des comparaisons avec le Tarantino c'est terrible pour le Fincher. Le Tarantino va rester, c'est un classique instantané. Mank on en parlera plus dans deux semaines. |
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