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A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Quelques mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle de l’évènement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible.

Lorsqu'on a vu la bande-annonce, ou lu le pitch ci-dessus, les premières minutes sont intenables tant on sait que chaque seconde nous rapproche de la tragédie. Hitchcockienne, Winocour a le sadisme de placer Virginie Efira et son mari (Grégoire Colin) dans une première brasserie qu'on croit va être la cible, alors que non. Elle se permet même un jumspare gratuit qui fonctionne particulièrement bien (mais pas autant que celui du klaxon plus tard dans le film, violent). Lorsque l'attentat arrive, il est particulièrement graphique, surtout pour un film français (petit détail cadeau des tirs de kalach qui déclenchent une explosion dans le resto C'est ça qu'on aime, merci Alice !).

La rupture brutale qui nous mène au deuxième acte a l'intelligence de ne pas situer de curseur temporel pour mieux nous perdre: s'est-il écoulé une semaine ? Un mois ? Six mois ? On est désorientés avec Efira.
S'amorce alors la partie la plus intéressante du récit, la reconstitution du puzzle mental. Il y a une réplique du père Magimel où il évoque un détail qu'il aurait aperçu d'Efira avant le drame mais qui n'est pas entièrement corroboré par le début du film (selon lui, elle s'est mis de l'encre partout avec son stylo-plume, alors qu'elle en avait juste un peu sur la main). Du coup on se demande à quel point ce qu'on a vu du POV d'Efira est réel ou non. Le film devient un unreliable narrator et on se dit que ça va être jouissif de petit à petit remettre les choses à leur place, à coup de flash-backs secs et nolaniens.

Malheureusement, cette "quête de mémoire" roegienne et subjective bifurque un peu trop vers le récit social français classique, avec scènes d'intimité un peu sèches les yeux dans les yeux (la petite qui joue Félicité, aïe, trop statique... Idem pour la copine de Magimel... Par contre Efira est bien). Et puis ensuite une recherche de compagnon d'infortune qui débouche sur l'inévitable message en filigrane sur le "(sur)vivre ensemble".

Par ailleurs assez séduit par le titre, qui finalement ne s'applique pas tant au récit littéralement (il n'est pas question de revenir dans la ville du traumatisme) que métaphoriquement, en biais (revoir Paris d'un autre oeil). Bon c'est un peu vaseux ce que je dis mais y a quelque chose. Et le premier plan au passage est magnifique.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

En ce qui concerne la reconstitution mentale, a noter que l’arrivée du gâteau d’anniversaire de Magimel est montrée deux fois, avec des détails différents.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Effectivement le personnage de Félicité ne sert à rien, a contrario il y a une fausse piste mémorielle intéressante qui est lancée au début mais vite abandonnée, c'est dommage. Faute d'être devenu un bon acteur, Magimel est devenu... Magimel, et ça fonctionne bien ici où c'est moins exacerbé que dans le récent et insignifiant Dupieux. Efira est bien aussi dans un rôle, classique pour elle, de nana sympatoche, un peu éberluée et portée par le vent. Comme sa mémoire, le film se perd un peu, entre différents genres pas tous maîtrisés ; en cela il est cohérent avec son sujet, même s'il perd en efficacité.