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Midsommar (Ari Aster, 2019)
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Auteur:  Arnotte [ 13 Aoû 2019, 08:52 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Beaucoup aimé, sans être totalement à fond non plus.
Comme vous j'ai trouvé le prologue très puissant (et très prometteur) et on peut dire que la première heure est carrément captivante. Ensuite, au fur et à mesure que les persos se font "happer", il y a un lâcher-prise qui s'opère chez le spectateur (je veux dire: chez moi), qui n'est plus "accroché", mais plutôt sous une sorte d'hypnose, on se laisse bercer jusqu'à la fin, une fin qui semble être connue d'avance, comme si on marchait droit vers le soleil, sous hypnose, moitié tétanisé, moitié béat. C'est curieux comme Aster ne se préoccupe pas tellement d'un scénario en béton, pour lui, du moment que l'arc de Dani est terminé, ça lui va. D'où cette impression de flottement, de longueur... De quoi s'interroger sur certaines failles du scénario (notamment la facilité avec laquelle Dani est convaincue de rester chez ces dingues). Malgré tout, ça ne m'a pas paru trop long, mais c'est un peu déstabilisant (et, pour être honnête, plutôt audacieux) de faire du cinéma aujourd'hui qui soit essentiellement centré sur l'ambiance et la mise en scène. Et quelle mise en scène, putain! Tout au long du film, elle est impressionnante, travaillée, maîtrisée. En fait, rien que sur le plan esthétique, c'est un pur régal. La mise en scène, donc, mais aussi la gestion de la lumière, du son, de la musique, des raccords.. C'est brillant, sans tomber dans l'ostentatoire, dans le showoff gratuit.
Un mot sur le casting, que je trouve étrangement déséquilibré. Florence Pugh est une putain de révélation, je ne l'avais jamais vue et je la trouve excellente, en plus d'être parfaitement castée. Tout l'inverse du mec qui joue Christian, que je trouve mauvais et mal casté. Les autres jeunes sont plutôt bons, très naturels, surtout le noir.
Bref, je trouve le film plus "fascinant" (pour son esthétique, son ambiance, ces images jamais vues) que "captivant", mais ça reste une super séance.

4,5/6 max

Auteur:  flatclem [ 02 Nov 2019, 06:39 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Un peu comme tout le monde, j'ai trouvé ça très fort. Je le trouve bien mieux que Hereditary en fait, plus original.
La mise en scène, la photo et Florence Pugh sont excellentes. Je rajouterais une mention spéciale pour la bande originale également.

Le dernier tiers s'étire en longueur effectivement mais est encore traversé par quelques très bons moments, dont la scène de la danse et du courronement, assez hypnotiques.

Lohmann a écrit:
La scène des champi n’a rien à voir avec de la masculinité toxique, au contraire on pourrait dire que c’est Christian qui est “victime” de féminité toxique, c'est une chiffe molle qui fait tout pour ne jamais froisser Dani, quoi qu’il resssente personnellement. Elle finit par accepter de prendre des champis uniquement pour ne pas désunir le groupe, rien de plus, tu peux refaire la même scène avec uniquement des meufs ça ne changerait rien.

L'impression qu'on a pas vu le même film.
Art Core a écrit:
Il y a aussi quelque chose d'assez évident dans le rapport homme/femme, dans cette manière de montrer des hommes lâches et autocentrés
le moment hilarant où le mec qui se sacrifie passe d'un regard de sérénité totale à un hurlement de damné dès que les flammes l'atteignent
face à des femmes qui vivent une certaine expérience collective de la féminité
ce moment dingue à la fin où d'un côté la jouissance est commune et de l'autre la souffrance l'est tout autant dans cette répétition des hurlements


Voilà.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 18 Nov 2019, 14:33 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Projo du director's cut au Max Linder le 1 décembre à 16h30.

https://www.facebook.com/events/2802116476465720/

Auteur:  Art Core [ 18 Nov 2019, 14:37 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

J'ai beaucoup aimé mais 2h51 je sais pas, j'en vois pas la nécessité.

Auteur:  Déjà-vu [ 18 Nov 2019, 15:14 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Désolé à cette heure-là je serai au spectacle Cheval de guerre.

Auteur:  Film Freak [ 18 Nov 2019, 15:16 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Projo du director's cut au Max Linder le 1 décembre à 16h30.

https://www.facebook.com/events/2802116476465720/

Comme dirait Lorraine, j'ai mieux à faire : me laver la tête.

Auteur:  Le Cow-boy [ 18 Nov 2019, 17:28 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Déjà-vu a écrit:
Désolé à cette heure-là je serai au spectacle Cheval de guerre.

J'irai prier pour toi.

Auteur:  Déjà-vu [ 18 Nov 2019, 17:55 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Franchement ça a l’air bien. J’y vais en famille.

Auteur:  Le Cow-boy [ 19 Nov 2019, 07:21 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Ce sera forcément mieux que le film cela dit.

Auteur:  Jerónimo [ 23 Déc 2019, 19:30 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Un peu comme pas mal de monde ici, je trouve la première heure extraordinaire de mise en scène, de mis en place, de tension sourde.
Et puis ça retombe et je n'ai plus aucune implication... POURQUOI ILS SE BARRENT PAS TOUS BORDEL? Il y a bien le background d'anthropologue des loustics qui les fait rester par curiosité, et je comprends qu'Aster fasse une croix sur cette crédibilité-ci, mais quand en plus ça s'étire encore pendant 1h30, je suis plus vraiment dedans, surtout que je n'ai pas vraiment compris là où le film nous amenait (enfin si un peu, mais je trouve ça laborieux).

Ca reste très fort, ça ose aller loin, c'est visuellement sublime, mais ça manque de polissage sur l'écriture
(par exemple à quoi servent les 2 Londoniens? à quoi ça sert de découvrir le mec qui respire encore dans le poulailler? alors qu'il y avait plutôt de quoi faire pour étayer le propos général du film)
pour vraiment emporter l'adhésion et livrer un œuvre pleine et massive.

Auteur:  sponge [ 13 Avr 2020, 11:36 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Un peu comme tout le monde au dessus (sauf les délires sexistes de Abyssin et Lohmann :shock: ), j'ai été assez épaté par tout ce que propose le film, malgré pas mal de défauts (la longueur surtout). En effet, Aster et Eggers sont vraiment des voix fortes et originales du cinéma de genre US moderne.

Spoilers un peu partout.

En effet, dès la terrible introduction, le film est très fort. Cette douleur sourde que la protagoniste porte en elle est palpable, et dès le début on sent que son mec est un connard pas honnête. Le film (surtout Dani) ne cesse de lui laisser une chance au dialogue, à l'explication, et lui continue à mentir et détourner la situation. Malgré sa tête de veau, Reynor est peut être un choix de casting délibéré, celui de l'américain beau gosse et faux. D'où une certaine satisfaction de le voir condamné à la fin.
J'ai adoré le parti pris de la Suède en été, ce ciel bleu, ce soleil qui ne se couche quasiment jamais, cette prairie fleurie idyllique qui contraste avec l'horreur et la bizarrerie de la secte.

Pareil que vous, un des gros problèmes du film c'est que passé cette épatante scène de suicide collectif, les protagonistes choisissent de rester presque comme si ne rien n'était (y'a bien le couple Londonnien qui décide de partir mais ils sont littéralement mis de côté sans réelles répercussions). Y'a bien l'angle anthropologique qui joue (plus l'isolation, l’absence de téléphone et de voiture) mais c'est pas assez mis en avant. Si ils avaient été tous anthropologues, peut-être que ça aurait eu plus de sens. En tout cas il manque une vraie scène où ils débriefent ce qu'ils ont vu et décident de la suite.
Surtout que le tour de charme du pote Suédois semble déplacé après avoir été témoin de cette scène.

Du coup, le 2e rituel (le gamin qui manque de se faire noyer) tombe un peu à plat. Mais après, quand les touristes commencent à disparaître un par un, le film reprend du poil de la bête, et le délire hallucinogène rajoute à la sensation d'étrangeté et de fascination morbide. Les petits effets spéciaux de distorsion visuelle sont parfaits.

Et cette superbe fin orgasmique, c'est magistral. C'est seulement aux 2/3 du film, quand tu vois que les femmes sont assignées à la cuisine (alors que jusqu'ici la secte avait l'air plutôt progressiste) qu'on se rend compte que le film aborde le sujet de "la guerre des sexes" et de la libération féminine. Ca m'a un peu rappelé the VVitch d'ailleurs.

Bref, des défauts, mais énormément de qualités, pour un bon 5/6 que je regrette d'avoir loupé au cinéma.

Auteur:  Xavierovitch [ 13 Avr 2020, 16:02 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Citation:
Un peu comme pas mal de monde ici, je trouve la première heure extraordinaire de mise en scène, de mis en place, de tension sourde.


Je me suis fait grave chié lors de la première demi heure, je retente ou tant pis pour moi?

Auteur:  Film Freak [ 13 Avr 2020, 16:03 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Non.

Auteur:  Puck [ 11 Mai 2020, 00:42 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

Qui-Gon Jinn a écrit:
C'est marrant cette mini-mini-vague "folklore païen" qui, à travers Aster et Eggers, s'infiltre dans une frange du cinéma de genre américain. Car c'est bien là le principal atout du film: cette flippe qui vient de codes qu'on ne maîtrise pas, pas aisément déchiffrables, et qui a le mérite de ne pas s'appuyer sur une esthétique connue. Point de noirceur, ici tout est ensoleillé, tout le monde est doux et souriant. Mais c'est ça qui créé le malaise. Surtout que le film s'assume, délayant l'angoisse physique, évitant totalement le syndrome "Les rednecks qui poursuivent les touristes US dans les bois".

Toute l'intro du film est brillante. Florence Pugh est géniale. Et le gang d'américains fonctionne bien car ils ne sont pas tout à fait des bros fêtards, pas tout à fait des universitaires propres sur eux. Le film esquisse quelque chose de particulièrement réaliste dans la description de ce groupe. C'est un des multiples détails qui font vraiment "vrai film".

La mise en scène est encore une fois particulièrement assurée et élégante, mais l'ensemble a tendance à traîner la patte. Lorsque j'ai cru entrer dans le troisième acte, j'ai regardé ma montre et j'ai vu qu'il restait 54 minutes de film, et je me suis dit qu'il y avait un problème de construction. Le tout finit au bout de 2h30 par paraître quelque peu auto-indulgent. Mais ça reste du solide, assez hantant.


C'est à 56 minutes que j'ai regardé l'heure en le matant aujourd'hui, et je ne peux qu'approuver ton message, du coup, vu qu'à partir de ce moment, je n'ai fait que regarder l'heure ou presque.

C'est beau, y a une vraie volonté de dire quelque chose avec les images, la manière dont l'horreur se confronte à l'absurde faisant parfois penser à un sketch des Monty Pythons est vraiment cool.

Mais passé cette première heure, oui, ça se regarde filmer, plus rien ne surprend ou presque, et c'est un peu "tout ça pour ça".

Dommage, parce que je découvre Aster, et il a un oeil qui me plait vraiment.

Pas le tour de force que j'attendais, mais largement supérieur au tout venant de ce ciné à image léchée et au propos plus ou moins cryptique.

(C'est pas la Director's Cut que j'ai maté, et j'attendais des retours pour savoir si ça apporte vraiment quelque chose au film).

5/6 par moments, 3/6 à d'autres, ce qui donne un joli 4/6.

Auteur:  Massinfect [ 16 Mai 2020, 02:16 ]
Sujet du message:  Re: Midsommar (Ari Aster, 2019)

La même pour moi. Intro magistrale, bide noué... Je suis à fond dans le film. Un sans faute qui culmine avec la scène de la falaise, absolument dingue. Et puis à partir de là ça décline tout doucement, ça commence à se regarder filmer, ça rame à garder un intérêt (surtout que les scènes hallucinogènes me gonflent en général). Je me suis pas fait chier et je me jetterai sur son prochain film. Mais bon, je préfère Hérédité, et de loin.

4/6

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