Histoires d'amours entre Carmen X et son complice Joseph. Un jeu dangereux orchestré par Beethoven et Jean-Luc Godard.
Ou comment faire une adaptation totalement zarbi de Bizet avec uniquement du Beethoven. Ce qui est séduisant dans ce Godard des années 80, c'est justement la musicalité que donne JLG à son film. Séduisante symphonie ou la musique dicte le rythme le film et les images mais pas que les morceaux de Beethoven, toute la partie sonore y joue un rôle majeur. Il y a donc un travail remarquable sur la partie sonore mais niveau visuel c'est aussi à tomber par terre. Il y a des plans magnifique, on est dans un vrai poème cinématographique.
Par rapport à d'autres Godard, le fait que l'histoire soit minimale (même si il y a une trame mais finalement peu importante) me gêne moins ici tellement son argument narratif est simple et cohérent. Bref c'est plus maitrisé que certains de ses films et on a un côté moins patchwork que d'habitude. Et puis le film est terriblement drôle et on a des perles de dialogues absurdes comme la merde et le cul des pauvres ou autres joyeusetés. Mais le pompon c'est Godard hilmself en cinéaste excentrique (le fameux début dans l'hôpital) ou la merveilleuse scène de Jacques Villeret cast pour un rôle ridicule de 30 secondes dans des toilettes en train de bouffer de la mayonnaise.
C'est tout aussi fragmenté que d'habitude mais assez fasciné par la force poétique qui ressort de l'ensemble. Je ne dirais pas que je suis totalement convaincu, c'est loin d'être mon Godard favori, mais voilà assurément une proposition de cinéma singulière et vivifiante.
4,5/6